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L'invention concerne un complexe insectifuge utili-
sable notamment sous forme de shampooing, spécialement desti-
né à la destruction et la prévention d'insectes particulière-
ment résistants tels que les poux et les puces.
On connalt différents constituants susceptibles de
détruire ce type d'insectes comme le D.D.T., l'hexachloro-
cyclohexane ou le lindane. Toutefois, ces produits se présen-
tent généralement sous forme de poudre et leur toxicité élevée
rend dangereuse leur utilisation par contact direct avec la
peau des mammifères.
Or, si l'~on prend l'exemple des poux et des puces,
ces fléaux atteignent de préférence des individus jeunes,
(enfants, chiots, chatons), donc des individus particulière-
ment sensibles aux substances toxiques.
D'autre part, on sait que certains constituants aci-
des sous la forme liquide tels que l'acide acétique, sont ac-
tifs contre les insectes et parasites, notamment lorsque ces
produits sont utilis~s en solution concentr~e à pH voisin de
2.
Toutefoi~, à ces pH, les produits liquides agresse-
raient de fa~on sensible la peau des individus de sorte qu'on
est obligé de les utiliser en solution diluée, ce qui diminue
notablement leur efficacité.
L'objet de la présente invention concerne un complexe
insectifuge permettant de pallier à ces inconvénients et dont
l'action permet d'une part de supprimer efficacement les in-
sectes et parasites et d'autre part d'en prévenir le retour
sur les parties traitées.
Ce complexe, utilisable notamment sous forme de
shampooing, comprend une forte proportion d'agent mouillant,
tel que le lauryle sulfate de sodium, l'ammoniaque ou la tri-
éthanolamine, et est remarquable en ce qu'il comporte de 1 à
,~
--1-- . ~
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25% en volume d'au moins un acide organique possédant de 2 à
8 atomes de carbone de façon à porter le pH de l'ensemble à
une valeur inférieure à 4,5 et de préférence inférieure à
3,5.
En particulier, les complexes objets de l'inven-
tion peuvent comporter de 2 à 12% en volume d'acide acétique,
ainsi que 0,5 à 20%, plus particulièrement 0,5 à 3%, en volume
de substances insecticides et/ou parasiticides issues de
substances naturelles ou obtenues par synthèse, telles que
les extraits ou essences de girofle, de lavande, de menthe
poivrée, d'origan, de romarin, de tilleul, de genévrier, de
citron, de citronelle, de thym, de Datura Stramonium, de
pin, de pyrèthre, de pyréthrine et des huiles essentielles
d'écorce ou de feuilles de canelle de Ceylan.
En outre, ils peuvent contenir avantageusement une
substance insectifuge et cicatrisante telle que du camphre
naturel ou synthétique selon des proportions en volume com~
prises entre 1,5 et 5% et de préférence entre 0,5 et 1,5%.
Pour mieux faire comprendre les avantages et mettre
en valeur le mode d'action des complexes selon l'invention, on
va décrire ci-après à titre non limitatif~des exemples de
formulation correspondant aux applications principales des
complexes ainsi que des exemples de traitements réalisés.
Pour chaque formulation, on constatera que la
proportion d'agent mouillant est importante.
En effet, il a été constaté de fa,con surprenante
que l'effet insecticide de l'acide acétique est considérable-
ment augmenté par l'addition d'agents mouillants tels que
les lauryle sulfates de sodium, d'ammoniaque ou de triëthanol-
amine, les bases cationiques classiques ou les produits nonioniques utilisés classiquement dans le domaine des shampooings. -
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Cette constatation peut être vérifiée à l'aide du
test suivant effectué sur des charançons, des fourmis, des
pince-oreilles, des poux et des puces. On dilue en tiers en
volume le produit réalisé dans les exemples ci-après décrits
puis on place quelques gouttes sur chaque insecte pris entre
des lamelles de fa,con à ce que le corps de l'insecte soit
imprégné à peu près au trois-quarts.
On mesure alors le temps nécessaire pour que
l'insecte ne soit plus parcouru de mouvements. On compare ce
temps à celui obtenu à l'aide d'une solution aqueuse d'acide
acét1que de pH équivalent.
Les résultats constatés montrent que les temps sont
en moyenne de deux à cinq fois moindre dans le cas du sham-
pooing que dans le cas de l'acide acétique pur (20 à 50 se-
condes au lieu de 1 à 3 minutes).
Premier exemple: shampooing hygiénique efficace
contre les poux pour adultes et enfants. Les proportions sont
indiquées en volume.
-Agent mouillant Texapant ~3 ~ 40 (HENKEL) dilué à 30%.,75 à 95%
-Camphre synthétique.......................................... .0,5 à 1,5% -~
-Citronelle.. ,..................... ,....... '.,,,.................... .0,5 ~ 1,5%
-Acide acétique................. .........,.................... ,. 5 à 10%
-pH.......... ,.... ,................... ,,,,,,. ,,.,.,..... .,,..... ,.. .1,8 à 2,3.
Cas 1: On a traité deux énfants âgés respectivement
de 11 et 13 ans dont les cheveux comportaient une importante
colonie de poux adultes et des lentes à l'aide d'un shampooing
contenant 1% de camphre synthétique, 1% d'essence de citron-
nelle, 5% d'acide acétique et 93% de Texapant ~ dilu~ à 30%
(pH ajusté à 2,1),
Un lavage à l'aide du shampooing est pratiqué un ma-
tin à 9 heures. Le shampooing est utilisé en activit~ pendant
.~
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15 minutes puis un lavage à l'eau est pratiqué.
Un examen de la tête montre qu'il ne subsiste plus
aucun pou adulte et que la proportion de lentes a diminué. Un
nouveau shampooing est pratiqué 2, 4, puis 6 jours plus tard
quoiqu'aucun pou adulte ne soit observé. Le nombre des lentes
est en régression régulière.
De nouveaux lavages sont pratiqués chaque semaine.
Au bout de 3 semaines les lentes ont totalement disparu.
Cas 2: Agée de 15 ans, une jeune fille s'est aper-
çue en prenant un bain que des pous nageaient près d'elle. Ellea été traitée chaque soir avec une poudre à 0,8% de lindane,
coiffée d'un bonnet toute la nuit puis lavée avec un sham-
pooing ordinaire chaque matin et peignée au peigne fin. Au
about de cinq jours, des lentes se trouvaient encore dans les
cheveux.
Un seul shampooing avec le produit indiqué au cas
1 a suffi pour débarasser les cheveux de tous les parasites
et faire cesser le traitement fastidieux et désagréable. ;
Cas 3: Une petite fille de cinq ans, depuis trois
semalnes, avait des lentes et était traitée chaque soir avec
une poudre à base de lindane à 0,4% et de DDT à 10%. Elle
gardait le nuit entière ces insecticides dans les cheveux
avec un bonnet et le matin recevait un shampooing ordinaire
suivi d'un passage de peigne fin.
Cette petite fille blonde avait des cheveux parti-
culièrement fins et les lentes nombreuses étaient fixées
d'une façon très solide sur les cheveux.
Un premier traitement avec le produit du cas 1 ne
donna qu'un résultat partiel. Il fallut,faire encore deux
applications de produit pour obtenir l'élimination totale
des lentes.
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~ .
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Deuxième exemple: traitement des puces, poux et
tiques chez les chiens.
On a utilisé un shampooing contenant 6% d'acide acé-
tique, 1,5% de citronelle et 1,5% d'essence de girofle et 91%
de Texapant ~ dilué à 30% (pH ajusté à 2).
On traite un chien adulte de race Teckel infesté de
puces.
Un lavage avec un shampooing de formule vétérinaire ~-
ci-dessus est pratiqué un matin à 8 heures. A 12 heures le ;~
chien ne présente plus de puces et n'est plus contaminé pen- -
dant 3 jours malgré un environnement défavorable.
Un traitement d'entretien consistant à pulvériser -
une lotion constitu~e d'une solution de d~coction de thym à
25%, de vinaigre de cidre à 73% et de 2% de citronelle permet
d'éviter tout retour des parasites jusqu'à désinfection com-
plète de l'environnement (locaux et tissus) à l'aide des pro-
duits de l'exemple 3.
Troisième exemple: Traitement de locaux et tissus.
On a utilisé un shampooing composé de 10% d'acide
acétique, 2% d'essence de citronelle et 2% de camphre (pH
ajusté à 1,8).
' Dans une pièce inoccupée depuis quelques temps et mal
fermée, comportant des objets disparates et des tissus, une pro-
lifération de puces a été constatée.
Après rangement des objets, le tapis recouvrant une
partie du sol et de carrelage sont aspergés avec le shampooing
dilué dans deux fois son volume d'eau. Deux heures plus tard,
les puces ne donnent plus signe de vie.
De la meme façon, on a traité avec succès des man-
teaux, couvertures et paniers à chien en les traitant avec dessolutions de 5 cm3 de shampooing pour un litre d'eau.
, ,~. ._. A 5
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D'une façon gén~rale, le mode d'action des produits
objets de l'invention est le suivant: on pratique un shampooing
des parties à traiter à l'aide des complexes décrits ci-dessus,
on laisse les produits agir pendant une durée généralement com-
prise entre une à dix minutes pour les individus et entre cinq
à vingt minutes pour les objets.
On rince abondamment ce qui entraîne l'acide acétique
ou ses équivalents ainsi que les inséctes et les parasites.
Après le lavage, on constate que les. produits répul-
sifs des insectes restent en quantité suffisante pour protéger ~
contre de nouvelles infections. ;
Toutefois, dans de nombreux cas, on a intérêt à con-
tinuer le traitement par les lavages successifs espacés jus-
qu'à disparition complète des larves ainsi qu'à appliquer un
traitement d'entretien comprenant des pulvérisations ou sprays
des différentes essences de produits insecticides ou parasiti- :
cides cités plus haut, avec ou sans camphre mais de préférence ~
sans acide acétique, c'est-à-dire de citronelle, d'essence de .
girofle, de lavande, de menthe poivrée, d'origan, de romaxin,
de tilleul, de genévrier, de citron, de thym, de Datura Stra-
monium, de pyrèthre ou d'huile essentielle de canelle de Cey- : :
lan.
Ces pulvérisations protègent.durablement les suje s
entre chaque shampooing. .
On a d'autre part comparé l'action d'insecticide du
shampooing conforme à celui utilisé dans le cas 1 de l'exemple
1, par rapport à une préparation de lindane en poudre à 15% en
poids de la façon suivante: :
1. Essais sur pou adulte:
Dans une coupelle, on met 5 cm3 de shampooing pur,
puis on y dépose 5 poux (pediculus humanus). La mort est im-
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.. . . .. . .. . . .. .. . .. .
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médiate. Afin d'être certain du résultat, un autre essai a
été fait en laissant seulement 10 secondes les poux dans le
shampooing, en les retirant avec une baguette en bois. On
les met sous une loupe et on constate la mort effective des
poux.
On opère de la même manière avec le shampooing di-~ -*-
lué à 50% puis à 25% afin de se rapprocher des concentrations
d'utilisation qui varient de 25 à 100%.
La mort des poux est plus lente avec ces deux di-
lutions et le test de r~cupération des poux montre qu'après ;
30 secondes, les poux ne reviennent pas à la vie.
Les même essais sont pratiqués sur l'èspèce phtiriuspubis avec le m & e pourcentage de mortalité de 100% après 30
secondes. Ces essais sont repris en comparaison avec une pré-
paration de lindane en poudre à 15%. -
Le tableau ci-après résume les résultats obtenus:
Essais sur pediculus humanus adultes:
Pourcentaqe de-mortalité:
Après Après Après
- 0 secondes 30 secondes 2 heures
R.S. 206 * pur 100% 100% 100%
R.S. 206 dilué à 50% 20% 100% 100%
R.S. 206 dilué à 25% 0% 100% 100%
Lindane poudre à 15% 0% 0% 50%
Le même essai a été effectué sur adultes de phtirius
pubis avec des résultats identiques.
2. Essais sur lentes de pediculus humanus: ~ -
Il a été très difficile de savoir si les lentes ont
bien été tu~es par le produit car pour être certain de leur
* R.S. 206 signifie Rabi et Solabo ~o. 206, qui est un numéro
dans la série des produits mis aux point par les Laboraboires
Rabi et Solabo.
; ~7~
., . ~ . , ~
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mort, il faut attendre 2 à 5 semaines; le fait de séparer la
lente du cheveu sur lequel elle est collée peut être le facteur
de destruction.
L'essai suivant a été pratiqué: Sur un enfant por-
teur de lentes, 10 cheveux avec des lentes ont éte retirés et
placés dans des coupelles avec les;produits d'essais ou de
l'eau, pendant une durée de 15 minutes puis conservés à une
température de 22.
Certaines lentes dans le shampooing sont séparées du
cheveu, d'autres restent coll~es. Les observations ont port~
sur cinq semaines et les résultats ont été les suivants:
Observations sur l'éclosion des lentes:
lère semaine 2ème 3ème 4ème 5ème
R.S. 206 pur 0 0 0 0 0
R.S. 206 dilué à 50% 0 0 0 0 0
Lindane poudre à 15% 0 0 0 0 0
Le même essai a été effectué sur des lentes de
phtirius pubis avec des résultats identiques.
Le produit est donc plus actif qu'une formulation de
lindane à 15%,
Les formulations de lindane à 0,4 et 0,8% ont une ac-
tion insuffisante pour être utilisées comme élément de compa- ;
ralson .
D'autre part, l'action bactériostatique des produits
selon l'invention a été v~rifiée et ceci bien qu'ils ne con-
tiennent aucun des bact~ricides habituellement utilisés, tels
que paraoxybenzoate de méthyle mais divers essais ont montré
qu'aucune bactérie ne se développait dans le produit pur ou
dilué à 50%.
L'étude faite pour vérifier que la préparation était
exempte de bactéries a ét~ poursuivie devant les résultats in-
--8--
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téressants obtenus.
La technique utilisée a ét~ la suivante avec le
shampooing de l'exemple 1:
1) Ensemencement sur gélose ordinaire,
2) Conservation en étuve à 37 pendant 48 heures
puis pendant sept jours.
Résultats:
Après 48 heures Après 7 jours
Shampooing pur 0 colonie 0 colonie
Shampooing dilué à 50% 0 colonie 0 colonie
Après ensemencement avec escherichia coli:
Après 48 heures Après 7 jours -
Shampooing pur 0 colonie 0 colonie -~
Shampooing dilué à 50% 0 colonie 0 colonie
Enfin, les toxicités relevées peuvent varier de fa- -
~con importante, ce qui renforce l'int~rêt de l'acide acétique
associé en synergie avec un agent mouillant lui conférant un
pouvoir insecticide accru tout en maintenant sa toxicité dans
des limites tout à fait compatibles avec son utilisation, en
20 contact avec des épidermes sensibles.
En effet, la toxicité P.O. obtenue par administra- -
tion du shampooing conforme à l'exemple 1 à des souris RIVER
mâles de poids moyen 25 grammes, indique pour dose maximale
tolérée 24 ml/kg et pour dose léthale 100, une valeur de
40 ml/kg.
Les résultats ne permettent pas d'~valuer une dose
léthale 50. Par comparaison, on peut rappeler que la dose
léthale 50 pour lindane observée avec des préparations aqueuses
administrée par voie orale à des souris est à peu près de
300 mg/kg.
Enfin, l'étude de la tolérance locale cutanée a per-
. .. ~
~ '.
_g _
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mis de déterminer l'indice d'irritation primaire de 0,3 donc
faible, les essais d'application répétée sur l'oreille de sou-
ris ont permis de conclure que le shampooing n'était pas irri-
tant et les applications répétées sur le pelage du lapin ont
montré une excellente tolérance.
Seuls les essais au niveau occulaire font penser que
le shampooing peut être irritant mais que cette action irrita-
tive est très faible après une dilution correspondant à
l'utilisation du produit.
D'autres applications et variantes de l'invention se-
ront aisément réalis~es par l'homme de l'art sans pour cela
sortir du cadre de l'invention, notamment en substituant des
équivalents avec différents produits décrits ci-dessus, par
exemple en remplaçant l'acide acétique par des acides homolo-
gues, mais il a été constaté que les résultats obtenus
pouvaient être sensiblement inférieurs, en particulier avec
les acides propionique et caprilique.
. .
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