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PANNEAU, EN PARTICULIER POUR LE REVETEMENT DE SOLS
Domaine Technique
La présente invention concerne généralement les panneaux de revête-
ment de surface. Elle concerne plus particulièrement les parquets ou planchers
dits flottants, et notamment les panneaux, communément appelés lames ou
lattes, pour la réalisation de tels parquets et planchers.
Etat de la technique
Les parquets flottants connaissant depuis quelques années un grand es-
sor. Par opposition aux parquets cloués ou collés pour lesquels la pose est
délicate et exclusivement du domaine des spécialistes, les parquets flottants
sont particulièrement appréciés pour leur simplicité d'installation (sur un
revêtement de sol existant type moquette, carrelage ou vinyle, ou à même la
dalle).
Comme on le sait, les lames de parquet sont conventionnellement pour-
vues sur leurs chants d'éléments d'accouplement à rainure et languette qui
sont
destinés à la liaison par emboîtement de deux lames adjacentes au cours de
l'assemblage du parquet.
Parmi les différents systèmes proposés pour l'emboîtement des lames de
parquet destinées à la réalisation des parquets flottants, ceux qui
rencontrent le
plus de succès auprès du consommateur et par conséquent tendent à se
répandre au point d'évincer sans doute dans un avenir proche tous les autres,
sont les systèmes appelés à emboîtement angulaire (ou angling sys-
tems ). Dans ces systèmes à emboîtement angulaire, l'accouplement de deux
lames de parquet se fait en engageant la lame à assembler avec un certain
angle (en général 45 ) par rapport à la lame déjà posée, puis en imprimant à
cette lame un mouvement de rotation dont l'axe coïncide approximativement
avec les arrêtes en contact des bords supérieurs des lames, pour l'amener
dans le plan d'assemblage.
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Un tel système est par exemple décrit dans le brevet US 4,426,820 délivré
à Heinz Terbrack. Les lames de parquet ont une forme rectangulaire et sont
conçues pour être assemblées par emboîtement de leurs chants longitudinaux
opposés. Pour ce faire, un chant est pourvu d'un premier élément d'accouple-
ment comprenant une rainure et l'autre d'un deuxième élément d'accouplement
comprenant une languette et destiné à coopérer avec le premier élément
d'accouplement d'une lame de plancher identique. Des moyens de verrouillage
mécanique sont intégrés auxdits éléments d'accouplement de sorte à, lorsque
deux lames de parquet sont accouplées dans le plan d'assemblage, empêcher
ces lames de parquet de s'éloigner l'une de l'autre dans une direction
perpendi-
culaire à celle desdits chants et parallèle au plan d'assemblage. Selon le
profil
d'accouplement présenté dans US 4,426,820, la rainure du premier élément
d'accouplement est délimitée par une lèvre supérieure et une lèvre inférieure.
La lèvre inférieure s'étend au delà de la lèvre supérieure et comprend un
élément de verrouillage en saillie. Le deuxième moyen d'accouplement com-
prend, outre la languette venant s'emboîter dans la rainure du premier moyen
d'accouplement, une gorge de verrouillage coopérant avec l'élément de
verrouillage saillant afin de bloquer la lame dans la direction transversale.
De nombreux perfectionnements ont été proposés depuis par les fabri-
cants, dont le plus utile est communément appelé le clic . Le clic
désigne
un blocage partiel des lames entre elles après assemblage destiné à les
maintenir solidaires en empêchant la rotation dans le sens du désaccouple-
ment : si l'on cherche à désolidariser la dernière lame engagée, on n'y
parvien-
dra qu'en exerçant un effort certain. Ce verrouillage partiel présente 2
avanta-
ges :
- Il facilite la pose en elle-même. En effet, avant d'assembler par leurs
grands côtés les lames de la dernière rangée avec le parquet en cours de pose
il convient de les assembler entre elles par leurs petits côtés (aux profils
identiques aux grand côtés) et de les maintenir en place à l'aide de cales.
L'effet clic s'exerçant sur les petits côtés permet de solidariser la
rangée de
lames, de limiter le nombre de cales à employer et de faciliter ainsi
l'engagement de la rangée complète.
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- Il permet à l'utilisateur d'être certain que toutes les lames sont parfaite-
ment engagées les unes dans les autres, puisqu'elles deviennent solidaires en
raison du clic. Il sert donc en quelque sorte de témoin d'assemblage. Cette
fonction a une réelle importance, essentiellement dans le cas des produits
laminés à base de MDF (Medium Density Fibre) ou HDF (High Density Fibre)
de faible épaisseur (par ex. 6 mm) où les rainurages sont peu profonds et les
parties en saillie fragilisées.
Cet effet de blocage partiel s'obtient en générant un frottement, et plus
spécifiquement en jouant sur l'élasticité du matériau à la fin de la rotation
lors
de l'assemblage des planches.
Un tel système clic est par exemple décrit dans le brevet EP 1 026 341 B1
de la société UNILIN. Dans ce système, les éléments d'accouplement sont
munis de moyens qui, à l'état insérés l'un dans l'autre de deux lames de
parquet adjacentes, exercent une force de tension réciproque qui force les
lames l'une vers l'autre. Cela est obtenu par une configuration particulière
de la
gorge de verrouillage et de la saillie de verrouillage, qui, à l'état
assemblé,
entraîne une déformation élastique de la lèvre inférieure du premier élément
d'accouplement et procure ainsi la force de tension désirée.
Ainsi, l'effet clic dans les systèmes connus résulte typiquement d'une
sollicitation de l'élasticité intrinsèque des matériaux constituant les lames.
Par
ailleurs les efforts en jeu lors du clic vont solliciter plus ou moins
fortement la
lame en son endroit généralement d'épaisseur la plus faible.
Enfin, il convient de noter, et cela ressort évidemment des intérêts évo-
qués pour ce système, que cet effet est d'autant plus intéressant qu'il est
manifeste.
On peut donc aisément comprendre que dans le cas des produits de faible
épaisseur, par exemple du type HDF, il devienne délicat de concilier
résistance
du matériau et intensité de l'effet clic . En effet pour de tels matériaux,
l'épaisseur de la lame peut être inférieure au mm.
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Objet de l'invention
Il existe donc un besoin pour des lames de parquet du type à emboîte-
ment angulaire, qui présentent un effet clic permettant de vérifier que
les
lames sont solidaires pendant la pose d'un parquet, mais qui ne risque pas
d'endommager les lames de parquet.
Description générale de l'invention
Conformément à l'invention, cet objectif est atteint par un panneau selon
la revendication 1.
Le panneau selon la présente invention emploie des éléments d'accou-
plement conçus pour un emboîtement angulaire essentiellement sans déforma-
tion élastique, comparables en ce sens à ceux du système Terbrack classique.
Selon un aspect important de l'invention, au moins un des éléments d'accou-
plement est pourvu d'un adhésif repositionnable afin de solidariser deux mêmes
panneaux joints par leurs moyens d'accouplement respectifs. On obtient ainsi
un emboîtement angulaire avec effet clic essentiellement sans déformation
élastique des éléments d'accouplement et des panneaux, permettant un
assemblage/désassemblage des panneaux sans compromettre leur intégrité.
Le terme adhésif repositionnable désigne conventionnellement des adhé-
sifs présentant une force adhésive, généralement appelée pégosité ou tack,
suffisante pour une adhésion immédiate lors de la sollicitation. De tels
adhésifs
permettent un grand nombre de collages/décollages, normalement sans
diminution de la pégosité. Un adhésif repositionnable présente une pégosité
qui
est généralement plus faible que celle de colles permanentes, et il n'y a pas
d'accroissement de la force adhésive après mise en contact.
Lors de l'emboîtement, l'adhésif repositionnable permet de solidariser im-
médiatement les panneaux, c'est-à-dire à les immobiliser l'un par rapport à
l'autre. Le fait que les panneaux deviennent solidaires est, pour
l'utilisateur, une
indication d'un emboîtement correct ; il peut ensuite manipuler l'assemblage
sans risque de séparation. Si l'utilisateur souhaite séparer des panneaux
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assemblés, il devra vaincre la force d'adhésion de la colle. En pratique,
l'utilisa-
teur ressentira une résistance à la séparation des panneaux rappelant celle
des
systèmes clic à déformation élastique.
La présente invention concerne donc un panneau pour le revêtement de
5 surfaces dont les éléments d'accouplement sont conçus pour permettre une
utilisation s'apparentant aux systèmes clic connus. Toutefois, le panneau
selon la présente invention est pourvu d'un clic chimique , qui
contrairement
aux systèmes connus à clic mécanique , ne repose pas sur une déformation
élastique des éléments d'accouplement, mais sur un blocage (immobilisation
des moyens d'accouplement respectifs l'un par rapport à l'autre) dû aux
proprié-
tés physico-chimiques des matériaux en contact.
Conformément à un mode de réalisation préféré, le premier moyen d'ac-
couplement comprend une lèvre supérieure et une lèvre inférieure délimitant la
rainure, la lèvre inférieure s'étendant au-delà de la lèvre supérieure. En
outre,
les moyens de verrouillage mécanique comprennent:
un élément de verrouillage en saillie vers le haut sur la lèvre inférieure,
l'é-
lément de verrouillage ayant une première surface de verrouillage; et
une deuxième surface de verrouillage sur le deuxième moyen d'accou-
plement, laquelle est apte à coopérer avec la première surface de verrouillage
d'un panneau similaire pour empêcher un déplacement perpendiculaire aux
chants et parallèle au plan d'assemblage.
Dans cette variante, l'élément de verrouillage se trouve de préférence sur
la lèvre inférieure au delà de ladite lèvre supérieure dans la direction
perpendi-
culaire au chant. La deuxième surface de verrouillage est alors définie par
une
gorge de verrouillage dans le deuxième moyen d'accouplement, en arrière de la
languette.
La première surface de verrouillage, de préférence plane, peut avoir un
angle de verrouillage entre 35 et 70 par rapport à l'horizontale. Plus
l'angle est
important, meilleur est le blocage transversal.
Typiquement, pour un emboîtement angulaire, les moyens d'accouple-
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ment sont conçus de telle sorte que la languette d'un premier panneau puisse
être insérée, avec une certaine inclinaison, dans la rainure d'un deuxième
panneau, et que la butée du deuxième panneau soit insérable dans la gorge de
verrouillage du premier panneau par un mouvement de rotation relatif entre ces
panneaux autour d'un axe de rotation correspondant aux bords supérieurs des
chants en contact. Avantageusement, l'adhésif repositionnable est prévu sur
des surfaces des moyens d'accouplement qui ne sont sollicitées qu'à la fin de
la
rotation lors de l'assemblage, solidarisant ainsi immédiatement les lames et
ne
gênant pas l'emboîtement.
Pour le désassemblage de deux panneaux adjacents, il faudra donc vain-
cre la force d'adhésion de l'adhésif repositionnable. Dans la présente, on
appelle moment de désaccouplement le moment à vaincre pour initier la
rotation d'un panneau dans le sens de désassemblage. De préférence, ce
moment de désassemblage est de l'ordre de 3 à 9 N.m/m, de manière plus
préférée d'environ 6 N.m/m. Ces valeurs sont de l'ordre de grandeur de celle
observées sur les systèmes à clic mécanique .
L'effet clic des panneaux selon l'invention peut être modulé de diver-
ses façons. On peut notamment jouer sur les paramètres suivants : pégosité de
l'adhésif ; géométrie/profil des moyens d'accouplement ; forme du dépôt
adhésif ; nombre et position des dépôts adhésifs.
La pégosité est fonction de l'adhésif (colle) repositionnable sélectionné. Vu
le moment de désassemblage recherché, on utilisera typiquement des adhésifs
repositionnables avec une pégosité prédéterminée, comprise de préférence
entre 0,05 et 0,30 N/mm2, de manière plus préférée de l'ordre de 0,15 N/mm2.
Il
va de soi que l'on parle ici de la pégosité de l'adhésif vis-à-vis du panneau
qui
va venir en contact avec l'adhésif lors de l'assemblage, et non pas de la
force
d'adhésion de l'adhésif par rapport à la surface du moyen d'accouplement sur
laquelle il a été appliqué.
L'adhésif repositionnable sélectionné présente de préférence une excel-
lente adhérence sur le matériau constituant le panneau (typiquement HDF,
MDF ou bois pour la réalisation de parquets) lors de sa mise en oeuvre et
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conserver par la suite une pégosité qui lui permettra d'adhérer partiellement
à
ces même matériaux ou à d'autres matériaux de type polymères (la pégosité
restant toujours moindre que l'adhérence lors de la mise en oeuvre). Bien
entendu, l'adhésif repositionnable doit présenter une adhérence immédiate lors
de la sollicitation, et permettre un grand nombre d'assembla-
ges/désassemblages. Il existe une variété de colles repositionnables et il
conviendra de faire un choix en fonction des matériaux, de la pégosité
désirée,
de la méthode d'application, etc...
Les colles thermo-fusibles ( hot-melt ) sont particulièrement préférées,
notamment pour leur facilité de mise en oeuvre. On l'appliquera sous forme de
cordons aux endroits désirés des moyens d'accouplement. De préférence, on
choisira des colles thermo-fusibles permettant de former, après
refroidissement,
des cordons avec une dureté (et cohésion) suffisante pour éviter que la colle
ne
flue vers l'autre panneau lors du désassemblage.
Avantageusement, l'adhésif repositionnable est prévu sur des surfaces
des moyens d'accouplement qui ne sont sollicitées qu'à la fin de la l'emboîte-
ment (fin de rotation) lors de l'assemblage, solidarisant ainsi immédiatement
les
panneaux et ne gênant pas l'emboîtement.
En outre, on peut positionner l'adhésif repositionnable sur des surfaces en
regard des moyens d'accouplement qui ne sont pas en contact lorsque le
panneau est accouplé à un même panneau. On pourra donc avantageusement
prévoir des cordons de colle sur des surfaces non-fonctionnelles (qui ne
servent
pas à l'alignement ni au verrouillage) des moyens d'accouplement, comme par
exemple au niveau de jeux d'assemblage.
Un tel jeu d'assemblage existe typiquement en arrière de l'élément de ver-
rouillage, qui comprend des surfaces en regard de la gorge de verrouillage
légèrement espacées. Ces surfaces ne sont normalement pas en contact avec
d'autres surfaces lors de l'emboîtement. La surface arrière de cette gorge de
verrouillage, distincte de la deuxième surface de verrouillage, est donc
avanta-
geusement pourvue d'un ou plusieurs dépôts d'adhésif repositionnable.
Le positionnement de l'adhésif sur le deuxième moyen d'accouplement, et
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notamment dans la gorge de verrouillage, permet une exposition limitée des
dépôts adhésifs et évite ainsi leur dégradation (poussières ou autres).
Pour éviter la remontée d'humidité par le dessous des panneaux, on pré-
voira avantageusement un dépôt d'adhésif repositionnable en partie inférieure
du deuxième moyen d'accouplement. Un tel dépôt peut également être prévu
en partie supérieure des moyens d'accouplement pour éviter la pénétration
d'humidité depuis la face supérieure des panneaux.
Comme indiqué, la géométrie du profil influe sur l'effet clic. Dans ce
contexte, on notera qu'un moment de désassemblage maximum peut être
obtenu lorsque l'adhésif adhère à une surface de l'élément de verrouillage qui
est comprise dans un plan passant par l'axe de rotation lors du désaccouple-
ment. De manière générale, les surfaces des moyens d'accouplement pourvues
d'un dépôt d'adhésif repositionnable ou venant en contact avec l'adhésif à
l'état
assemblé sont de préférence planes.
On notera que les dépôts adhésif sont de préférence effectués directe-
ment sur le matériau constituant des panneaux, par ex. HDF ou MDF, et que
ces dépôt
On notera encore que les surfaces des moyens d'accouplement qui vont
entrer en contact avec un dépôt adhésif peuvent être dans un matériaux
différent que celui du reste des moyens d'accouplement. Ces surfaces pour-
raient par exemple être recouvertes d'un polymère. Cela peut permettre
d'éviter
l'accumulation de particules du matériau constituant du panneau sur l'adhésif
lors du désassemblage.
Le panneau selon l'invention a été particulièrement développé pour le re-
vêtement de sols et notamment pour la réalisation de parquets. Il pourra donc
avoir une forme classique (rectangulaire ou carrée) de lame de parquet.
Conventionnellement, les premiers moyens d'accouplement seront donc prévus
sur un petit et un grand côté, et les deuxièmes moyen d'accouplement seront
prévus sur les autres petit et grand côté. Les dépôts d'adhésif
repositionnable
sont alors avantageusement effectués sur les moyens d'accouplement des
petits et grands côtés.
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Suivant les applications, la forme du panneaux et le nombre de chants
peuvent varier (par ex. forme polygonale), et on répartira les moyens d'accou-
plement de manière adéquate.
Le panneau selon l'invention peut être facilement fabriqué selon les tech-
niques habituelles, qu'il s'agisse de bois massif, de contre-collé ou de
stratifié.
L'application d'une colle repositionnable thermo-fusible par exemple peut se
faire facilement par des pistolets aux endroits prédéfinis des moyens d'accou-
plement, après usinage de ceux-ci.
Toutefois, le panneau selon l'invention peut être utilisé pour le recouvre-
ment de surfaces autres que les sols, tels que les murs ou plafonds. Les
panneaux peuvent donc être constitués de divers matériaux, suivant l'applica-
tion.
Dans ce contexte, on appréciera que le panneau selon l'invention permet
d'obtenir un effet clic même avec des matériaux qui, contrairement au
bois,
HDF ou aggloméré, ne possèdent pas de réelle élasticité. De tels matériaux,
qui
peuvent pour certaines applications se révéler de sérieux concurrents au HDF,
sont par exemple les fibrociments ou certaines résines fortement chargée qui
se prêtent bien à l'usinage (pour la réalisation d'un profil à emboîtement
angulaire) mais n'ont aucune élasticité.
Dans un grand nombre d'applications, le panneau selon l'invention peut
avoir une structure multicouches, généralement du type: couche supérieure /
couche support / contre-balancement (si nécessaire). Pour les parquets, la
couche supérieure peut être en bois massif collée sur le support ou constituée
d'une feuille de décor mélaminée (imitant le bois ou d'autres matériaux tels
que
la pierre, la céramique, etc.). La couche support peut être un panneau de
particule (MDF, HDF, aggloméré), ou constituée de tasseaux en bois. Suivant
les applications, la couche supérieure peut être en céramique, ou en polymère.
Par ailleurs, comme évoqué plus haut, le support peut être en fibrociment ou
en
résine, ou d'autres matériaux se prêtant bien à l'usinage.
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Description des dessins
D'autres particularités et caractéristiques de l'invention ressortiront de la
description détaillée d'un mode de réalisation avantageux présentés ci-
dessous, à titre d'illustration, en se référant aux dessins annexés. Ceux-ci
montrent:
5 Fig.1: une vue en coupe transversale d'un mode de réalisation préféré d'un
panneau de revêtement de sol selon l'invention;
Fig.2: une vue en coupe illustrant l'emboîtement angulaire de deux panneaux
de revêtement de sol identiques conformes à la variante de la Fig.1;
Fig.3: une vue des deux panneaux assemblés; et
10 Fig.4: une vue en coupe transversale à travers un assemblage de panneaux
selon l'invention avec un profil d'accouplement modifié.
Sur les figures, les mêmes signes de référence désignent des éléments
identiques ou similaires.
Description détaillée d'un mode de réalisation préféré
La Fig.1 illustre une vue en coupe transversale d'un mode de réalisation
préféré d'un panneau 10 selon l'invention. Dans la présente variante, le pan-
neau 10 est un panneau de revêtement de sol pour la réalisation d'un parquet
(ou plancher) flottant. Ce panneau, qu'on appelle alors communément lame ou
latte, a généralement une forme rectangulaire et comporte de manière classi-
que une face supérieure 12, une face inférieure 14 opposée destinée à reposer
dans le plan d'assemblage, ainsi que deux chants longitudinaux opposés 16 et
18 munis respectivement de moyens d'accouplement 20 et 22 pour être joint à
d'autres panneaux similaires. Les petits côtés sont également munis de tels
moyens d'accouplement.
Le premier moyen d'accouplement 20 comprend une rainure 24 et le
deuxième moyen d'accouplement 22 est muni d'une languette 26. Convention-
nellement, ces moyens d'accouplement 20 et 22 sont conçus de sorte à pouvoir
coopérer ensemble pour l'assemblage du panneau 10 à d'autres panneaux de
ce type.
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La rainure 24 du premier moyen d'accouplement est délimitée par une lè-
vre supérieure 28 et une lèvre inférieure 30 qui s'étend au delà de la lèvre
supérieure 28 dans la direction perpendiculaire au chant 16.
Des moyens de verrouillage mécanique sont intégrés aux moyens d'ac-
couplement 20 et 22, de sorte que, lorsque le panneau 10 est accouplé à un
autre panneau identique dans le plan d'assemblage, ces moyens de verrouil-
lage empêchent les deux panneaux de s'éloigner l'un de l'autre dans une
direction perpendiculaire à celle des chants 16, 18 et parallèle au plan d'as-
semblage. Dans la présente variante, les moyens de verrouillage comprennent
un élément de verrouillage ou butée 32 en saillie vers le haut sur la lèvre
inférieure 30, ladite butée 32 définissant une première surface de
verrouillage
34. Les moyens de verrouillage comprennent en outre une gorge de verrouil-
lage 36 dans le deuxième moyen d'accouplement 22, laquelle présente une
deuxième surface de verrouillage 38. Comme pour la languette 26 et la rainure
24, la butée 32 et la gorge 36 s'étendent de préférence sur toute la longueur
des chants.
Tel qu'illustré sur les Figures, la butée 32 est située sur le dessus de la lè-
vre inférieure 30, au delà de la lèvre supérieure 28 et donc hors de la
rainure
24. La gorge 36 quand à elle est tournée vers le bas et située en arrière de
la
languette 26. La butée 30 et la gorge 36 sont conçues pour qu'à l'état
accouplé
(Fig.3), les première et deuxième surfaces de verrouillage 34 et 36, soient en
contact pour bloquer les panneau assemblés dans la direction transversale des
panneaux parallèlement au plan d'assemblage. Pour un verrouillage efficace,
les deux surfaces de verrouillage sont planes et se rencontrent de préférence
dans un même plan, qui forme un angle a(dit angle de verrouillage) avec le
plan d'assemblage (face inférieure 14 du panneau 10). Cet angle a peut être de
l'ordre de 35 à 70 .
Les moyens d'accouplement sont donc conçus de sorte à permettre un
emboîtement angulaire. L'emboîtement de deux panneaux identiques est
représenté sur la Fig.2, où un deuxième panneau 10' identique est joint au
panneau 10 qui repose dans le plan d'assemblage. Pour cet accouplement, le
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panneau 10' est présenté avec un certain angle d'inclinaison et il est
manipulé
de sorte à insérer sa languette 26' dans la rainure 24 du panneau 10. La
languette 26' est donc progressivement insérée dans la rainure 24 en déplaçant
le panneau 10' et en adaptant son inclinaison, jusqu'à ce que les arêtes
supérieures des chants entrent en contact en A. On imprime ensuite au
deuxième panneau 10' un mouvement de rotation vers le bas, centré sur un axe
passant par A, pour ramener le deuxième panneau 10' dans le plan d'assem-
blage et donc engager la butée 30 du premier panneau 10 dans la gorge 36' du
deuxième panneau 10'.
Selon un aspect important du présent panneau 10, les moyens d'accou-
plement sont avantageusement conçus pour que lors de l'accouplement, puis
une fois deux panneaux adjacents joints par leur moyens d'accouplement
respectifs, il n'existe essentiellement aucune déformation élastique.
Un autre aspect important est la présence d'un ou plusieurs dépôts d'ad-
hésif repositionnable sur une portion de surface d'au moins l'un des moyens
d'accouplement 20 et 22. Cela permet une adhésion immédiate entre les chants
de deux panneaux adjacents lors de l'assemblage et donc de manipuler les
panneaux sans qu'ils ne se désaccouplent ; mais la nature repositionnable de
l'adhésif permet la séparation (désaccouplement) ultérieure de deux panneaux
adjacents en exerçant une force certaine. Le panneau selon l'invention est
donc
pourvu d'un clic chimique obtenu par cet adhésif repositionnable, qui
procure le même confort d'utilisation que les systèmes à clic mécanique
connus, mais ne résultant donc pas d'une déformation élastique des moyens
d'accouplement.
On utilise avantageusement un adhésif (colle) repositionnable qui pré-
sente une excellente adhérence sur le matériau constituant la lame (générale-
ment HDF, MDF ou bois) lors de sa mise en oeuvre et conserve par la suite un
pouvoir d'adhésion (appelé tack) résiduel qui lui permettra d'adhérer
partielle-
ment à ces même matériaux où à d'autres matériaux de type polymères, ce
pouvoir de collage résiduel restant toujours moindre que l'adhérence lors de
la
mise en oeuvre). Ce type de colle est parfois appelé colle à tack résiduel
ou
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adhésif poissant. Il existe une variété de colles repositionnables et il
conviendra
de faire un choix en fonction des matériaux, du tack désiré, de la méthode
d'application, etc...
Dans la présente variante, l'accouplement est basé sur le profil Terbrack
classique tel que présenté dans US 4,426,820 et qui ne visait donc pas une
déformation élastique des éléments d'accouplement. Comme on peut le voir sur
la Fig.3, l'alignement vertical entre deux panneaux adjacents est donc obtenu
par l'emboîtement rainure/languette. Pour ce faire, il existe deux zones de
contact dites "fonctionnelles":
- entre la languette 26' et la lèvre supérieure 28 à l'intérieur de la rainure
24;
- entre la languette 26' et la lèvre inférieure 30, à l'extérieur de la
rainure
24 et avant la butée 32.
A l'état assemblé, le maintien dans la direction transversale est assuré par
les moyens de verrouillage, et il existe deux autres surfaces de contact fonG
tionnelles:
- au niveau des bords supérieurs des chants; et
- entre les surfaces de verrouillage 34 et 38.
En se référant à la Fig.3, un examen plus détaillé du profil des moyens
d'accouplement permettra de voir comment distinguer un accouplement sans
déformation élastique d'un accouplement avec déformation élastique. On
comprendra qu'avec un tel profil, une condition d'engagement sans déformation
des moyens d'accouplement est que les surfaces de verrouillage 34 et 38
n'opposent pas de résistance à la rotation requise pour l'emboîtement angu-
laire. Partant du principe que l'axe de rotation lors de l'accouplement passe
par
le point A de contact entre les arêtes supérieures des chants, il apparaît
qu'un
emboîtement par rotation sans résistance ne peut être obtenu que si l'angle de
verrouillage a n'est pas supérieur à la pente de la tangente au cercle AB au
point B. Au vu des côtes h et 1 indiquées sur la Fig.3 et de l'angle R entre
le
segment AB et la surface supérieure du panneau, on obtient la relation sui-
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vante:
a <_ 180 - arctan (h/l)
Dans la présente variante, cette condition est vérifiée puisque l'angle a est
tangent au cercle de rayon AB au point B. Un angle a plus faible répondrait
donc à la même exigence, toutefois il est intéressant d'avoir un angle de
verrouillage a le plus important possible pour améliorer le verrouillage
transver-
sal.
Comme indiqué plus haut, le profil des moyens d'accouplement du pan-
neau 10 comprend un certain nombre de zones de contact fonctionnelles. Hors
de ces zones fonctionnelles, il n'est pas requis que les moyens d'accouplement
soient en contact. C'est par exemple cas dans la partie arrière de la butée
32,
dans laquelle on prévoit de préférence un jeu de montage.
Dans la présente variante, l'adhésif repositionnable est prévu dans cette
zone non-fonctionnelle à l'arrière de la butée 32, où il est déposé sous forme
de
cordons qui s'étendent de préférence sur toute la longueur du chant: un cordon
39, resp.39', au fond de la gorge 38 et un cordon 40, resp. 40', dans la
région
inférieure du deuxième élément d'accouplement 22. L'épaisseur du cordon
correspond au jeu entre les moyens d'accouplement (ou est légèrement
supérieure), de sorte qu'en fin d'assemblage, les cordons 39, 40 sont légère-
ment écrasés entre les surfaces correspondantes des moyens d'accouplement
20 et 22. Ce léger écrasement du cordon améliore l'adhérence de ce type de
colle qui présente généralement une certaine sensibilité à la pression.
On remarquera encore que les dépôts adhésif 39, 39', 40, 40' sont de pré-
férence effectués sur des surfaces planes de la gorge 36, et que les surfaces
de la butée 32 qui vont entrer en contact avec les dépôts adhésifs sont égale-
ment planes. Par ailleurs, alors que dans la présente variante les dépôts
adhésifs 39, 39', 40, 40' viennent en contact, lors de l'assemblage,
directement
avec le matériau constituant de la butée 32, on pourrait prévoir un revêtement
polymère approprié sur cette butée 32 afin d'éviter (ce qui peut être
intéressant
pour certains matériaux) que le cordon n'entraîne quelques particules de la
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butée lors du désassemblage.
Il est à noter que le blocage des panneaux par l'adhésif est réalisé sans
effort, ou juste avec un effort minimal assurant le contact étroit de
l'adhésif avec
le matériau en regard. Ce sont les propriétés physico-chimiques des matériaux
5 en contact qui assurent le blocage des panneaux, lesquels ne sont alors
soumis
à aucunes contraintes fortes susceptibles d'endommager les moyens d'accou-
plement ou plus généralement le panneau. La nature même des colles reposi-
tionnables permet un grand nombre d'accouplements et désaccouplements
sans en altérer l'efficacité.
10 L'effet clic recherché peut être modulé en jouant sur les paramètres
suivants: pégosité de l'adhésif ; géométrie du profil d'accouplement ;
position
du/des cordon(s) adhésif(s); forme et dimensions du cordon adhésif; et nombre
de cordons. On comprendra que ce qui est important pour l'effet clic est la
pégosité par rapport à la surface venant en contact avec le dépôt adhésif lors
15 de l'emboîtement, et non la force adhésive par rapport au matériau sur
lequel le
dépôt adhésif a été fait.
De préférence, on jouera sur ces divers paramètres pour obtenir un effet
clic lors du désassemblage des panneaux selon l'invention qui s'apparente
à celui d'un clic mécanique. Une campagne de mesure réalisée sur divers
systèmes à clic mécanique connus a permis de déterminer que le moment
moyen à exercer pour séparer deux lames voisines est de l'ordre de 6 N.m pour
une longueur de chant de 1 m (noté 6 N.n/m).
Ainsi, on jouera de préférence sur les différents paramètres énoncés ci-
dessus pour que l'adhésion entre deux panneaux selon l'invention soit telle
qu'un moment (appelé moment de désassemblage) compris entre 3 et 9 N.m/m,
plus préférablement de l'ordre 6 N.m/m, soit requis pour initier la rotation
d'un
panneau hors du plan d'assemblage.
Un tel moment de désassemblage peut être obtenu avec des colles repo-
sitionnables ayant une pégosité entre 0,05 et 0,3 N/mm2, de préférence
d'environ 0,15 N/mm2.
On notera, à titre comparatif, que si le panneau 10, 10' n'était pas muni de
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dépôts d'adhésif repositionnable, le moment de désassemblage de ce panneau
serait uniquement fonction de son poids, puisque le profil d'accouplement ne
se
déforme pas lors du désassemblage.
Dans le mode de réalisation illustré aux Figs.1 à 3, on emploie une colle
repositionnable déposée sous forme de cordon. Il s'agit de préférence d'une
colle thermo-fusible (hot-melt), qui est appliquée à chaud. Selon leur
viscosité à
chaud, de telles colles peuvent être déposées sous forme de cordons, de films
ou de cordons aplatis. Leur application se fait au moyen de pistolets sur
lesquels s'adaptent des buses de différents diamètres. On notera ici que la
colle
thermo-fusible n'est en contact, à chaud, qu'avec la surface sur laquelle elle
est
déposée. Cette colle se solidifie et présente ensuite une surface libre ayant
une
pégosité qui provoque l'adhésion immédiate, en exerçant une certaine pression,
de la butée 32, mais ne fixe pas de manière définitive les panneaux ensemble.
Les colles thermo-fusibles sont généralement à base de polyoléfines, de
polyuréthane (PU), d'éthyle vinyle acétate (EVA), polyacétate de vinyle
(PVAC),
de polybutyral de vinyle (PVB), etc. Pour une application avec des moyens
d'accouplement en HDF, on pourra utiliser la colle thermo-fusible connue sous
le nom INSTAWELD 6615 E (fabriquée par NATIONAL Starch & Chemical).
Alternativement, des colles applicables à température ambiante (ex. émul-
sions acrylique) peuvent être employées. Ces colles sont par exemple dépo-
sées sous forme de film par léchage sur un cylindre de dimensions adaptées.
Ce type de colle nécessite des contacts de surfaces de dimensions plus
importantes.
On notera encore que ce qu'il importe est que la colle utilisée permette la
formation d'un dépôt adhésif ayant le comportement d'un adhésif repositionna-
ble vis-à-vis du matériau qui va entrer en contact avec celui-ci lors de
l'emboî-
tement. Ce type de dépôt peut éventuellement être obtenu avec des colles qui
ne sont pas connues (commercialisées) en tant que colles repositionnables, et
entrent donc également dans le cadre de la présente invention.
Comme indiqué plus haut, la géométrie du profil d'accouplement et la po-
sition des cordons de colle influent sur l'effet clic ressenti par
l'utilisateur. La
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Fig.4 montre une variante du mode de mode de réalisation des Figs.1 à 3, dans
lequel les profils de la butée 132 et de la gorge de verrouillage 136 ont été
modifiés pour accroître l'effet clic . Comme on le voit, la surface arrière
de la
butée 132 (après la surface de verrouillage 134 en s'éloignant de la rainure
124) n'est plus horizontale mais est inclinée de sorte que sa surface soit
comprise dans un plan passant par A, l'arête supérieure des chants en contact.
Dans cette configuration, les surfaces de collage sont perpendiculaires à
la direction de désassemblage des panneaux, ce qui permet de maximiser
l'intensité du moment de désassemblage requis pour séparer les lames 110 et
110' par rotation dans le sens anti-horaire. Ainsi, pour un cordon de mêmes
caractéristiques qu'en Fig.3, la configuration de la Fig.4 permet
d'intensifier
l'effet clic .
On dispose également d'une plus grande surface pour appliquer le cor-
don.
Enfin, on notera la structure multicouches du panneau 10, qui comprend
(voir Fig.1) une couche supérieure 42, une couche support 44 et un contre-
balancement 46. Dans la présente variante, la couche supérieure 42, en bois
massif, est contrecollée sur la couche support. La couche support 44 est en
MDF ou HDF. Le contre-balancement 46 est à base de cellulose imprégnée de
résine.
Suivant les applications, la couche supérieure peut être un décor mélami-
né (stratifié) ou une céramique. Le support peut être en fibrociment ou résine
chargée ou d'autres matériaux se prêtant bien à l'usinage. Le contre-
balancement n'est pas toujours nécessaire.