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COMPOSITION A BASE D'UN ALUMINATE, DE TYPE
CUR/COQUILLE, LUMINOPHORE ISSU DE CETTE COMPOSITION ET
PROCEDES DE PREPARATION
La présente invention concerne une composition à base d'un aluminate,
de type coeur/coquille, un luminophore issu de cette composition et leurs
procédés de préparation.
Les aluminates à base de cérium et de terbium sont bien connus pour
leurs propriétés de luminescence. Ils émettent une lumière verte lorsqu'ils
sont
irradiés par certains rayonnements énergétiques. Des luminophores exploitant
cette propriété sont couramment utilisés à l'échelle industrielle, par exemple
dans des lampes fluorescentes trichromatiques ou dans des systèmes plasma.
Ces luminophores contiennent des terres rares dont le prix est élevé et
qui est aussi soumis à des fluctuations importantes. La réduction du coût de
ces luminophores constitue donc un enjeu important.
De plus la rareté de certaines terres rares comme le terbium conduit à
chercher à en réduire la quantité dans les luminophores.
L'objet de l'invention est de fournir des luminophores présentant les
propriétés des luminophores actuellement connus mais ayant un coût plus
faible.
Dans ce but, l'invention concerne une composition qui est caractérisée
en ce qu'elle comprend :
- un coeur minéral;
- une coquille à base d'un aluminate de formule :
(CeaTbb)Mgi+xAl11+y019+x+y (1)
dans laquelle a, b, x et y vérifient les relations :
a+b=1
-0,2 x +0,2
-0,2 y +0,2
et recouvrant de façon homogène le coeur minéral sur une épaisseur égale ou
supérieure à 300 nm.
L'invention concerne aussi un luminophore qui présente un coeur et une
coquille comme décrit ci-dessus et qui est obtenu à partir de la composition
de
l'invention.
D'autres caractéristiques, détails et avantages de l'invention apparaîtront
encore plus complètement à la lecture de la description qui va suivre, ainsi
que
des divers exemples concrets mais non limitatifs destinés à l'illustrer.
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On précise aussi pour la suite de la description que, sauf indication
contraire, dans toutes les gammes ou limites de valeurs qui sont données, les
valeurs aux bornes sont incluses, les gammes ou limites de valeurs ainsi
définies couvrant donc toute valeur au moins égale et supérieure à la borne
inférieure et/ou au plus égale ou inférieure à la borne supérieure.
Par terre rare on entend pour la suite de la description les éléments du
groupe constitué par le scandium, l'yttrium et les éléments de la
classification
périodique de numéro atomique compris inclusivement entre 57 et 71.
En outre, les calcinations pour une température et une durée données
correspondent, sauf indication contraire, à des calcinations sous air à un
palier
de température sur la durée indiquée.
On entend par surface spécifique, la surface spécifique B.E.T.
déterminée par adsorption d'azote conformément à la norme ASTM D 3663-78
établie à partir de la méthode BRUNAUER - EMMETT- TELLER décrite dans
le périodique "The Journal of the American Chemical Society, 60, 309 (1938)".
Comme cela a été vu plus haut, l'invention concerne deux types de
produits : des compositions comprenant un aluminate, appelées aussi par la
suite compositions ou précurseurs , et des luminophores obtenus à
partir de ces précurseurs. Les luminophores ont, eux, des propriétés de
luminescence suffisantes pour les rendre directement utilisables dans les
applications souhaitées. Les précurseurs n'ont pas de propriétés de
luminescence ou éventuellement des propriétés de luminescence
généralement trop faibles pour une utilisation dans ces mêmes applications.
Ces deux types de produits vont maintenant être décrits plus
précisément.
Les compositions comprenant un aluminate ou précurseurs
Les compositions de l'invention comprenant un aluminate se
caractérisent par leur structure spécifique de type coeur/coquille qui va être
décrite ci-dessous.
Le coeur minéral est à base d'un matériau qui peut être notamment un
oxyde ou un phosphate.
Parmi les oxydes, on peut citer en particulier les oxydes de zirconium
(zircone), de zinc, de titane, de magnésium, d'aluminium (alumine) et les
oxydes d'une ou plusieurs terres rares dont une peut éventuellement jouer le
rôle de dopant. Comme oxyde de terre rare on peut mentionner plus
particulièrement encore l'oxyde de gadolinium, l'oxyde d'yttrium et l'oxyde de
cérium.
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L'oxyde d'yttrium, l'oxyde de gadolinium, la zircone, éventuellement
dopée par une terre rare, et l'alumine pourront être choisis de préférence.
L'alumine peut être choisie encore plus préférentiellement car elle présente
notamment l'avantage de permettre une calcination à température plus élevée
lors du passage du précurseur au luminophore sans que l'on observe une
diffusion du dopant dans le coeur. Ceci permet ainsi d'obtenir un produit dont
les propriétés de luminescence sont optimales du fait d'une meilleure
cristallisation de la coquille, conséquence de la température plus élevée de
calcination.
Parmi les phosphates, on peut mentionner les orthophosphates d'une ou
plusieurs terres rares dont une peut éventuellement jouer le rôle de dopant,
telles que le lanthane (LaPO4), le lanthane et le cérium ((LaCe)PO4),
l'yttrium (YP04), le gadolinium ainsi que les polyphosphates de terres rares
ou
d'aluminium.
On peut aussi mentionner les phosphates alcalino-terreux comme
Ca2P207, le phosphate de zirconium ZrP207, les hydroxyapatites d'alcalino-
terreux.
Par ailleurs, conviennent d'autres composés minéraux tels que les
vanadates, notamment de terre rare, (YV04), les germanates, les silicates,
notamment le silicate de zinc ou de zirconium, les tungstates, les molybdates,
les sulfates (BaSO4), les borates (YB03, GdB03), les carbonates et les
titanates (tel que BaTiO3), les zirconates, les aluminates de terre rare comme
l'aluminate d'yttrium Y3A15012, éventuellement dopée par du cérium, les
pérovskites comme YAI03 ou LaA103, ces pérovskites pouvant être dopées
par du cérium éventuellement ou encore les aluminates de métaux alcalino-
terreux, éventuellement dopés par une terre rare autre que le terbium ou
l'europium, comme les aluminates de baryum et/ou de magnésium, tels que
MgA1204, BaA1204, BaMgA110017, ou encore LnMgAl11019, Ln désignant au
moins une terre rare autre que le terbium ou l'europium.
Les aluminates de magnésium peuvent être préférés.
Enfin, peuvent être appropriés les composés issus des composés
précédents tels que les oxydes mixtes, notamment de terres rares, par
exemple les oxydes mixtes de zirconium et de cérium, les phosphates mixtes,
notamment de terres rares, et les phosphovanadates.
Par l'expression "le coeur minéral est à base de", on entend désigner un
ensemble comprenant au moins 50%, de préférence au moins 70%, et plus
préférentiellement au moins 80%, voire 90% en masse du matériau considéré.
Selon un mode de réalisation particulier, le coeur peut être essentiellement
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constitué par ledit matériau (à savoir en une teneur d'au moins 95% en masse,
par exemple au moins 98%, voire au moins 99% en masse) ou encore
entièrement constitué par ce matériau.
Le coeur peut avoir un diamètre moyen compris notamment entre 1 et 10
pm, de préférence compris entre 2,5 pm et 7 pm.
Ces valeurs de diamètre peuvent être déterminées par microscopie
électronique à balayage (MEB) par comptage statistique d'au moins 150
particules.
Les dimensions du coeur, de même que celles de la coquille qui sera
décrite plus loin, peuvent aussi être mesurées notamment sur des
photographies de microscopie électronique en transmission de coupes des
compositions/précurseurs de l'invention.
L'autre caractéristique de structure des compositions/précurseurs de
l'invention est la coquille.
Cette coquille recouvre de façon homogène le coeur sur une épaisseur
donnée qui est égale ou supérieure à 300 nm. Par "homogène", on entend une
couche continue, recouvrant totalement le coeur et dont l'épaisseur n'est de
préférence jamais inférieure à la valeur donnée de 300 nm. Cette homogénéité
est notamment visible sur des clichés de MEB. Des mesures de diffraction par
des rayons X (DRX) mettent en évidence en outre la présence de deux
compositions distinctes entre le coeur et la coquille.
L'épaisseur de la coquille peut être plus particulièrement d'au moins 500
nm. Elle peut être égale ou inférieure à 2000 nm (2pm), plus particulièrement
comprise entre 750 nm et 1500 nm.
La coquille est à base d'un aluminate de formule (1).
L'aluminate de formule (1) peut en outre, d'une manière connue, contenir
des éléments additionnels, appelés substituants car ces éléments sont
considérés comme venant en substitution partielle des éléments Ce, Tb, Mg et
Al. Ces substitutions permettent notamment de modifier les propriétés de
luminescence des luminophores issus des composés de l'invention.
On va donner ci-dessous des exemples de ces substituant pour chaque
élément constitutif sur la base de ce qui est communément admis actuellement
dans l'état de la technique. Ceci implique que l'on ne sortirait pas de la
présente invention si un substituant décrit pour un élément constitutif donné
s'avérait être en fait par la suite en substitution d'un autre élément
constitutif
que celui présumé dans la présente description.
Ainsi, Ce et/ou Tb peuvent être partiellement substitués, par au moins
une terre rare qui peut être notamment le gadolinium, l'europium, le néodyme,
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le lanthane et le dysprosium, ces éléments pouvant être pris seul ou en
combinaison.
Le magnésium peut aussi être partiellement substitué par au moins un
élément choisi parmi le calcium, le zinc, le manganèse ou le cobalt.
5 Enfin,
l'aluminium peut aussi être partiellement substitué par au moins un
élément choisi parmi le gallium, le scandium, le bore, le germanium, le
phosphore ou le silicium.
Les substitutions permettent de modifier les propriétés de luminescence
des luminophores issus des compositions de l'invention.
Les quantités de ces substituant peuvent varier, d'une manière connue,
dans de larges gammes, la quantité minimale de substituant est celle en deçà
de laquelle le substituant ne produit plus d'effet et elle est généralement et
de
manière connue d'au moins quelques ppm et elle peut aller jusqu'à plusieurs
pour-cent.
Généralement toutefois, la quantité de substituant du magnésium est
d'au plus 30%, plus particulièrement d'au plus 20% et encore plus
particulièrement d'au plus 10%, cette quantité étant exprimée en % atomique
(rapport atomique substituant/(substituant + Mg). Pour l'aluminium, cette
quantité, exprimée de la même manière, est généralement d'au plus 15%. La
quantité minimale de substituant peut être d'au moins 0,1% par exemple. Pour
le cérium et/ou le terbium cette quantité, toujours exprimée de la même
manière, est généralement d'au plus 5%.
Les proportions en cérium, en terbium et leur proportion relative peuvent
varier dans de très larges limites. La teneur minimale en cérium ou terbium
est
celle en deçà de laquelle le produit ne présenterait plus de propriété de
luminescence. Plus particulièrement toutefois et en référence à la formule (1)
la valeur de a peut être comprise entre 0,5 et 0,8 et celle de b entre 0,2 et
0,5.
L'invention s'applique particulièrement aux aluminates de formule (1)
dans laquelle x = y = 0.
Les compositions/précurseurs de l'invention sont constitués de particules
qui présentent un diamètre moyen qui est de préférence compris entre 1,5 pm
et 15 pm. Ce diamètre peut être plus particulièrement compris entre 3 pm et
10 pm et encore plus particulièrement entre 4 pm et 8 pm.
Le diamètre moyen auquel il est fait référence est la moyenne en volume
des diamètres d'une population de particules.
Les valeurs de granulométrie données ici et pour le reste de la
description sont mesurées par la technique de granulométrie laser, par
exemple au moyen d'un granulométre laser de type Malvern, sur un
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échantillon de particules dispersées dans l'eau aux ultrasons (130 W) pendant
1 minute 30 secondes.
Par ailleurs, les particules ont de préférence un faible indice de
dispersion, typiquement d'au plus 0,7, plus particulièrement d'au plus 0,6 et
encore plus particulièrement d'au plus 0,5.
Par "indice de dispersion" d'une population de particules, on entend, au
sens de la présente description, le rapport I tel que défini dans la formule
(2)
ci-dessous :
I=(D84- D16)/(2x D60) (2),
où: Dm est le diamètre des particules pour lequel 84% des particules
ont un diamètre inférieur à D84;
D16 est le diamètre des particules pour lequel 16% des particules ont un
diamètre inférieur à D16; et
D60 est le diamètre moyen des particules, diamètre pour lequel 50% des
particules ont un diamètre inférieur à D50.
Bien que les compositions ou précurseurs selon l'invention puissent
éventuellement présenter des propriétés de luminescence à des longueurs
d'onde variables en fonction de la composition du produit et après exposition
à
un rayon de longueur d'onde donné, il est possible et même nécessaire
d'améliorer encore ces propriétés de luminescence en procédant sur les
produits à des post-traitements, et ceci afin d'obtenir un véritable
luminophore
directement utilisable en tant que tel dans l'application souhaitée.
On comprend que la frontière entre un simple précurseur et un réel
luminophore reste arbitraire, et dépend du seul seuil de luminescence à partir
duquel on considère qu'un produit peut être directement mis en oeuvre de
manière acceptable par un utilisateur.
Dans le cas présent, et de manière assez générale, on peut considérer et
identifier comme précurseurs de luminophores des compositions selon
l'invention qui n'ont pas été soumises à des traitements thermiques supérieurs
à environ 950 C, car de tels produits présentent généralement des propriétés
de luminescence que l'on peut juger comme ne satisfaisant pas au critère
minimum de brillance des luminophores commerciaux susceptibles d'être
utilisés directement et tels quels, sans aucune transformation ultérieure. A
l'inverse, on peut qualifier de luminophores, les compositions qui,
éventuellement après avoir été soumises à des traitements appropriés,
développent des brillances convenables et suffisantes pour être utilisés
directement par un applicateur, par exemple dans des lampes trichromatiques.
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La description des luminophores selon l'invention va être faite ci-
dessous.
Les luminophores
Les luminophores de l'invention présentent la même structure que les
compositions ou précurseurs décrits plus haut. Ils comprennent donc un coeur
minéral, une coquille à base de l'aluminate de formule (1) et d'épaisseur d'au
moins 300 nm.
Ainsi tout ce qui a été décrit précédemment au sujet de ces précurseurs
s'applique de même ici pour la description des luminophores selon l'invention,
notamment ce qui concerne les caractéristiques sur la structure constituée par
le coeur minéral et la coquille homogène, sur la nature du coeur minéral, sur
l'épaisseur de la coquille, qui là aussi, peut être égale ou supérieure à 300
nm,
ainsi que les caractéristiques de granulométrie, les particules des
luminophores pouvant ainsi présenter un diamètre moyen compris entre 1,5
pm et 15 pm.
Les procédés de préparation des précurseurs et des luminophores de
l'invention vont maintenant être décrits.
Le procédé de préparation des compositions ou précurseurs
Le procédé de préparation des compositions/précurseurs est caractérisé
en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- on forme un mélange liquide comprenant des composés de l'aluminium et
des autres éléments cérium, terbium et Mg et le coeur minéral;
- on sèche par atomisation ledit mélange;
- on calcine le produit séché à une température comprise entre 700 C et
950 C.
Comme indiqué plus haut, ce procédé comporte une première étape
dans laquelle on forme un mélange liquide qui est une solution ou une
suspension ou encore un gel, des composés de l'aluminium et des autres
éléments cérium, terbium et Mg, ce mélange comprenant en outre le coeur
minéral. Ce mélange peut aussi comprendre les éléments substituants qui ont
été mentionnés plus haut.
Comme composés des éléments aluminium, cérium, terbium, Mg et
éventuellement substituant, on utilise habituellement des sels inorganiques ou
encore les hydroxydes. Comme sels on peut mentionner les nitrates de
préférence, notamment pour l'aluminium, l'europium et le magnésium. Les
sulfates, notamment pour l'aluminium, les chlorures ou encore les sels
organiques, par exemple les acétates, peuvent éventuellement être employés.
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On peut utiliser aussi comme composé de l'aluminium un sol ou
dispersion colloïdale d'aluminium. Une telle dispersion colloïdale d'aluminium
peut présenter des particules ou colloïdes dont la taille est comprise entre 1
nm et 300 nm. L'aluminium peut être présent dans le sol sous forme de
boehm ite.
L'étape suivante consiste à sécher le mélange préalablement préparé.
Ce séchage se fait par atomisation.
On entend par séchage par atomisation un séchage par pulvérisation du
mélange dans une atmosphère chaude (spray-drying). L'atomisation peut être
réalisée au moyen de tout pulvérisateur connu en soi, par exemple par une
buse de pulvérisation du type pomme d'arrosoir ou autre. On peut également
utiliser des atomiseurs dits à turbine. Sur les diverses techniques de
pulvérisation susceptibles d'être mises en oeuvre dans le présent procédé, on
pourra se référer notamment à l'ouvrage Handbook of Industrial Drying,
Chapitre 10 Industrial spray-drying systems, Arun S,. Numjumbar 2007.
La dernière étape du procédé consiste à calciner le produit obtenu à
l'issue du séchage.
La calcination se fait à une température comprise entre 700 C et 950 C,
plus particulièrement entre 700 C et 900 C.
La calcination se fait généralement sous air.
Le composé précurseur de l'invention est obtenu à l'issue de cette
calcination.
Le procédé de préparation des luminophores
Les luminophores de l'invention sont obtenus par calcination à une
température d'au moins 1200 C des compositions ou précurseurs tels que
décrits plus haut ou des compositions ou précurseurs obtenus par le procédé
qui a aussi été décrit précédemment. On notera qu'il s'agit là d'une
température plus basse que celle nécessaire pour la préparation d'un
luminophore par voie chamottage. Cette température peut être plus
particulièrement d'au moins 1400 C. Par ce traitement, les compositions ou
précurseurs sont transformés en luminophores efficaces.
Bien que, comme on l'a indiqué plus haut, les précurseurs puissent eux-
mêmes présenter des propriétés intrinsèques de luminescence, ces propriétés
sont généralement insuffisantes pour les applications visées et elles sont
grandement améliorées par le traitement de calcination.
La calcination peut se faire sous air, sous gaz inerte mais aussi et de
préférence sous atmosphère réductrice (H2, N2/H2 ou Ar/H2 par exemple) afin,
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dans ce dernier cas, de convertir l'ensemble des espèces Ce et Tb à leur état
d'oxydation (+III).
De manière connue, la calcination peut se faire en présence d'un flux ou
agent fondant de type fluorure comme, par exemple, le fluorure de lithium,
d'aluminium ou de magnésium.
Il est aussi possible de conduire la calcination en absence de tout flux
donc sans mélange préalable de l'agent fondant avec le précurseur.
Après traitement, les particules sont avantageusement lavées, de
manière à obtenir un luminophore le plus pur possible et dans un état
désaggloméré ou faiblement aggloméré. Dans ce dernier cas, il est possible
de désagglomérer le luminophore en lui faisant subir un traitement de
désagglomération dans des conditions douces, du type broyage à billes par
exemple.
Les traitements thermiques précités permettent d'obtenir des
luminophores qui conservent une structure coeur/coquille et une distribution
granulométrique proches de celles des particules du précurseur.
En outre, le traitement thermique peut être conduit sans induire des
phénomènes sensibles de diffusion des espèces Ce et Tb de la couche
externe du luminophore vers le coeur.
Selon un mode de réalisation spécifique envisageable de l'invention, il
est possible de conduire en une seule et même étape le traitement thermique
décrit pour la préparation du précurseur et la calcination pour la
transformation
du précurseur en luminophore. Dans ce cas, on obtient directement le
luminophore sans s'arrêter au précurseur.
Les luminophores de l'invention peuvent être utilisés comme
lumlinophores verts et ils peuvent ainsi entrer dans la fabrication de tout
appareil incorporant des luminophores comme des lampes trichromatiques,
des diodes électroluminescentes et des écrans à plasma.
Ils peuvent être également utilisés dans des systèmes de marquage à
excitation UV.
Ils peuvent également être dispersés dans des matrices organiques (par
exemple, des matrices plastiques ou des polymères transparents sous UV ...),
minérales (par exemple de la silice) ou hybrides organo-minérales.
L'invention concerne en conséquence un dispositif de type lampe
trichromatique, diode électroluminescente ou écran à plasma comprenant le
luminophore de l'invention ou un dispositif du même type qui est fabriqué en
utilisant le luminophore de l'invention.
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La mise en oeuvre de ce luminophore dans la fabrication des dispositifs
décrits ci-dessus se fait selon des techniques bien connues, par exemple par
sérigraphie, par pulvérisation, par électrophorèse, par sédimentation ou par
trempage (deep coating).
5 Des exemples vont maintenant être donnés.
Dans ces exemples on utilise les réactifs suivants :
- boehmite à 73,5% en A1203
- solution de Ce(NO3)3 à 2,88 M
- solution de Tb(NO3)3 à 2,6 M
10 -Mg(NO3)2.6H20
- Alumine de type alumine alpha, de morphologie sphérique, D50 = 3 pm
(granulométrie laser), surface BET < 1 m2/g
Rendement de luminescence
Les mesures du rendement de photoluminescence (PL) des
luminophores sont faites par intégration du spectre d'émission entre 450 nm et
700 nm, sous excitation à 254 nm, en utilisant un spectrophotomètre Jobin ¨
Yvon. Le rendement de photoluminescence de l'exemple 1 est pris comme
référence avec une valeur de 100.
Microscopie électronique
Les clichés de microscopie électronique à transmission sont réalisés sur
une coupe (microtomie) des particules, en utilisant un microscope MEB. La
résolution spatiale de l'appareil pour les mesures de composition chimique par
EDS (spectroscopie à dispersion en énergie) est <2 nm. La corrélation des
morphologies observées et des compositions chimiques mesurées permet de
mettre en évidence la structure coeur-coquille et de mesurer sur les clichés
l'épaisseur de la coquille.
Les mesures de composition chimique peuvent être réalisées aussi par
EDS sur des clichés effectués par STEM HAADF. La mesure correspond à
une moyenne effectuée sur au moins deux spectres.
EXEMPLE 1 COMPARATIF
Cet exemple concerne un produit selon l'art antérieur de formule
(Ce0,67Tb0,33)MgAl1 019.
a) Préparation du précurseur
On mélange 100 g de boehmite avec 1L d'eau sous agitation. Le pH de
la suspension est alors de 5. On ajoute 19,08 g d'HNO3 à 5 mol/L pour
descendre à un pH de 2, on laisse reposer la suspension 24 h et on obtient un
sol stable de boehmite.
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On mélange respectivement 52,3 g et 28,8 g des solutions de nitrates de
cérium et de terbium ainsi que 33,6 g de nitrate de magnésium.
On ajoute le mélange obtenu dans le sol de boehmite et on ajoute de
l'eau de manière à ce que l'extrait sec de la suspension soit inférieur à 7%.
La suspension est ensuite atomisée au Buchi (T entrée : 250 C et T
sortie : 115 C). Le solide est ensuite calciné à 900 C pendant 2 h sous air
b) Préparation du luminophore
A 15 g du précurseur synthétisé ci-dessus, on ajoute 0,1283 g de MgF2
(soit 10% mol/mol) et on mélange pendant 30 minutes.
On transfère ensuite dans un creuset et on calcine sous atmosphère
réductrice (Ar/H2 à 5%) à 1470 C pendant 2 heures.
On lave ensuite le produit obtenu avec 300 ml d'eau chaude à 80 C
pendant 3 h, on filtre et on sèche à l'étuve.
EXEMPLE 2
Cet exemple concerne un produit de type coeur/coquille selon l'invention
et dont le coeur est en alumine et dont la coquille répond à la formule
(Ce0,67Tb0,33)MgAl1 019.
a) Préparation du précurseur
On mélange 49,4 g de boehmite avec 0,3L d'eau sous agitation. Le pH
de la suspension est alors de 5. On ajoute 9,3 g d'HNO3 à 5 mol/L pour
descendre à un pH de 2, on laisse reposer la suspension 24 h et on obtient un
sol stable de boehmite.
On mélange respectivement 25,8 g et 14,2 g des solutions de nitrates de
cérium et de terbium ainsi que 16,6 g de nitrate de magnésium.
On ajoute le mélange obtenu dans le sol de boehmite. On ajoute aussi
0,8 I d'eau puis 4,4 g d'alumine à titre de coeur de telle sorte que le ratio
molaire coeur/coquille soit de 40% de coeur et 60% de coquille.
La suspension est ensuite atomisée au Buchi (T entrée : 250 C et T
sortie : 115 C). Le solide est ensuite calciné à 900 C pendant 2 h sous air.
b) Préparation du luminophore
A 15 g du précurseur synthétisé ci-dessus, on ajoute 0,1283 g de MgF2
(soit 10% mol/mol ou 0,8% w/w) et on mélange pendant 30 minutes au turbula.
On transfère ensuite dans un creuset rectangulaire et on calcine sous
atmosphère réductrice (Ar/H2 à 5%) à 1470 C pendant 2 heures.
On lave ensuite le produit obtenu avec 300 ml d'eau chaude à 80 C
pendant 3h, on filtre et on sèche à l'étuve.
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On donne dans le tableau ci-dessous les caractéristiques des produits
obtenus dans les exemples précédents.
D50 Indice de PL R*
(Pm) dispersion
Précurseur
Exemple 1 4,4 0,85
Exemple 2 3,6 0,61
Lum inophore
Exemple 1 8,7 0,97 100 80
Exemple 2 7,5 0,56 101 73
* R désigne le rapport massique en terbium par rapport au luminophore
exprimé en g de Tb407 par rapport à la masse du luminophore en kg.
L'examen par MEB classique sur un nombre représentatif de clichés des
précurseur et luminophore de l'exemple 2 ne fait pas apparaître la présence
de particules de coeur d'alumine.
Les précurseur et luminophore de l'exemple 2 présentent par ailleurs par
observation en MEB sur une coupe de produit une morphologie typique de
type coeur-coquille.
On constate à partir des résultats du tableau que le produit de l'invention
bien que présentant un taux en terbium inférieur à celui du produit comparatif
offre un rendement de luminescence légèrement supérieur.