Note: Descriptions are shown in the official language in which they were submitted.
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 1 PCT/FR2017/050553
PROCEDE DE TRAITEMENT D'INSECTES COMPRENANT LA SEPARATION DES
CUTICULES DE LA PARTIE MOLLE DES INSECTES A L'AIDE D'UN SEPARATEUR A
BANDE
La présente invention se rapporte à un procédé de traitement d'insectes.
L'invention vise également des poudres, en particulier une poudre susceptible
d'être
obtenue par le procédé de traitement d'insectes selon l'invention, et
l'utilisation de ces
poudres dans l'alimentation, notamment dans l'alimentation animale.
Les poudres préparées à partir d'animaux sont depuis longtemps utilisées dans
l'alimentation animale.
L'une des poudres les plus utilisée est la farine de poisson, qui représente
une
des principales sources de protéines dans l'alimentation animale. La farine de
poisson
est très riche en protéines animales (riche en acides aminés type lysine et
méthionine)
faciles à digérer. Une demande croissante accompagnée d'une offre limitée a eu
pour
conséquence, notamment, d'en augmenter significativement son prix. Ainsi, il y
a une
forte demande pour des sources alternatives de protéines de qualité élevée et,
dans la
mesure du possible, renouvelables, qui seraient utilisables dans
l'alimentation animale.
Au cours de ces dernières années, il a été proposé d'utiliser des farines
préparées à partir d'insectes comme substituant à la farine de poisson.
Les farines d'insectes proposent des sources protéiques naturelles de
remplacement et la possibilité d'être produites en masse avec une empreinte
écologique minimale. En particulier, certains coléoptères tels que Tenebrio
molitor,
présentent l'intérêt de pouvoir être adaptés à une production en masse
intensive.
A titre d'exemple, la demande W02016/108037 décrit notamment une poudre
de coléoptères comportant au moins 67% en poids de protéines et au moins 5% en
poids de chitine, pouvant être utilisée dans l'alimentation animale.
Dans le cadre de la présente demande, par chitine , on entend tout type de
dérivé chitinique, c'est-à-dire de dérivé de polysaccharides comportant des
unités N-
acétyl-glucosamine et des unités D-glucosamines, en particulier les
copolymères
chitine-polypeptides (parfois désignés sous l'appellation composite chitine-
polypeptides ). Ces copolymères peuvent également être associés à des
pigments,
souvent de type mélanine.
La chitine serait le deuxième polymère le plus synthétisé dans le monde vivant
après la cellulose. En effet, la chitine est synthétisée par de nombreuses
espèces
du monde vivant: elle constitue en partie l'exosquelette des crustacés et des
insectes
et la paroi latérale qui entoure et protège les champignons. Plus
particulièrement,
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 2 PCT/FR2017/050553
chez les insectes, la chitine constitue ainsi 3 à 60% de leur exosquelette.
Cependant, la chitine est généralement considérée comme un composé difficile
à digérer par certains animaux.
Il existe donc un besoin pour des poudres préparées à partir d'insectes qui
auraient une teneur réduite en chitine.
Le travail des inventeurs a permis de mettre en évidence qu'il était possible
d'obtenir de tels poudres, lorsque les insectes à partir desquels sont
préparées ces
poudres subissaient un traitement spécifique.
Le travail des inventeurs a permis de mettre en évidence qu'il était possible
d'obtenir de tels poudres, lorsque les insectes à partir desquels sont
préparées ces
poudres subissaient un traitement spécifique.
L'invention concerne donc un procédé de traitement d'insectes comprenant la
séparation des cuticules de la partie molle des insectes, dans lequel la
séparation est
effectuée à l'aide d'un séparateur à bande.
Par insectes , on entend des insectes à n'importe quel stade de
développement, tel qu'un stade adulte, larvaire ou un stade de nymphe.
La cuticule est la couche externe (ou exosquelette) sécrétée par l'épiderme
des insectes. Elle est en général formée de trois couches : l'épicuticule,
l'exocuticule et
l'endocuticule.
Par partie molle , on vise la chair (comportant notamment les muscles et
les
viscères) et le jus (comportant notamment les liquides biologiques, l'eau et
l'hémolymphe) des insectes. En particulier, la partie molle ne consiste pas en
le jus des
insectes.
Avantageusement, les insectes mis en oeuvre dans le procédé selon l'invention
sont à un stade larvaire.
De préférence, les insectes mis en oeuvre dans le procédé selon l'invention
sont comestibles.
Avantageusement, les insectes préférés pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention sont par exemple les coléoptères, les diptères, les
lépidoptères, les
isoptères, les orthoptères, les hyménoptères, les blattoptères, les
hémyptères, les
hétéroptères, les éphéméroptères et les mécoptères, de préférence, les
coléoptères,
les diptères, les orthoptères, les lépidoptères ou leurs mélanges, encore plus
préférentiellement les coléoptères.
Les coléoptères préférentiellement mis en oeuvre dans le procédé selon
l'invention appartiennent aux familles des Tenebrionidae, Melolonthidae ,
Dermestidae,
Coccinellidae, Cerambycidae, Carabidae, Buprestidae, Cetoniidae,
Dryophthoridae, ou
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 3 PCT/FR2017/050553
leurs mélanges.
Plus préférentiellement, il s'agit des coléoptères suivants : Tenebrio
molitor,
Alphitobius diaperinus, Zophobas morio, Tenebrio obscurus, Tribolium castaneum
et
Rhynchophorus ferrugineus, ou leurs mélanges.
Par séparateur à bande , on vise un dispositif permettant la séparation de
la
partie solide de la partie molle d'un produit, et qui comporte une bande de
serrage (ou
bande presseuse) et un tambour perforé.
La séparation des cuticules de la partie molle des insectes est plus amplement
décrite dans l'étape 2 du procédé détaillé de traitement d'insectes selon
l'invention ci-
après.
Cette séparation des cuticules de la partie molle de l'insecte permet
notamment
de séparer la chitine de la partie molle. En effet, les cuticules obtenues à
l'issue de
cette étape de séparation présente une teneur en chitine élevée de l'ordre de
10 à 30%
en poids sur le poids total de cuticules, comme indiqué ci-après.
En particulier, l'étape de séparation des cuticules de la partie molle
s'effectue
sans qu'aucune étape préalable de broyage des insectes, notamment sous forme
de
particules, n'ait été effectuée.
Le procédé de traitement d'insectes selon l'invention peut comprendre en outre
une étape de maturation de la partie molle des insectes.
Par étape de maturation de la partie molle des insectes , on vise plus
particulièrement une étape pendant laquelle la partie molle des insectes est
soumise à
agitation.
Cette étape est plus amplement décrite dans l'étape 3 du procédé détaillé de
traitement d'insectes selon l'invention ci-après.
De préférence, le procédé de traitement d'insectes selon l'invention comprend
une étape de séparation de la partie molle des insectes en une fraction
huileuse, une
fraction solide et une fraction aqueuse.
La fraction huileuse a une teneur en lipides supérieure ou égale à 90%,
préférentiellement supérieure ou égale à 95%, encore plus préférentiellement
supérieure ou égale à 99% en poids sur le poids total de fraction huileuse.
On notera que dans le cadre de la présente demande, et sauf stipulation
contraire, les gammes de valeurs indiquées s'entendent bornes incluses.
La fraction solide a une teneur en matière sèche comprise entre 45 et 65% en
poids sur le poids total de fraction solide.
La fraction aqueuse a une teneur en glucides comprise entre 15 et 40% en
poids, de préférence entre 20 et 30% en poids, sur le poids sec total de
fraction
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 4 PCT/FR2017/050553
aqueuse.
A l'issue de l'étape de séparation de la partie molle, et avant une
concentration
éventuelle de celle-ci, la fraction aqueuse a une teneur en matière sèche
inférieure ou
égale à 20% en poids, de préférence inférieure ou égale à 15% en poids sur le
poids
total de fraction aqueuse.
De même, la séparation de la partie molle des insectes en une fraction
huileuse, une fraction solide et une fraction aqueuse est plus amplement
décrite dans
l'étape 4 du procédé détaillé de traitement d'insectes selon l'invention ci-
après.
Le procédé de traitement d'insectes selon l'invention peut comprendre une
étape d'abattage préalable à l'étape de séparation des cuticules de la partie
molle.
Avantageusement, suite à l'étape 1 d'abattage, les insectes sont directement
utilisés pour la mise en oeuvre de l'étape 2 de séparation des cuticules de la
partie
molle des insectes, c'est-à-dire que les insectes ne sont soumis à aucun
traitement, tel
qu'un broyage, une congélation ou une déshydratation entre l'étape 1 et
l'étape 2.
Cette étape d'abattage est plus amplement décrite dans l'étape 1 du procédé
détaillé de traitement d'insectes selon l'invention ci-après.
Optionnellement, le procédé de traitement d'insectes selon l'invention
comprend, à l'issue de la séparation de la partie molle en une fraction
huileuse, une
fraction solide et une fraction aqueuse, une étape de concentration de la
fraction
aqueuse, pour obtenir une fraction aqueuse concentrée.
Cette étape est plus amplement décrite dans l'étape 5 du procédé détaillé de
traitement d'insectes selon l'invention ci-après.
Optionnellement, le procédé de traitement d'insectes selon l'invention
comprend en outre une étape de mélangeage de la fraction solide :
- avec tout ou partie de la fraction aqueuse concentrée ; et/ou
- tout ou partie des cuticules,
pour obtenir un mélange.
Cette étape est plus amplement décrite dans l'étape 6 du procédé détaillé de
traitement d'insectes selon l'invention ci-après.
De préférence, le procédé de traitement d'insectes selon l'invention comprend
une étape de séchage de la fraction solide ou du mélange pour obtenir une
fraction
solide sèche ou un mélange sec.
Cette étape est plus amplement décrite dans l'étape 7 du procédé détaillé de
traitement d'insectes selon l'invention ci-après.
Préférentiellement, le procédé de traitement d'insectes selon l'invention
comprend en outre une étape de broyage de la fraction solide sèche ou du
mélange
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 5 PCT/FR2017/050553
sec.
Cette étape est plus amplement décrite dans l'étape 8 du procédé détaillé de
traitement d'insectes selon l'invention ci-après.
Selon un mode de réalisation préféré du procédé de traitement d'insectes selon
l'invention, celui-ci est un procédé de préparation d'une poudre, et notamment
d'une
poudre d'insectes, et comporte les étapes suivantes :
i) l'abattage des insectes ;
ii) la séparation des cuticules de la partie molle des insectes ;
iii) optionnellement, la maturation de la partie molle des insectes ;
iv) la séparation
de la partie molle des insectes en une fraction solide, une
fraction aqueuse et une fraction huileuse ;
y) optionnellement, la concentration de la fraction aqueuse pour
obtenir
une fraction aqueuse concentrée ;
vi) optionnellement, le mélangeage de la fraction aqueuse concentrée
et/ou des cuticules avec la fraction solide pour obtenir un mélange ;
vii) le séchage de la fraction solide obtenue à l'étape iv) ou du mélange
obtenu à l'étape vi) pour obtenir une fraction solide sèche ou un
mélange sec; et
viii) le broyage de la fraction solide sèche ou du mélange sec obtenu à
l'étape vii).
Procédé détaillé de traitement d'insectes selon l'invention
= Etape 1 : Abattage des insectes
Cette étape 1 d'abattage peut avantageusement s'effectuer par choc thermique,
tel que par ébouillantage ou par blanchiment. Cette étape 1 permet d'abattre
les
insectes tout en abaissant la charge microbienne (réduction du risque
d'altération et
sanitaire) et en inactivant les enzymes internes des insectes pouvant
déclencher une
autolyse, et ainsi un brunissement rapide de ceux-ci.
Pour l'ébouillantage, les insectes, de préférence des larves, sont ainsi
ébouillantés à l'eau pendant 2 à 20 min, préférentiellement, 5 à 15 min. De
préférence,
l'eau est à une température comprise entre 87 à 100 C, préférentiellement 92 à
95 C.
La quantité d'eau introduite lors de l'ébouillantage est déterminée de la
façon
suivante : le ratio du volume d'eau en ml sur le poids en g d'insecte est de
préférence
compris entre 0,3 et 10, plus préférentiellement entre 0,5 et 5, encore plus
préférentiellement entre 0,7 et 3, encore plus préférentiellement de l'ordre
de 1.
Pour le blanchiment, les insectes, de préférence des larves, sont blanchis à
l'eau ou à la vapeur (buses ou lit de vapeur) à une température comprise entre
80 et
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 6 PCT/FR2017/050553
105 C, de préférence entre 87 et 105 C, plus préférentiellement entre 95 et
100 C,
encore plus préférentiellement 98 C ou bien à l'eau à une température comprise
entre
90 et 100 C, préférentiellement entre 92 et 95 C (par buses d'aspersion) ou en
mode
mixte (eau + vapeur) à une température comprise entre 80 et 130 C, de
préférence
entre 90 et 120 C, plus préférentiellement entre 95 et 105 C, encore plus
préférentiellement 98 C. Lorsque les insectes sont blanchis uniquement à la
vapeur, le
blanchiment est avantageusement réalisé dans des blancheurs à vapeur à
circulation
forcée ( forced steaming ). Le temps de séjour dans la chambre de
blanchiment est
compris entre 5 secondes et 15 minutes, préférentiellement entre 1 et 7 min.
Avantageusement, suite à l'étape 1 d'abattage, les insectes sont directement
utilisés pour la mise en oeuvre de l'étape 2 de séparation des cuticules de la
partie
molle des insectes, c'est-à-dire que les insectes ne sont soumis à aucun
traitement, tel
qu'un broyage, une congélation ou une déshydratation entre l'étape 1 et
l'étape 2.
= Etape 2 : Séparation des cuticules de la partie molle des insectes
Cette étape s'effectue à l'aide d'un séparateur à bande et a pour objectif de
séparer les cuticules de la partie molle des insectes.
A titre d'exemple, un séparateur à bande peut comprendre une bande de
serrage et un tambour perforé, la bande de serrage entourant au moins une
partie du
tambour perforé.
La bande de serrage permet l'apport et l'application des insectes contre le
tambour perforé de sorte à faire passer, par pression, la partie molle des
insectes à
travers les perforations du tambour, tandis que les cuticules restent à
l'extérieur du
tambour.
Les cuticules peuvent ensuite être récupérées à l'aide d'un couteau racleur.
A titre d'exemple, on peut citer les séparateurs à bande provenant de la
société
Baader, tels que les séparateurs à bande 601 à 607 ( soft separator 601 to
607 ), ou
encore les séparateurs à bande SEPAmatic de BFD Corporation (gamme 410 à
4000V).
Avantageusement, le diamètre des perforations du tambour est compris entre
0,5 et 3 mm, de préférence entre 1 et 2 mm.
Concernant la pression, l'homme du métier est à même de déterminer la
pression à exercer permettant la séparation des cuticules de la partie molle
des
insectes.
Cette étape de séparation des insectes se distingue d'un pressage classique
pouvant être réalisé par exemple avec une presse mono-vis ou bi-vis en ce
qu'elle
permet une séparation (nette) de la partie molle et des cuticules des insectes
et non
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 7 PCT/FR2017/050553
une séparation d'un jus d'une fraction solide.
Les cuticules obtenues dans l'étape 2 comportent entre 10 et 30%, de
préférence entre 15 et 25% en poids de chitine, sur le poids sec total de
cuticules.
La détermination du taux de chitine est effectuée par extraction de celle-ci.
La détermination du taux de chitine est effectuée par extraction de celle-ci.
A
titre d'exemple, une méthode de détermination du taux de chitine pouvant être
utilisée
est la méthode ADAC 991.43.
Par ailleurs, les cuticules comportent moins de 25%, de préférence moins de
10%, plus préférentiellement moins de 5%, encore plus préférentiellement moins
de
3% en poids de lipides sur le poids sec total des cuticules.
Les méthodes de détermination de la teneur en matière grasse (lipides) sont
bien connues de l'homme du métier. A titre d'exemple et de manière préférée,
la
détermination de cette teneur sera effectuée en suivant la méthode du
règlement CE
152/2009.
Dans toute la demande, lorsqu'aucune date n'est précisée pour un règlement,
une norme ou une directive, il s'agit du règlement, de la norme ou de la
directive en
vigueur à la date de dépôt.
En outre, les cuticules comportent entre 55 et 90%, avantageusement entre 60
et 85%, de préférence entre 65 et 80% en poids de protéines sur le poids sec
total de
cuticules.
Dans le cadre de la présente demande, par protéines , on vise la quantité
de
protéines brutes. La quantification des protéines brutes est bien connue de
l'homme du
métier. A titre d'exemple, on peut citer la méthode Dumas ou la méthode
Kjeldhal. De
préférence, la méthode Kjeldhal est utilisée.
On notera toutefois que cette méthode se base sur la mesure de la teneur en
azote. Or, la chitine contient de l'azote à une teneur de l'ordre de 8%. Par
conséquent,
la teneur en azote de la chitine a été déduite de la teneur en azote mesurée
avant
d'effectuer la conversion permettant d'obtenir la teneur en protéines.
Les cuticules comportent entre 0,5 et 30%, avantageusement entre 1 et 20%,
de préférence entre 5 et 15% en poids de glucides sur le poids sec total de
cuticules.
La teneur en glucides a été calculée par mesure de différence des glucides.
Selon cette méthode, la teneur en glucides est égale à la teneur en matière
sèche à
laquelle on soustrait la teneur en cendres, en protéines et en lipides.
En outre, les cuticules comportent de préférence au moins 0,08% en poids, plus
préférentiellement au moins 0,1% en poids, encore plus préférentiellement au
moins
0,12% en poids de tréhalose sur le poids sec total de cuticules.
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 8 PCT/FR2017/050553
La quantité de tréhalose est déterminée par analyse par GC-MS. Une telle
analyse est plus amplement décrite à l'Exemple 1 ci-après.
La partie molle obtenue dans l'étape 2 comporte entre 20 et 50% en poids de
lipides, de préférence entre 30 et 40% en poids de lipides sur le poids sec
total de la
partie molle.
En outre, la partie molle comporte au moins 45%, de préférence au moins 48%,
plus préférentiellement au moins 50% en poids de protéines sur le poids sec
total de la
partie molle.
= Etape 3 : Maturation de la partie molle des insectes
La partie molle des insectes est ensuite, optionnellement, soumise à agitation
dans une cuve.
Avantageusement, la maturation est réalisée pendant une durée comprise entre
minutes et 3 heures, de préférence pendant 1h.
Avantageusement, la maturation est réalisée à une température comprise entre
15 65 et 100 C, de préférence entre 85 et 100 C, plus préférentiellement à
une
température d'environ 90 C.
Cette étape permet de faciliter la séparation de la partie molle des insectes
dans l'étape 4 ci-après.
De préférence, le procédé selon l'invention comprend une telle étape.
En particulier, aucune dilution de la partie molle des insectes dans un
solvant
tel que l'eau n'est nécessaire dans cette étape.
= Etape 4 : Séparation de la partie molle en une fraction solide, une
fraction aqueuse et une fraction huileuse
Cette étape a pour objectif de récupérer trois fractions à partir de la partie
molle
des insectes obtenue à l'étape 2 ou 3, à savoir une fraction solide, une
fraction
aqueuse, et une fraction huileuse.
Selon un premier mode de réalisation, cette étape de séparation de la partie
molle est réalisée en deux sous-étapes.
Dans la première sous-étape, la partie molle des insectes est soumise à une
décantation à l'aide d'un décanteur 2 phases, de sorte à obtenir une fraction
solide et
une fraction liquide.
Dans la deuxième sous-étape, la fraction liquide est soumise à une
centrifugation, de sorte à récupérer une fraction huileuse et une fraction
aqueuse.
Avantageusement, dans cette deuxième sous-étape, une centrifugeuse à
assiettes est utilisée.
Selon un second mode de réalisation de l'étape 4, la partie molle des insectes
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 9 PCT/FR2017/050553
est soumise à une décantation à l'aide d'un décanteur 3 phases, de sorte à
obtenir
directement une fraction aqueuse, une fraction huileuse et une fraction
solide.
Des décanteurs 3 phases adaptés sont, par exemple, le Tricanter de la
société Flottweg, ou les décanteurs 3 phases de la société GEA, tel que le
décanteur
CA 225-03-33.
Avantageusement, la séparation de la partie molle est réalisée selon le second
mode de réalisation.
En effet, l'utilisation d'un décanteur 3 phases permet d'obtenir une
séparation
des phases particulièrement efficace. Plus particulièrement, la fraction
solide obtenue
présente une haute teneur en matière sèche, la fraction aqueuse comporte peu
de
sédiments insolubles (provenant de la fraction solide) et d'huile, et la
fraction huileuse
comporte peu de sédiments insolubles (provenant de la fraction solide) et
d'eau.
= Etape 5 : Concentration de la fraction aqueuse
La fraction aqueuse obtenue à l'étape 4 est ensuite optionnellement
concentrée, pour obtenir une fraction aqueuse concentrée.
Avantageusement, la concentration est réalisée par évaporation.
Avantageusement, l'évaporation est réalisée à une température comprise entre
30 et 100 C, de préférence entre 60 et 80 C.
De préférence, l'évaporation est réalisée à une pression comprise entre 50 et
1013 mbars, de préférence à 1013mbars.
L'évaporation est de préférence réalisée pendant une durée comprise entre 5 et
20 minutes.
La concentration est de préférence réalisée à l'aide d'un évaporateur à film
tombant, d'un évaporateur à plaque à flot montant, ou d'un évaporateur à
couche
mince.
Ce type de matériel standard peut être utilisé sans rencontrer de problème
d'encrassement, grâce notamment à la faible quantité de sédiments présents
dans la
fraction aqueuse.
Généralement, les fractions aqueuses ne peuvent être concentrées au-delà de
42% en matière sèche, car celles-ci ont tendance à gélifier (eau de colle) à
partir de
cette concentration.
Dans le cas de la présente invention, la fraction aqueuse comporte des
protéines solubles de petite taille (au moins 45% des protéines solubles de la
fraction
aqueuse ont une taille inférieure à 550 g/mol, comme plus amplement décrit ci-
après),
ce qui permet d'éviter la gélification et ainsi d'obtenir une fraction aqueuse
à haute
concentration en matière sèche (jusqu'à 70%) et présentant une viscosité
inférieure à
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 10 PCT/FR2017/050553
30000 cPs (centipoises).
Par protéines solubles , on entend, parmi les protéines brutes, celles qui
sont solubles dans une solution aqueuse dont le pH est compris entre 6 et 8,
avantageusement entre 7,2 et 7,6.
Lorsque le terme protéines seul est utilisé dans la présente demande, il
désigne des protéines brutes.
De préférence, la solution aqueuse est une solution tampon dont le pH est
compris entre 6 et 8, avantageusement entre 7,2 et 7,6. Préférentiellement, la
solution
tampon est une solution tampon phosphate NaCI, dont le pH est égal 7,4 +/-
0,2.
En outre, l'étape de concentration de la fraction aqueuse présente un double
intérêt, car elle permet :
- une économie de vapeur : en l'absence de l'étape 5 de concentration,
l'eau
devrait être évaporée lors de l'étape 7 de séchage décrite ci-après, avec un
sécheur
dont la consommation spécifique de vapeur est plus importante que celle d'un
concentrateur tel que décrit ci-avant ; et
- d'éviter les contaminations microbiologiques, grâce à une réduction du
volume
et de la pression osmotique due à la forte concentration en matière sèche de
la fraction
aqueuse concentrée.
= Etape 6 : Mélangeage de la fraction aqueuse concentrée et/ou des
cuticules avec la fraction solide
Tout ou partie des cuticules obtenues à l'étape 2 et/ou tout ou partie de la
fraction aqueuse concentrée obtenue à l'étape 5 peuvent/peut être
optionnellement
mélangée(s) à la fraction solide obtenue à l'étape 4 pour obtenir un mélange.
Avantageusement, le mélange est homogénéisé de sorte à faciliter son
traitement ultérieur.
Les mélangeurs pouvant être utilisés sont par exemple des mélangeurs à vis
conique, tels que ceux de la société Vrieco-NautaO, ou des mélangeurs
pendulaires,
tels que ceux de la société PMS.
On notera qu'en moyenne, pour un kilogramme de fraction solide obtenue, on
obtient de 500 à 650g de cuticules, par exemple environ 550g, et de 250 à 350g
de
fraction aqueuse, par exemple environ 300g.
= Etape 7 : Séchage de la fraction solide obtenue à l'étape 4 ou du
mélange obtenu à l'étape 6
La fraction solide obtenue à l'étape 4 ou le mélange obtenu à l'étape 6
peuvent
être séchés pour obtenir une fraction solide sèche ou un mélange sec.
Avantageusement, le séchage est réalisé à l'aide d'un sécheur à disques, un
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 11
PCT/FR2017/050553
sécheur tubulaire, un sécheur à hélices, un sécheur de type flash, un sécheur
à
couche mince ou un sécheur à atomisation.
De préférence, le séchage est réalisé à l'aide d'un sécheur à disques ou
tubulaire.
Des sécheurs tubulaires adaptés sont par exemple ceux de la société Tummers
(Simon Dryers Technology).
Des sécheurs à disques adaptés sont par exemple ceux de la société Haarslev.
Le séchage peut être réalisé entre 1 et 10 heures, de préférence entre 3 et 5
heures.
Avantageusement, le séchage est réalisé à une température comprise entre 60
et 225 C, de préférence entre 80 et 100 C.
De préférence, l'évaporation est réalisée à une pression atmosphérique.
= Etape 8 : Broyage de la fraction solide sèche ou du mélange sec
obtenu à l'étape 7
Suite au séchage, un broyage peut être réalisé et une poudre est obtenue.
Par poudre , on entend une composition sous forme de particules.
De préférence, la poudre selon l'invention est une poudre d'insectes, c'est-à-
dire une poudre préparée uniquement à partir d'insectes et éventuellement
d'eau.
Un broyeur tel qu'un broyeur à marteau ou un broyeur conique (tel que les
broyeurs coniques ( Kek cone mills ) de la société Kemutec) peut par exemple
être
utilisé.
Avantageusement, à l'issue de ce broyage, la taille des particules est
inférieure
à 0,5 cm (plus grande taille de particule observable à l'aide d'un
microscope), de
préférence de l'ordre de 1 mm. Plus particulièrement, la taille de particules
est
comprise entre 300 pm et 1 mm, encore plus préférentiellement entre 500 et 800
pm.
Lorsque la poudre est broyée à une taille de particules acceptable pour
l'alimentation humaine ou animale, celle-ci peut être désignée sous
l'appellation
farine et notamment farine d'insectes)> ( insect meal , en anglais). Par
taille
de particules acceptable pour l'alimentation humaine ou animale , on vise une
taille
de particules comprise entre 100 pm et 1,5 mm, préférentiellement comprise
entre
300 pm et 1 mm, plus préférentiellement entre 500 et 800 pm.
Selon que les étapes 5 et/ou 6 optionnelles est/sont mise(s) en oeuvre ou non,
différentes poudres peuvent être obtenues, à savoir :
- une poudre résultant uniquement de la fraction solide (étape 6 non mise en
oeuvre) ;
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 12 PCT/FR2017/050553
- une poudre résultant du mélange de la fraction solide et de tout ou
partie
des cuticules ;
- une poudre résultant du mélange de la fraction solide et de tout ou
partie de
la fraction aqueuse concentrée ;
- une poudre
résultant du mélange de la fraction solide, de tout ou partie des
cuticules et de tout ou partie de la fraction aqueuse concentrée.
L'invention vise également les produits issus du procédé selon l'invention.
L'invention concerne en outre une fraction solide susceptible d'être obtenue
par
le procédé de traitement d'insectes selon l'invention.
L'invention concerne également une fraction solide comprenant au moins 71%
en poids de protéines et entre 0,1 et 2% en poids de chitine, les pourcentages
en poids
étant indiqués sur le poids sec total de la fraction solide.
De préférence, la fraction solide comprend au moins 73% en poids, plus
préférentiellement au moins 74% en poids, encore plus préférentiellement au
moins
75% en poids de protéines, les pourcentages en poids étant indiqués sur le
poids sec
total de fraction solide.
Avantageusement, la fraction solide comprend entre 0,5 et 1,7% en poids de
chitine sur le poids sec total de fraction solide.
Avantageusement, la fraction solide comprend entre 5 et 17% en poids de
lipides, de préférence entre 10 et 15% en poids de lipides, sur le poids sec
total de
fraction solide.
De préférence, la fraction solide comprend entre 1 et 10% en poids, de
préférence entre 2 et 6% en poids de cendres, sur le poids sec total de
fraction solide.
La méthode de détermination de la teneur en cendres est bien connue de
l'homme du métier. De préférence, les cendres ont été déterminées selon la
méthode
relevant du règlement CE 152/2009 du 27-01-2009.
En outre, la fraction solide comporte de préférence entre 5 et 15% en poids,
plus préférentiellement entre 7 et 13% en poids de glucides sur le poids sec
total de
fraction solide.
Plus particulièrement, la fraction solide comporte de préférence au moins 0,2%
en poids, plus préférentiellement au moins 0,3% en poids, encore plus
préférentiellement au moins 0,35% en poids de tréhalose sur le poids sec total
de
fraction solide.
Par ailleurs, la digestibilité des protéines chez l'homme et les animaux est
fortement conditionnée par la taille des protéines. En nutrition animale, il
est courant de
réduire la taille des protéines, afin de faciliter la digestion des animaux.
Cette réduction
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 13 PCT/FR2017/050553
de la taille des protéines se fait généralement par des procédés d'hydrolyse
(par
exemple enzymatique), dont la mise en oeuvre est particulièrement coûteuse.
La fraction solide comporte des protéines solubles dont la taille est
suffisamment réduite pour faciliter la digestion des animaux.
Avantageusement, au moins 75%, préférentiellement au moins 80%, plus
préférentiellement au moins 85% des protéines solubles de la fraction solide
ont une
taille inférieure ou égale à 12400 g/mol.
Plus particulièrement, au moins 55%, de préférence au moins 60%, plus
préférentiellement au moins 65% des protéines solubles de la fraction solide
ont une
taille inférieure à 550 g/mol.
L'invention concerne également une fraction aqueuse susceptible d'être
obtenue par le procédé de traitement d'insectes selon l'invention.
L'invention concerne en outre une fraction aqueuse comprenant au moins 48%
en poids de protéines, au moins 2% en poids de tréhalose, et présentant une
teneur en
lipides inférieure à 7% en poids, les pourcentages en poids étant indiqués sur
le poids
sec total de la fraction aqueuse.
De préférence, la fraction aqueuse comporte au moins 55% en poids, plus
préférentiellement au moins 60% en poids, encore plus préférentiellement au
moins
65% en poids de protéines, sur le poids sec total de la fraction aqueuse.
Avantageusement, la fraction aqueuse comporte au moins 2,5% en poids, plus
préférentiellement au moins 3% en poids de tréhalose sur le poids sec total de
la
fraction aqueuse.
De préférence, la fraction aqueuse présente une teneur en lipides inférieure à
6% en poids, plus préférentiellement inférieure à 4% en poids, encore plus
préférentiellement inférieure à 2% en poids, sur le poids sec total de la
fraction
aqueuse.
Avantageusement, la fraction aqueuse comprend entre 5% et 20% en poids de
cendres, de préférence entre 7% et 15% en poids de cendres sur le poids sec
total de
la fraction aqueuse.
En outre, la fraction aqueuse comporte moins de 2% en poids de sédiments
insolubles, de préférence moins de 1% en poids de sédiments insolubles, sur le
poids
total de la fraction aqueuse.
La fraction aqueuse ne comporte pas de chitine.
Similairement à la fraction solide, la fraction aqueuse comporte des protéines
solubles dont la taille est suffisamment réduite pour faciliter la digestion
des animaux.
Avantageusement, au moins 90%, préférentiellement au moins 95%, plus
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 14 PCT/FR2017/050553
préférentiellement au moins 97% des protéines solubles de la fraction aqueuse
ont une
taille inférieure ou égale à 12400 g/mol.
Plus particulièrement, au moins 45%, de préférence au moins 50%, plus
préférentiellement au moins 53% des protéines solubles de la fraction aqueuse
ont une
taille inférieure à 550 g/mol.
Plus particulièrement, la fraction aqueuse a une teneur en matière sèche
comprise entre 5 et 15% en poids sur le poids total de fraction aqueuse.
Lorsqu'elle est concentrée, la fraction aqueuse concentrée a une teneur en
matière sèche comprise entre 55 et 75% en poids sur le poids total de fraction
aqueuse
concentrée.
L'invention concerne également une fraction aqueuse concentrée susceptible
d'être obtenue par le procédé de traitement d'insectes selon l'invention,
ledit procédé
de traitement comportant alors l'étape optionnelle de concentration.
L'invention concerne en outre une fraction huileuse susceptible d'être obtenue
par le procédé de traitement d'insectes selon l'invention.
L'invention concerne également une poudre susceptible d'être obtenu par le
procédé de traitement d'insectes comprenant les étapes suivantes :
- la séparation des cuticules de la partie molle des insectes,
- la séparation de la partie molle des insectes en une fraction huileuse,
une
fraction solide et une fraction aqueuse,
- optionnellement, la concentration de la fraction aqueuse,
- optionnellement, le mélangeage de la fraction solide avec :
- tout ou partie la fraction aqueuse concentrée ; et/ou
- tout ou partie des cuticules,
pour obtenir un mélange,
- le séchage de la fraction solide ou du mélange pour obtenir une fraction
solide sèche ou un mélange sec, respectivement ;
- le broyage de la fraction solide sèche ou du mélange sec.
Ce procédé de traitement d'insectes peut comporter en outre une ou plusieurs
des caractéristiques décrites ci-avant.
L'invention concerne plus particulièrement une poudre susceptible d'être
obtenu
par le procédé de préparation d'une poudre, et notamment d'une poudre
d'insectes,
selon l'invention, tel que décrit ci-avant.
Comme indiqué ci-avant, selon que les étapes 5 et/ou 6 optionnelles du
procédé de traitement d'insectes selon l'invention, à savoir l'étape de
concentration de
la fraction aqueuse et l'étape de mélangeage de tout ou partie des cuticules
et/ou de
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 15 PCT/FR2017/050553
tout ou partie de la fraction aqueuse concentrée, avec la fraction solide,
est/sont ou
n'est/ne sont pas mise(s) en oeuvre, et le cas échéant selon les conditions de
leur mise
oeuvre, différentes poudres peuvent être obtenues.
L'invention concerne en outre une poudre, et notamment une poudre
d'insectes, comprenant au moins 71% en poids de protéines et entre 0,1 et 4%
en
poids de chitine, les pourcentages en poids étant indiqués sur le poids sec
total de
poudre.
De préférence, cette poudre a une teneur en protéines supérieure ou égale à
72% en poids, plus préférentiellement supérieure ou égale à 74% en poids,
encore
plus préférentiellement supérieure ou égale à 75% en poids, sur le poids sec
total de
poudre.
Plus particulièrement, cette poudre a une teneur en chitine comprise entre 0,5
et 3% en poids, plus préférentiellement comprise entre 0,8 et 2% en poids,
encore plus
préférentiellement comprise entre 0,8 et 1,7% en poids sur le poids sec total
de
poudre.
De préférence, cette poudre comprend entre 5 et 20% en poids, de préférence
entre 7 et 17% en poids de lipides, sur le poids sec total de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre comprend entre 1 et 10% en poids, de
préférence entre 2 et 6% en poids de cendres, sur le poids sec total de
poudre.
En outre, cette poudre comporte de préférence entre 3 et 20% en poids de
glucides sur le poids sec total de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre comporte de préférence au moins 0,1% en
poids, plus préférentiellement au moins 0,2% en poids de tréhalose sur le
poids sec
total de poudre.
Lorsque les étapes 5 et/ou 6 optionnelles n'est/ne sont pas mise(s) en oeuvre,
une poudre, et notamment une poudre d'insectes, résultant uniquement de la
fraction
solide est obtenue.
Cette poudre comprend au moins 71% en poids de protéines et entre 0,1 et 2%
en poids de chitine, les pourcentages en poids étant indiqués sur le poids sec
total de
poudre.
De préférence, cette poudre a une teneur en protéines supérieure ou égale à
72% en poids, plus préférentiellement supérieure ou égale à 74% en poids,
encore
plus préférentiellement supérieure ou égale à 75% en poids, sur le poids sec
total de
poudre.
Plus particulièrement, cette poudre a une teneur en chitine comprise entre 0,5
et 1,7% en poids de chitine, sur le poids sec total de poudre.
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 16 PCT/FR2017/050553
De préférence, cette poudre comprend entre 5 et 17% en poids, de préférence
entre 10 et 15% en poids de lipides, sur le poids sec total de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre comprend entre 1 et 10% en poids, de
préférence entre 2 et 6% en poids de cendres, sur le poids sec total de
poudre.
En outre, cette poudre comporte de préférence entre 5 et 15% en poids, plus
préférentiellement entre 7 et 13% en poids de glucides sur le poids sec total
de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre comporte de préférence au moins 0,2% en
poids, plus préférentiellement au moins 0,3% en poids, encore plus
préférentiellement
au moins 0,35% en poids de tréhalose sur le poids sec total de poudre.
Lorsque les étapes 5 et 6 du procédé selon l'invention sont mises en oeuvre,
une poudre résultant du mélange de la fraction solide, de tout ou partie des
cuticules et
de tout ou partie de la fraction aqueuse concentrée peut également être
obtenue.
L'invention concerne donc en outre une poudre, et notamment une poudre
d'insectes, comprenant au moins 65% en poids de protéines, au moins 10% en
poids
de glucides et entre 0,1 et 2% en poids de chitine, les pourcentages en poids
étant
indiqués sur le poids sec total de poudre.
De préférence, cette poudre a une teneur en protéines supérieure ou égale à
70% en poids, plus préférentiellement supérieure ou égale à 74% en poids, sur
le
poids sec total de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre a une teneur en chitine comprise entre 0,2
et 1,5% en poids, plus préférentiellement entre 0,5 et 1,3% en poids, sur le
poids sec
total de poudre.
De préférence, cette poudre a une teneur en glucides supérieure ou égale à
12% en poids, plus préférentiellement supérieure ou égale à 14% en poids, sur
le
poids sec total de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre comporte de préférence au moins 0,7% en
poids, plus préférentiellement au moins 0,9% en poids, encore plus
préférentiellement
au moins 1% en poids, et encore plus préférentiellement au moins 1,2% en poids
de
tréhalose sur le poids sec total de poudre.
De préférence, cette poudre comprend entre 5 et 15% en poids, de préférence
entre 7 et 13% en poids de lipides, sur le poids sec total de poudre.
Plus particulièrement, cette poudre comprend entre 3 et 10% en poids, de
préférence entre 4 et 8% en poids de cendres, sur le poids sec total de
poudre.
Le taux d'humidité résiduel des poudres selon l'invention est compris entre 2
et
15%, de préférence entre 5 et 10%, plus préférentiellement, entre 4 et 8%. Ce
taux
d'humidité peut par exemple être déterminé selon la méthode issue du règlement
CE
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 17 PCT/FR2017/050553
152/2009 du 27-01-2009 (103 C / 4h).
Avantageusement, les protéines des poudres selon l'invention présentent une
digestibilité supérieure ou égale à 85% en poids sur le poids total de
protéines brutes.
La digestibilité est une digestibilité pepsique mesurée par la méthode décrite
dans la directive 72/199/CE.
De préférence, la digestibilité est supérieure ou égale à 88%, plus
préférentiellement, supérieure ou égale à 92%.
L'invention concerne en outre l'utilisation d'une fraction aqueuse selon
l'invention, d'une fraction aqueuse concentrée selon l'invention, ou de la
poudre
comprenant au moins 65% de protéines, au moins 10% en poids de glucides et
entre
0,1 et 2% en poids de chitine selon l'invention décrite ci-avant, en tant
qu'arôme,
avantageusement dans l'alimentation animale.
L'invention concerne enfin l'utilisation d'une poudre selon l'invention dans
l'alimentation, de préférence dans l'alimentation animale.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention, apparaîtront dans les
exemples qui suivent, donnés à titre illustratif, avec référence à :
- La Figure 1, qui est un schéma illustrant le procédé détaillé de traitement
d'insectes selon l'invention.
EXEMPLE 1 : Procédé de traitement d'insectes selon l'invention
Des larves de Tenebrio molitor ont été utilisées. A réception des larves, ces
dernières peuvent être stockées à 4 C pendant 0 à 15 jours dans leurs bacs
d'élevages avant l'abattage sans dégradation majeure. Le poids des larves
(âge)
utilisées est variable et par conséquent leur composition peut varier, comme
cela est
illustré dans le Tableau 1 ci-après :
Biomasse
(insectes) mg 23 35 58 80 108 154
Matière sèche 0/0* 34 34 34,2 37,9 39,6 39,5
Cendres 0/0* 1,59 1,52 1,6 1,75 1,67 1,43
Protéines brutes %* 22,6 22,2 22 23,2 23,1 23,2
Lipides 0/0* 6,62 6,88 7,98 10,3 10,9 11,7
* Les % sont exprimés en poids sec sur le poids humide de larves.
Tableau 1 : Composition biochimique des larves de Tenebrio molitor selon leur
poids.
= Etape 1 : Abattage des insectes
Les larves vivantes (+4 C à + 25 C) sont convoyées en couche d'épaisseur
comprise entre 2 et 10 cm, sur un tapis à bande perforé (1mm) jusqu'à une
chambre
de blanchiment. Les insectes sont ainsi blanchis à la vapeur (buses ou lit de
vapeur) à
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 18 PCT/FR2017/050553
98 C sous ventilation forcée ou bien à l'eau à 92-95 C (buses d'aspersion) ou
en mode
mixte (eau + vapeur). Le temps de séjour dans la chambre de blanchiment est
compris
entre 5 secondes et 15 minutes, idéalement 5 min.
La température des larves en sortie de blanchiment est comprise entre 75 C et
98 C.
= Etape 2 : Séparation de la partie molle des cuticules des insectes
Les larves, une fois blanchies, sont convoyées jusqu'à la trémie
d'alimentation
d'un séparateur à bande, afin de séparer les cuticules de la partie molle des
larves.
Avantageusement, la séparation s'effectue immédiatement après l'abattage de
manière à ce que les larves n'aient pas le temps de refroidir à température
ambiante.
Le séparateur à bande utilisé est un séparateur à bande 601 de la société
Baader.
Le diamètre des perforations du tambour est de 1,3 mm.
La partie molle des insectes est récupérée dans une cuve.
Les cuticules sont récupérées à l'aide d'un couteau racleur.
Détermination de la quantité de tréhalose des cuticules
La quantité de tréhalose dans les cuticules récupérées à l'étape 2 a été
mesurée de la façon suivante :
Le tréhalose est analysé par GC-MS.
Programme de température : 150 C, suivi d'une rampe à 10 C/min jusqu'à
260 C, après 5 minutes à cette température, une rampe de 25 C/min jusqu'à
310 C
et maintien de cette température pendant 2 minutes. Température de l'injecteur
: 280
C, de l'interface : 250 C, le ratio de split est de 10, le volume de
l'injection est de 1
pL. Par exemple, une colonne sH-RXI-5mS, 30 m x 0,25 mm x 0,25 pm est
utilisée.
La préparation de l'échantillon pour analyse est réalisée de façon suivante :
une
quantité précise de l'échantillon (entre 10 et 300 mg) est pesée dans un tube
Falcon,
9.75 mL de méthanol y sont ajoutés ainsi que 250 pL d'une solution de standard
interne (myo-inositol, 25 pg/mL) dans le DMSO. Le mélange est agité à 80 C
pendant
10 minutes, 100 pL de BSTFA sont alors ajoutés et le mélange réactionnel est
agité
pendant 30 minutes supplémentaires à température ambiante, 1 mL d'acétonitrile
est
alors ajouté et l'échantillon ainsi préparé injecté sur un appareil de GC-MS.
La quantité mesurée est de 1,2 mg de tréhalose par g de matière sèche.
= Etape 3 : Maturation de la partie molle des insectes
La partie molle des insectes est laissé à reposer dans la cuve de récupération
de l'étape 2, sous agitation pendant 1h et à une température d'environ 90 C.
= Etape 4: Séparation de la partie molle en une fraction solide, une
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 19 PCT/FR2017/050553
fraction aqueuse et une fraction huileuse
La partie molle est ensuite séparée en trois fractions à l'aide d'un décanteur
trois phases. Le décanteur utilisé est le Tricanter Z23 de chez Flottweg.
Conditions de la séparation :
- Débit : jusqu'à 500Kg/h;
- Vt bol : 4806 t/mm (3000G) ;
- Y min :5% (1,4 t/mm).
Trois fractions sont obtenues à l'issue de cette phase de séparation : une
fraction huileuse, une fraction solide, et une fraction aqueuse.
Ces fractions présentent les caractéristiques indiquées dans le Tableau 2
suivant :
Matière Protéines Huile Cendres Glucides
Sèche (% )* (%)* (%)* (%)*
(%)
Fraction 56 74,1 12,9 4 10
solide
Fraction 10 57 4 9 23
Aqueuse
Fraction >99,5 <0,5 >99,5 <0,25 <0,25
huileuse
* Résultats moyens calculés sur plusieurs échantillons de chacune des
fractions, exprimés sur le % de matière sèche
Tableau 2 : Caractéristiques de la fraction huileuse, de la fraction solide et
de la
fraction aqueuse.
Détermination de la taille des protéines solubles de la fraction solide et de
la
fraction aqueuse
Préparation de l'échantillon solide (fraction solide) : 30 mg de l'échantillon
sont
solubilisés dans 1 L de phase mobile et filtrés utilisant le filtre chromafil
xtra PES-
45/25.
Préparation de l'échantillon liquide (fraction aqueuse) : 400 pL sont
solubilisés
dans 1600 pL de la phase mobile et filtrés utilisant le filtre Chromafil xtra
PES-45/25,
juste avant l'injection. 1,5 mL de l'échantillon ainsi préparé sont
centrifugés pendant 15
min à 12000 rpm (10625 g).
Les conditions de mise en oeuvre de la chromatographie (HPLC Nexera XR de
Shimadzu) sont les suivantes : la colonne utilisée est une Superdex Peptide GL
10/300
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 20 PCT/FR2017/050553
(GE Healthcare), la détection est réalisée par un détecteur DAD à 215 nm, la
vitesse
de la phase mobile est de 0,3 mL/min et elle est composée de ACN
(acétonitrile)/H20/TFA (acide trifluoroacétique) (30/70/0,1), l'analyse est
réalisée à 25
C.
La distribution de taille des protéines solubles de la fraction solide est
présentée
dans le Tableau 3 ci-dessous :
Poids moléculaire (kDa) %
> 12,4 13,8
12,4 - 6,5 14
6,5 - 1,4 3,8
1,4 - 0,55 2,1
<0,55 67,3
Tableau 3 : Distribution de la taille des protéines solubles dans la fraction
solide
La distribution de taille des protéines solubles de la fraction aqueuse est
présentée dans le Tableau 4 ci-dessous :
Poids moléculaire (kDa) %
> 12,4 2,7
12,4 - 6,5 13,4
6,5 - 1,4 19
1,4 - 0,55 11,5
<0,55 53,4
Tableau 4 : Distribution de la taille des protéines solubles dans la fraction
aqueuse
Détermination de la quantité de tréhalose dans la fraction solide et la
fraction
aqueuse
La quantité de tréhalose dans ces fractions a été mesurée de la façon
suivante :
Le tréhalose est analysé par GC-MS.
Programme de température : 150 C, suivi d'une rampe à 10 C/min jusqu'à
260 C, après 5 minutes à cette température, une rampe de 25 C/min jusqu'à
310 C
et maintien de cette température pendant 2 minutes. Température de l'injecteur
: 280
C, de l'interface : 250 C, le ratio de split est de 10, le volume de
l'injection est de 1
pL.
La préparation de l'échantillon pour analyse est réalisée de façon suivante :
une
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 21 PCT/FR2017/050553
quantité précise de l'échantillon (entre 10 et 300 mg) est pesée dans un tube
Falcon,
9.75 mL de méthanol y sont ajoutés ainsi que 250 pL d'une solution de standard
interne (myo-inositol, 25 pg/mL) dans le DMSO. Le mélange est agité à 80 C
pendant
minutes, 100 pL de BSTFA sont alors ajoutés et le mélange réactionnel est
agité
5 pendant 30 minutes supplémentaires à température ambiante, 1 mL
d'acétonitrile est
alors ajouté et l'échantillon ainsi préparé injecté sur un appareil de GC-MS.
La quantité mesurée dans la fraction solide est de 3,82 mg de tréhalose par g
de matière sèche.
La quantité mesurée dans la fraction aqueuse est de 33,2 mg de tréhalose par
10 g de matière sèche.
En outre, la fraction aqueuse comporte moins de 1% en poids de sédiments
insolubles sur le poids total de la fraction aqueuse.
= Etape 5 : Concentration de la fraction aqueuse
La fraction aqueuse obtenue à l'étape 4 est ensuite concentrée par
évaporation,
à l'aide d'un évaporateur à flot tombant.
La fraction aqueuse concentrée obtenue a une concentration en matière sèche
d'environ 65%.
= Etape 6 (optionnel): Mélangeage de la fraction aqueuse concentrée
et/ou des cuticules avec la fraction solide
L'étape 6 n'a pas été mise en oeuvre dans cet Exemple.
= Etape 7 : Séchage de la fraction solide
La fraction solide obtenue à l'étape 4 est séchée à l'aide d'un sécheur à
disque
de la société Haarslev pendant 5h afin d'obtenir une fraction solide sèche ou
un
mélange sec.
D'un point de vue microbiologique, la fraction solide comporte moins de 10
UFC/g d'entérobactéries.
= Etape 8 : Broyage
La fraction solide sèche est enfin broyée à l'aide d'un broyeur à marteau
continu (6 mobiles réversibles - épaisseur 8 mm). Le broyeur est alimenté par
une
trémie avec trappe de réglage de débit (180kg/h). La grille perforée utilisée
pour
contrôler la granulométrie en sortie est de 0,8 mm. La vitesse de rotation du
moteur est
de 3000tr/min (motorisation électrique, puissance absorbée 4kW (5,5 CV)).
Les caractéristiques d'une poudre d'insectes obtenue sont présentées dans le
Tableau 5 ci-après.
CA 03047485 2019-06-18
WO 2018/122475 22 PCT/FR2017/050553
Protéines Chitine Cendres Lipides Glucides
Tréhalose
75,1% 1,3% 4% 12,5% 10% 0,38%
* Les pourcentages indiqués sont des pourcentages en poids sur le poids sec
total de la
poudre d'insectes.
Tableau 5 : Caractéristiques d'une poudre d'insectes obtenue dans l'Exemple
1.
EXEMPLE 2 : Procédé de traitement d'insectes selon l'invention
Les étapes 1 à 5 ont été mises en oeuvre tel que cela est décrit dans
l'Exemple
1.
= Etape 6 (optionnel): Mélangeage de la fraction aqueuse concentrée
et des cuticules avec la fraction solide
La totalité (100%) de la fraction aqueuse concentrée obtenue à l'étape 5,
ainsi
que 0,05% en poids des cuticules récupérées à l'étape 2 ont été mélangés à la
totalité
de la fraction solide obtenue à l'étape 4, pour obtenir un mélange.
Un mélangeur à vis conique de la société Vrieco-Nauta a été utilisé.
= Etape 7 : Séchage du mélange
Le mélange obtenu à l'étape 6 est séché à l'aide d'un sécheur à disque de la
société Haarslev pendant 5h afin d'obtenir un mélange sec.
D'un point de vue microbiologique, le mélange sec comporte moins de 10
UFC/g d'entérobactéries.
= Etape 8 : Broyage
Le mélange sec est enfin broyé à l'aide d'un broyeur à marteau continu (6
mobiles réversibles - épaisseur 8 mm). Le broyeur est alimenté par une trémie
avec
trappe de réglage de débit (180kg/h). La grille perforée utilisée pour
contrôler la
granulométrie en sortie est de 0,8 mm. La vitesse de rotation du moteur est de
3000tr/min (motorisation électrique, puissance absorbée 4kW (5,5 CV)).
Les caractéristiques d'une poudre d'insectes obtenue sont présentées dans le
Tableau 6 ci-après.
Protéines Chitine Cendres Lipides Glucides
Tréhalose
66% 1% 6% 11% 13% 1,1%
* Les pourcentages indiqués sont des pourcentages en poids sur le poids sec
total de la
poudre d'insectes.
Tableau 6 : Caractéristiques de la poudre d'insectes obtenue dans l'Exemple
2.