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WO 98/15299 PCT/FIt97/01787
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COMPOSITION ADHESIVE A BASE DE POLYALDEHYDE !~C~LECU-
LP.SRE ET PI~CEDE DE RETICULATION DE COII,AC~NE
,. La présente invention se situe dans le
domaine des colles biologiques biodégradables et non
toxiques destinées à un usage chirurgical ou thérapeuti-
que.
D'une manire plus prcise, la prsente
invention a trait une composition adhsive bio-
compatible, biorsorbable et non toxique, base d'au
moins un polyaldhyde macromolculaire.
Elle concerne encore une telle composition
adhsive comprenant en utre un composant collagnique.
Elle concerne galement un procd de rticu-
lation de collagne solubilis permettant d'obtenir un
matriau adhsif destin tre appliqu rapidement sur
des tissus et/ou un biomatriau.
La rticulation du collagne peut tre
ralise soit par voie chimique, l'aide d'agents
tannants tels que le glutaraldhyde ou le formaldhyde
ou encore le diisocyanate ou d'autres ractifs, soit par
des agents physiques tels que les radiations gamma, bta.
ou ultraviolettes.
Cependant, cette dernire mthode est lourde
et parfois difficile mettre en oeuvre et, outre les
rticulations, elle provoque aussi des coupures.
En ce qui concerne la voie chimique, le
traitement par le glutaraldhyde (ou le formaldhyde),
est le traitement le plus souvent utilis pour rticuler
le collagne et consiste immerger dans une solution de
glutaraldhyde des poudres, des films, des gels ou des
solutions plus ou moins concentres en collagne. I1
H 30 prsente un certain nombre d'inconvnients selon les
applications. L'introduction de glutaraldhyde dans une
structure collagnique aqueuse peut notamment entraner
un relargage rapide de glutaraldhyde en excs, par
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diffusion à travers le gel formé.
En chirurgie ou thérapie, ceci est à l'ori-
gine de réactions toxiques, entraînant des nécroses
tissulaires, ou des réactions moins sévères, conduisant
à une mauvaise cicatrisation ou à son ralentissement.
C'est le cas de l'adhésif collagénique aujourd'hui
disponible sur le marché.
Dans cette colle, nommée GRF, la réticulation
de la gélatine est réalisée par le formaldéhyde en
présence de résorcinol, ce dernier servant essentielle-
ment à réduire la dissolution de la masse adhésive . Cette
colle a été utilisée entre les années 60 et les années -
80 mais en fait son emploi en chirurgie est maintenant
restreint à quelques applications rares où le bénéfice
l'emporte sur les risques (dissection aortique) en raison
de la possibili~ê de relargage du formaldéhyde et de sa
toxicité. Une quantité excessive de formaldéhyde est
nécessaire pour obtenir une réticulation rapide du gel
collagénique et une banne adhésion aux tissus environ-
nants. Cet excès de formaldéhyde est responsable de la
mauvaise biocompatibilité de la colle GRF. On ne peut
donc généraliser aujourd'hui l'emploi de cette colle à
la cicatrisation des plaies chirurgicales ou chroniques,
à la protection ou l'étanchéité de sutures ou encore à
la délivrance de médicaments.
Une amélioration- récente ~r; Pr,r ~ ~ a+-Yo
proposée en augmentant la viscosité du milieu gui
contient le formaldéhyde, le glutaraldéhyde ou autre
dialdéhydé, par addition d'un gelifiant tel que l'agarose
(Demande de brevet IZORET G., WO 96/1436$). Cependant,
ceci ne supprime pas le risque de diffusion de l'agent
réticulant même si la diffusion est ralentie,
Par ailleurs, la biocompatibilité du colla-
gène réticulê par des agents chimiques toxiques peut être "
améliorée en réduisant au minimum la quantité d'agents
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réticulants employés. C'est ce qui est réalisé dans des
matériaux préformés destinés à être implantés, où le
temps de- réaction peut être allongé autant que nécessaire
par le. fabricant dti matériau. Dans ce .cas, de faibles
quantités d'agent réticulant sont employées et le
matériau réticulé est lavé soigneusement en fin de
préparation pour éliminer tout excès de réactif.
Le matériau réticulé final utilisé par le
chirurgien est dans ce cas un solide ou une suspension
de fibres collagéniques, mais ces matériaux sont dépour
vus d'adhésivitê aux tissus environnants.
L'obtention d'une colle biologique nécessite
souvent le mélange, par le chirurgien lui-même, au
contact des tissus biologiques à traiter., de deux
solutions différentes permettant une réticulation rapide
du collagène, de la gélatine ou de tout autre macro-
molécule ou molécule réactive.
On connait par exemple la colle commer
cialisée par la Société II~lUNO sous le nom de "TISSUCOL"
(TISSEEL) puis par BEHRINGWERKE sous 1e nom de
"BERIPLAST" et par BIOTRANSFUSION sous le nom de
"BIOCOL" . I1 s' agit d' une solution concentrée de fibrino-
gène (70-140 mg/ml) contenant du facteur XIII et de la
fibronectine dont la polymérisation est induite par une
solution de thrombine t4 à 400 Unités Internationales)
dans un mélange extemporané. Le fibrinogène polymérise
ensuite en fibrine pour reformer un coagulum qui assure
l'adhésion des tissus mis en contact.
Les difficultés et problèmes majeurs soulevés
par ce produit et ses composants sont d'une part,
l'absence de caractérisation complète et de reproductibi
lité de la quantité de chacun des comtoosants de la
solution de fibrinogène (Facteur XIII, fibronectine,
aprotinine) ; et d'autre part, la difficulté d'inactiva
tion virale d'un tel produit vis-à-vis des virus non
* (marques de commerce)
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enveloppés comme des Agents Transmissibles Non
Conventionnels. Ceci a conduit à une limitation de la
possibilité d'utiliser de tels produits à grande échelle.
TARDY et Coll., (demande de brevet français
FR-A-2715309), ont décrit un adhésif biologique collagéni-
que qui peut être prëparé grâce à un kit constitué par
w exemple de deux seringues séparées contenant respective-
ment une solution de collagène (ou gélatine) oxydë par
le périodate de sodium et conservé à pH acide sous forme
congelée à une température inférieure à 0°C, de préfé-
rence de l'ordre de -20°C, et une solution alcaline
aqueuse. Le mélange des contenus respectifs est assuré
par un mélangeur connecté aux deux seringues, après
réchauffage du gel de collagène (ou gélatine) oxydé aux
environs de 40°C, pour obtenir un adhésif biocompatible
dont la réticulation est accomplie en 2 à 3 minutes.
Les propriétés de cet adhésif sont intéres-
santes dans certaines applications, mais le problème
principal de cette technologie est la nécessité d'une
chaîne de froid complexe pour la distribution de ce
produit, ce qui en augmente le coût et en gêne .l'emploi
dans des locaux non équipés de congélateur.
On a également proposé d'utiliser des dérivés
réactifs du polyéthylène glycol pour former des colles
biologiques à base d'albumine ou de collagène (Brevet
BARROWS et Col. - n° WO 96 031 59 A1 ; SIERRA D. - Tissue
Sealants Meeting La Jolla, 1996 ) . Cependant, ces réactifs
sont peu stables dans l'eau et peuvent nécessiter des
modes de conservation particuliers. Leur pH optimum
d'activité est alcalin, non physiologique. D'autre part,.
le temps de résorption de ces produits est très long,.
supérieur à 3 à 4 semaines, ce qui, dans certaines
applications, est un inconvénient majeur.
La nécessité incontournable d'obtenir rapide-
ment et quelquefois presque instantanément, 1a solidifi--
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cation d'une solution fluide pour obtenir une adhésion
forte, peut rendre nécessaire l'emploi d'un excès de
réactifs chimiques ~de réticulation qui provoque la
toxicit et la mdiocre biocompatibilit tissulaire.
5 Des colles tissulaires base de glatine
commerciale et de glutaraldhyde ou d'amidon oxyd ont
aussi t rcemment proposes dans le document WO
97/29715 (Fusion Medical Technologies, Inc.).
Ces colles forment des gels trs visqueux qui
I0 doivent tre chauffs temprature leve, de l'ordre
de 50-80C, pour leur application la seringue.
Outre le risque de toxicit potentiel selon
l'aldhyde utilis, ces colles peuvent endommager les
tissus traits notamment du fait de leur temprature
d'application.
L'invention a pour objectif de fournir une
composition adhsive ne prsentant pas les inconvnients
majeurs voqus prcdemment.
Elle a ainsi pour objectif de fournir une
composition adhsive biocompatible, biorsorbable et non
toxique, adapte un usage chirurgical et/ou thrapeu-
tique, qui soit stable dans le temps et pouvant tre
conserve dans des conditions relativement simples tout
en tant d'utilisation aise, notamment injectable
l'aide d'aiguilles ou de cathters.
Elle a encore pour objectif de fournir une
composition adhsive prsentant des proprits d'adhsion
et de rsistance mcanique amliores.
Un autre objectif de l'invention est en
particulier de fournir une composition adhsive avec
laquelle la rticulation du collagne ou de la glatine
- s' effectue trs rapidement et dont la vitesse puisse tre
facilement module.
Un autre objectif est encore de fournir une
composition adhsive ne prsentant pas de risque de
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toxicité en particulier par diffusion de l'agent réticu-
lant .
Un objectif de l'invention est aussi de
fournir une composition adhésive pour la liaison de
tissus biologiques, y compris des tissus vivants, entre
eux ou avec un biomatériau implanté qui peut être
l'adhésif lui-même (utilisé seul).
L'invention a par ailleurs pour objectif de
fournir un procédë de réticulation du collagène iou
gélatine) permettant l'obtention notamment d'une telle
composition adhésive, qui soit facile à mettre en oeuvre
et sans danger pour l'organisme receveur.
L' inventibn a encore pour objectif de fournir
des kits comprenant une composition adhésive telle que
précitée, à usage chirurgical et/ou thérapeutique,
d'utilisation simple et pratique.
A cette fin, l'invention a pour objet une composition adhésive
biocompatible, biorésorbable et non toxique, à usage chirurgical et/ou
thérapeutique, caractérisée en ce qu'elle comprend, en solution aqueuse, au
moins un polyaldéhyde macromoléculaire biodégradable d'origine naturelle en
solution aqueuse, et en ce que ladite solution aqueuse de polyaldéhyde
macromoléculaire biodégradable~d'origine naturelle présente naturellement un
pH acide.
On pense que la stabilité de telles solutions
aqueuses est obtenue, de façon naturelle, par le fait que
la solution devient spontanément acide.
L'invention a donc, notamment, pour objet de
telles compositions comprenant un polyaldéhyde, en
solution aqueuse au pH acide naturellement obtenu ou sous
forme lyophilisée acide.
L'invention a aussi pour objet une composi-
tion adhésive, caractérisée en ce qu'elle comprend .
d'une part, un compbsant collagénique solubilisé en
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milieu aqueux, choisi parmi
- le collagène ayant perdu au moins partiel-
lement sa structure hélicoïdale, non hydrolysé, constitué
majoritairement de chaînes oG,
- le collagène natif selon une concentration
inférieure à 5 ~, et
d'autre part, au moins un polyaidéhyde macromoléculaire
biodégradable d'origine naturelle, en solution aqueuse
tel que défini ci-dessus.
L'invention fournit également un procédé de
préparation d'une colle biocompatible, biorésorbable et
non toxique, à usage chirurgical et/ou thérapeutique,-
destinée à être appliquée sur des tissus et/ou un
biomatériau, caractérisé en ce qu'il comprend l'étape
consistant à mélanger à un composant collagénique
. solubilisé en milieu aqueux, choisi parmi
- le collagène ayant perdu au moins partiel-
lement sa structure hélicoïdale, non hydrolysé, constitué
essentiellement de chaînes oc,
- le collagène natif selon une concentration
inférieure à 5 ~,
préalablement à sa réticulation, au moins un
polyaldéhyde macromoléculaire biodégradable d'origine
naturelle en solution aqueuse au pH tel que défini ci
dessus.
L'invention a encore pour objet l'utilisation
de polyaldéhyde macromoléculaire biodégradable d'origine
naturelle en solution aqueuse tel que défini ci-dessus,
pour l'obtention d'une composition adhésive biocom-
patible, biorésorbable et non toxique, à usage chirugical
et/ou thérapeutique notamment pour la liaison de tissus
biologiques entre eux ou à un biomatériau implanté
présentant des fonctions réactives aminées vis-à-vis
dudit polyaldéhyde.
L'invention a encore pour objet l'utilisation
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d'un tel polyaldéhyde en combinaison avec un composant
collagénique tel que précédemment défini, en solution
aqueuse.
Enfin l'invention a pour objet des kits pour
S composition adhésive biocompatible, biorésorbable et non
toxique, destinés à un usage chirurgical et/ou thérapeu-
tique, caraçtérisés en ce qu'ils comprennent .
- une solution aqueuse contenant au moins un
polyaldéhyde macromoléculaire biodégradable d'origine
naturelle, tel que défini ci-dessus.
L' invention a aussi pour objet des kits pour
composition adhésive comprenant .
- une solution aqueuse d'un composant
collagénique choisi parmi
. le colla ène a ant
J Y perdu au moins partiel-
lement sa structure hélicoïdale, non hydrolysé, constitué
majoritairement de chaînes oc,
. le collagène natif selon une concentration
inférieure à 5
- une solution aqueuse contenant au moins un
polyaldëhyde macromoléculaire biodégradable d'origine
naturelle, tel que défini ci-dessus,
- des moyens de mélange pour mélanger
extemporanément lesdites solutions.
L' invention a encore pour objet un procëdé de
liaison d'un biomatériau à des tissus biologiques,
caractérisé en ce que l'on applique, à une température
comprise entre 20 et 45°C sur lesdits tissus et/ou sur
ledit biomatériau, une solution aqueuse contenant au
moins un polyaldéhyde macromoléculaire biodégradable
d'origine naturelle, tel que défini ci-dessus, ledit
biomatériau présentant des fonctions, notamment aminées,
réactives vis-à-vis dudit polyaldéhyde.
L'invention a aussi pour objet un procédé de '
liaison de tissus biologiques entre eux ou à un biomaté-
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riau implanté, caractérisé en ce que .
- on mélange à pH neutre, physiologique, une
solution aqueuse d'un composant collagénique choisi
parmi:
. le collagène ayant perdu au moins partiel-
lement sa structure hélicoïdale, non hydrolysé, constitué
majoritairement de chaînes oc;
. le collagêne natif selon une concentration
inférieure à 5 ~;
et une solution aqueuse contenant au moins un polyaldé-
hyde macromoléculaire biodégradable d'origine naturelle,
tel que défini précédemment;
- on applique rapidement le gel obtenu sur
lesdits tissus et/ou ledit biomatériau, celui-ci présen
tant des fonctions, notamment aminées, réactives vis-à
vis desdits polyaldéhydes macromoléculaires, à une
température comprise entre 20 et 45°C; et
- on laisse polymériser ledit mélange.
Les inventeurs ont découvert, de manière tout
à fait inattendue,, les propriétés potentiellement
adhésives de tels polyaldéhydes macromoléculaires biodé
gradables d'origine naturelle sur les tissus vivants et
l'aptitude des adhésifs qui en découlent, à être extrême
ment bien tolérés par l'organisme receveur tout en
conservant leurs propriétés adhésives pendant leur séjour
dans l'organisme.
Ils ont ainsi découvert que l'on pouvait
coller des tissus biologiques, y compris des tissus
vivants, entre eux ou avec un biomatériau implanté,
celui-ci présentant.des fonctions réactives vis-à-vis des
polyaldéhydes macromoléculaires, notamment des fonctions
aminées.
Les inventeurs ont découvert de manière
. surprenante que l' on pouvait obtenir une colle biologique
en apportant l'excès de réactifs chimiques nécessaire à
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la réticulation de certains collagènes ou gélatines sous
forme d'un tel polyaldéhyde macromoléculaire biodëgrada-
ble et que cette colle est efficacement applicable sur ,
les tissus vivants à une température proche de la
5 température physiologique, n'entraînant pas de lésion
tissulaire, et présente des propriétés améliorées notam-
ment au niveau de la qualité d'adhésion et de la résis-
tance mécanique.
Selon l'invention, par "polyaldéhyde
10 macromoléculaire biodégradable d'origine naturelle", on
entend tout composé présentant plusieurs fonctions
aldéhydiques, dérivé d'un polymère naturel biodégradable.
Le terme "biodëgradable" désigne un
polyaldéhyde macromoléculaire susceptible de disparaître
par dégradation progressive (métabolisation).
Le polyaldéhyde macromoléculaire peut être
aisément préparé par oxydation de polysaccharides ou de
mucopolysaccharides avec notamment l'acide périodique ou
ses sels, selon un procédé connu en soi depuis très
longtemps. De telles préparations de polysaccharide oxydé
ont déjà été autrefois proposées pour réticuler et
stabiliser des matériaux collagéniques solides dans des
documents anciens (brevet US-A-3 093 439 Johnson &
Johnson et GB-A-1 109 509 Unilever), ou de la gélatine
solubilisée en milieu tamponné
Or, les inventeurs ont découvert qu'en
utilisant un tel agent réticulant, on n'observait pas le
phénomène de diffusion de celui-ci, phénomène très
problématique dans les colles biologiques connues,
notamment la colle GRF, en particulier du point de vue
de la toxicité et de la biocompatibilité tissulaire.
Ils ont découvert en particulier que le -
polyaldéhyde macromolëculaire, en apportant la quantité
nécessaire d'aldéhyde dans la solution de collagène ou '
de gélatine, va se trouver emprisonné à l'intérieur du
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gel adhésif qu'il aura permis de former.
Le polyaldéhyde macromoléculaire mis en
oeuvre selon l'invention consiste avantageusement en un
polysaccharide ou mucopolysaccharide oxydé.
Le polysaccharide possède avantageusement un
poids moléculaire compris entre 10 000 et 2 millions
Daltons.
Parmi les polysaccharides ou mucopoly-
saccharides convenant à la réalisation de l'invention,
on peut citer l'amidon, le dextrane, l'agarose, la
cellulose, la chitine, le chitosan, l'acide alginique,
les glycosaminoglycanes, l'acide hyaluronique et le
chondroitine sulfate ou leurs dérivés.
Selon l'invention, l'amidon et le dextrane
sont préférés, l'amidon étant tout particulièrement
préféré.
Les polyaldéhydes peuvent être utilisés seuls
ou en mélanges.
w Le terme "polyaldéhyde" utilisé selon
l'invention désigne indifféremment un polyaldéhyde seul
ou un mélange de plusieurs polyaldéhydes.
Conformément à l'invention, le polyaldéhyde
peut résulter de l'oxydation d'un composé précité par
l'acide périodique ou l'un de ses sels, de préférénce le
périodate de sodium, selon des procédé connus en soi.
Pour ce faire, on ajoute à la solution de
polysaccharide ou mucopolyssacharide une solution d'acide
périodique ou d'un de ses sels jusqu'à l'obtention d'une
concentration comprise entre 0,01 et 1 M, de préférence
0, 25 à 0, 5 M.
L'étape d'oxydation peut être opérée sur des
solutions, des gels ou des suspensions de poly-
saccharide(s).
La préparation de poiysaccharide oxydé peut
ensuite être soumise à des dialyses, diafiltrations,
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filtrations, ultrafiltrations dans le but d'éliminer les
produits de Ia réaction d'oxydation et des réactifs,
ainsi que des dérivés iodés formés pendant la réaction,
ou en excès.
~5 On peut également prévoir une lyophilisation,
la redissolution du lyophilisat pouvant se faire en eau
ou avec Ie tampon physiologique nécessaire.
La composition adhésive selon l'invention
comprend au moins un polyaldéhyde macromoléculaire
biodégradable d'origine naturelle tel que défini ci
. dessus.
I1 peut s'agir d'une solution aqueuse
comprenant de préférence de 0,5 à 5 ~ en poids de polyal-
déhyde(s?.
On a constaté que la solution aqueuse de
polyaldéhyde devient spontanément acide, ce qui favorise
sa stabilitë. En présence de tampons modifiant ce pH, on
observe une perte de réactivité progressive dans le
temps. On conserve donc avantageusement le polyaldéhyde
au pH acide qu'il acquiert naturellement en solution
aqueuse, jusqu'au moment de l'emploi ou encore, sous
forme lyophilisée.
La solution est stable à l'abri de l'air et
est conservée de préférence entre +1°C et +25°C.
Cette composition adhésive est avantageuse-
ment utilisée, après neutralisation par un tampon
approprié avant l'emploi, pour la liaison de tissus
biologiques entre eux ou à un biomatériau implanté.
Dans ces conditions, la solution de polyaldé
hyde neutralisée est stable pendant au moins une journée
à température ambiante.
La température d'application de la solution
de polyaldéhyde est comprise entre 20 et 45°C.
Dans le cas d'un biomatériau implanté, celui- '
ci présente des fonctions réactives vis-à-vis du ou des
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polyaldéhydes contenus dans la composition qui sont
formées en particulier par des fonctions aminées.
Le matériau peut comprendre du collagène ou
de la gélatine comme dêcrit ci-après.
On prévoit avantageusement un temps de
contact entre le biomatériau et la composition adhésive,
de l'ordre de 10 secondes à 3 minutes préalablement à
l'application "in situ" dudit matériau.
Le collage se produit progressivement en
général entre 10 secondes et 3 minutes à pH physiologi-
que, à une température de l'ordre de 37-40°C.
On peut contrôler ce temps de collage et le
temps de dégradation in vivo de l'adhésif formé en
fonction de la concentration de la solution de polyaldé-
hyde macromoléculaire ainsi que selon le taux d'oxydation
du polysaccharide comme indiqué ci-après.
Selon un second mode de réalisation de
l'invention, la composition adhésive comprend une
solution contenant au moins un polyaldéhyde macromolécu-
laire biodégradable d'.origine naturelle, telle que
définie précédemment ainsi qu'une solution d'un composant
collagénique.
Selon l'invention, le terme "composant colla
gènique" désigne du collagène ayant perdu au moins
partiellement sa structure hélicoïdale par une opération
de chauffage ou toute autre méthode, ou encore du colla-
gène natif.
Dans le cas d'un chauffage pour dénaturer la
structure hélicoïdale du collagène, le chauffage doit
être modéré et effectué dans des conditions douces, de
manière à éviter la dégradation par coupure hydrolytique,
de la gélatine ainsi formée.
Le collagène est non hydrolysé et constitué
en majorité de chaînes oc.
Par chaînes oc dans le sens de l' invention, on
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entend des chaînes cc entières ou des fragments différents
des chaînes oc entières par la perte d'un petit nombre
d'acides aminés.
Le poids moléculaire des chaînes oc entières
est généralement d'environ I00 kDa, c'est-à-dire de 95
à 130 kDa selon les cas.
Le terme "non hydrolysé" tel qu'utilisé selon
l'invention signifie que moins de 10 ~ des chaînes
collagéniques ont un poids moléculaire inférieur à
environ 100 kDa.
Par "collagène natif" , on entend du collagène
qui a conservé sa structure hélicoïdale d'origine mais
qui peut avoir été modifié chimiquement ou encore~traité
pour éliminer les télopeptides, comme indiqué ci-après.
Le collagène utilisé selon l'invention peut
être d'origine humaine ou animale, de type I, III ou IV
ou issu de leur mélange.
Le collagène de départ peut également être
modifié chimiquement par méthylation, par succinylation
ou tout autre méthode connue.
Le collagène est de préfërence exempt de
télopeptides, éliminés notamment par traitement à la
pepsine de manière à le rendre filtrable sur des filtres
de porosité adaptée à la stérilisation (élimination des
microbes).
Les gélatines du commerce ne sont pas
utilisables aux fins de l'invention. Des colles compre-
nant de telles gélatines donnent des gels qui ne devien-
nent-fluicles et utilisables, notamment en seringues, qu'à
des températures élevées supérieures à 45-50°C, tempéra-
tures pouvant engendrer des réactions de brûlure et de
nécrose des tissus (cerveau, nerf, intestin, cornée)
alors que l'objectif est au contraire de les protéger.
Conformément à l'invention, le collagène est
mis en oeuvre sous forme de solution aqueuse.
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Pour cela, le collagène est solubilisé dans
de l'eau dans des conditions stériles, en chauffant
avantageusement à une température appropriée comprise
entre 40 et 70°C.
S Les conditions de solubilisation seront
adaptées en fonction du collagène utilisé.
La préparation de gélatine ainsi obtenue peut
être soumise ensuite à une filtration dans des conditions
stériles, en maintenant la température entre 40 et 70°C.
10 La solution collagénique est avantageusement
à pH physiologique, en présence ou non d'un tampon,
notamment un tampon phosphate.
Selon l'invention, la solution de gélatine
peut être une solution de 10 à 20 %, 15 % à 18 % de
15 préférence.
Selon une variante de l'invention, notamment
pour des préparations de gélatine à concentration élevée
voisine de 20 %, difficilement filtrables, la solution
peut être préparée dans des conditions stériles et
utilisée pour obtenir directement une composition
adhésive selon l'invention.
Selon cette variante, pour ces concentrations
élevées, la préparation peut être obtenue par lyophili-
sation d'une solution diluée stérile puis redissolution
de la poudre stérile par de l'eau stérile dans une
enceinte stérile, ce qui permet de réaliser l'opération
sans risque de contamination.
D'une manière générale, le collagène est
chauffé au-dessus de 37°C et perd ainsi la majeure partie
de sa structure hélicoïdale en triple hélice. On peut
assimiler la préparation finale à de la gélatine mais
dont le poids moléculaire des chaînes élémentaires est
supérieur ou égal à 100 000 Daltons, avec moins de 10 %
des chaînes de poids moléculaire inférieur. Cette
gélatine est ainsi non hydrolysée et se distingue des
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gélatines couramment disponibles dans le commerce.
Selon l'invention, lorsqu'on utilise le terme
"gélatine", on se réfère à une telle préparation.
Si l' on souhaite garder la structure hélicoï-
Jale du collagène, notamment pour augmenter le temps de
dégradation in vivo, la solution n'est pas chauffée. On
préfère alors préparer des solutions moins concentrées,
inférieures à 5 ~, de préférence entre 0,2 et 5
environ, notamment entre I et 3 ~ en partant de collagène
natif éventuellement pepsiné.
Le procédé de réticulation selon l'invention
comprend le fait de mélanger les deux solutions préci-
tées. On réalise avantageusement un mélange homogène.
Le polyaldéhyde est mélangé au collagène ou
gélatine selon des proportions de 0,5 à 10 ~ en poids,
de préférence de 3 à ZO ~ en poids.
Le mélange des solutions précitées est opéré
de préférence à pH neutre, physiologique, et à une
température comprise entre 20 et 45°C, de préférence de
2 0 l ' ordre de 3 7 à 42 °C environ . ,
Dans le. cas de collagène natif utilisé selon
une concentration inférieure à 5 ~, on préfère mettre en
oeuvre la solution collagénique à température ambiante,
par exemple voisine de 20°C à 30°C.
La composition adhésive et le procédé de
réticulation selon l' invention peuvent être mis en oeuvre
notamment pour arrêter le saignement de plaies tissulai-
res, pour lier des tissus biologiques entre eux ou à un
biomatériau implanté, pour la cicatrisation des plaies
chirurgicales ou chroniques, pour la protection ou
l'étanchéité des sutures, pour l'inhibition de la forma-
tion d'adhérences post-opératoires ou encore la déli-
vrance de mëdicaments selon un système de libération
prolongée, ainsi qu'en chirurgie réfractive de l'oeil,
en paticulier l'épikératoplastie.
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Selon les applications, le biomatériau
implanté consiste en l'adhésif lui-même qui est alors
utilisé seul.
r
L'invention trouve une application particu-
fièrement avantageuse dans la prévention de la formation
d'adhérences post-opératoires.
Elle permet également le collage de lentil
les, en particulier de lentilles en collagène, sur 1a
cornée dans le domaine de la chirurgie réfractive de
l'oeil.
L'invention fournit ainsi un procédé de
liaison d'un biomatériau à des tissus biologiques,
comprenant le fait d' appliquer à une température comprise
entre 20° et 45°C, un polyaldéhyde macromoléculaire
biodégradable d'origine naturelle tel que défini précé
demment, sous forme d'une solution aqueuse au pH acide
naturellement obtenu ou neutralisé avant l'emploi, sur
lesdits tissus et/ou ledit biomatériau, celui-ci présen
tant des fonctions, notamment aminées, réactives vis-à
vis dudit polyaldéhyde.
Selon un autre aspect, l' invention fournit un
procédé de liaison de tissus biologiques entre eux ou à
un biomatériau implanté, comprenant le fait de mélanger
à pH neutre, physiologique, une solution aqueuse de
polyaldéhyde macromoléculaire biodégradable d'origine
naturelle, telle que décrit précédemment, avec une
solution aqueuse de composant collagénique tel que défini
précédemment.
On applique ensuite rapidement, c'est-à-dire
de préférence en moins d'une minute, le gel ainsi obtenu
sur lesdits tissus et/ou ledit biomatériau, celui-ci
présentant des fonctions, notamment aminées, réactives
vis-à-vis du polyaldéhyde macromoléculaire, à une
température comprise entre 20° et 45°C, de préférence 37°
à 42°C, puis on laisse polymériser l'ensemble.
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Lorsque le _composant collagénique est du
collagène natif, il n'est pas nécessaire de chauffer la
composition adhésive qui peut alors être appliquée à
température ambiante.
Les solutions du composant collagénique et de
polyaldéhyde peuvent résulter de la redissolution en
milieu aqueux tamponné ou non, desdits composants
conservés respectivement sous forme lyophilisée.
Par le mélange de la solution de composant
collagénique et de la solution de polyaldéhyde macro
moléculaire, le~gel homogène et visqueux obtenu se prend
en masse progressivement et durcit rapidement en adhérant
fortement par exemple aux tissus biologiques sur lesquels
il est appliqué.
25 Selon l' invention, on peut contrôler le temps
de réticulation et l'augmenter au-delà de 30 secondes en
diminuant la concentration de la solution de polyaldéhyde
notamment en-dessous de 3 ~ pour une même proportion de
-- collagène.
Par exemple, des concentrations de polyaldé-
hyde macromoléculaire comprises entre 3 et 0,5 ~ permet-
tent de moduler le temps de polymérisation d' une solution
de gélatine à 15 ~, respectivement de 15 secondes à 5
minutes.
La polymérisation se produit progressivement
en général à pH physiologique à une température de
l' ordre de 37 à 40°C .
Selon une variante de l'invention, on peut
également ajuster le temps de résorption in vivo de
l'adhésif formé en modifiant le taux d'oxydation du
polysaccharide mis en oeuvre pour l'obtention du poly-
aldéhyde macromoléculaire utilisé. Celui-ci peut ainsi
être ajusté entre 1 à 2 jours et 30 à 60 jours.
A cette fin, on peut avantageusement faire
varier les concentrations finales en périodate de sodium
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entre 0,05 M et 0,1 M.
D'une manière générale plus la concentration
en polyaldéhyde est augmentée plus le temps de résorption
augmente êgalement.
L'invention fournit également des kits
destinës à un usage chirurgical ou thérapeutique notam-
ment pour les applications citées précédemment.
Selon une première forme de réalisation, le
kit comprend une solution contenant au moins un poly
aldéhyde macromoléculaire biorésorbable placée dans une
seringue.
On emploie de préférence une solution aqueuse
acide contenant 0,5 à 5 ~ en poids de polyaldéhyde(s).
Selon une autre forme de réalisation de
- 15 l'invention, le kit peut se présenter avantageusement
sous la forme de deux seringues dont chacune comprend
respectivement la solution de composant collagénique et
la solution de polyaldéhyde macromolêculaire. La solution
de collagène est, dans sa propre seringue, à un pH
._ 20 physiologique, avec ou sans tampon (notamment un tampon
phosphate).
Les seringues sont fixées à un dispositif de
maintien équipë de moyens de mélange conçus pour pouvoir
mélanger extemporanément leur contenu de manière homogè-
25 ne, après les avoir réchauffées à la température appro-
priée comprise entre 37 et 45°C, selon la fluidité
souhaitée.
Le kit peut comprendre une.solution de 10 à
~ de côllagène non hydrolysé, constitué majoritaire-
ment de chaînes a, et une solution de polyaldéhyde de
0,5 à 5 ~.
Selon un mode de réalisation préférentiel, on
prévoit un kit comprenant d'une part du collagène en
solution à 18 ~ et, d'autre part, de l'amidon oxydé à 3
~, dans un rapport de 1/24.
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Si l'on utilise du collagène natif, le kit
comprend une solution aqueuse à 5 ~ ou moins, de préfé-
rence selon une concentration de 0,2 à 5 ~, plus préfé- ,
rentiellement Z à 3~.
5 La composition adhésive selon l'invention, et
notamment le kit décrit ci-dessus, présente l' avantage
de pouvoir être stockée entre + 1 et + 2S°C, de préfé-
rence entre +2 et +8° C.
D'autre part, selon l'invention le temps de
10 réticulation peut être raccourci en dessous de 3 minutes
et contrôlé selon les exigences requises.
Parallèlement, la force de collage développée
par le produit selon l'invention est supérieure à celle
obtenue avec les colles connues, et notamment les colles
15 de fibrine, tout en conservant une excellente biocompati-
bilité.
En outre, l'invention offre avantageusement
la sécurité d'emploi liée aux méthodes de préparation du
collagène efficaces pour l'élimination des virus et
20 prions (Agents Transmissibles Non Conventionnels)
notamment par l'emploi d'un traitement acalin. Ceci
écarte un des problèmes majeurs soulevés par les colles
de fibrine.
De plus, par rapport à ces colles de fibrine,
la viscosité de la composition adhésive selon l'invention
est supérieure tout en restant en-dessous de 1000
centipoises, et facilite ainsi son adhésion immédiate.
L'invention va être décrite plus en détails
à l'aide des exemples donnés ci-après à titre indicatif
et non limitatif.
Exemple 1 . Réalisation d'une solution de ol aldéh de
macromoléculaire.
On ajoute à une solution d'Amidon soluble
purifié ou de Dextran présentant ou non des charges
positives (groupements aminés) ou négatives (groupements
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carboxyliques ou sulfoniques) ou tout autre groupement
fonctionnel, dont le poids moléculaire peut varier de
000 à 2 millions Daltons, à une concentration de 5
en eau, une solution d'acide périodique ou de périodate
5 de sodium jusqu'à l'obtention d'une concentration
comprise entre 0,01 et 1M, de préférence 0,25 M.
Après 2 heures de contact à la température du
laboratoire, la solution est dialysée (ou diafiltrée à
l'aide d'un ultrafiltre) avec une membrane de seuil de
10 coupure 5 000 Daltons, contre de l'eau distillée. La
dialyse est poursuivie jusqu'à l'élimination totale des
produits dialysables de la réaction d'oxydation et des
rêactifs, ainsi que des dérivés iodés formés pendant la
réaction, ou en excès.
On a constaté que la solution de polyaldéhyde
obtenue devient spontanément acide, ce qui favorise sa
stabilité, et on préfère donc ne pas ajouter de tampon
neutre.
La solution finale concentrée de polymère
polyaldéhydique dérivé du polysaccharide. initial est
ensuite saturée en azote par bullage et condi~tionnée~
stérilement par filtration sur membrane de porosité
0,2
Le produit est stable pendant au moins un an
entre +4°C et 25°C, à l'abri de l'air.
Pour ia réalisation d'un kit selon l'inven-
tion, on conditionne la solution prëparée en seringues.
Exemple 2 . Réalisation d'une solution de collaaène.
On prépare une solution acide de collagène à
15 ~ par dissolution d'une poudre de collagène acide dans
l'eau, à une température comprise entre 40°C et 70°C
pendant 30 minutes.
La solution est neutralisée à pH 7,5 par
addition de soude normale dès que la fluidité le permet.
Dans le cas du collagène bovin de type I, il
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peut être acidosoluble textrait de dermes et de tendons
à pH acide), ou solubilisé par digestion à la pepsine,
ce qui le rend plus facile à filtrer par la suite.
Dans le cas des collagènes humains d'origine
placentaire, ils peuvent être préparés par extraction à -
la pepsine selon le procédé décrit dans la demande EP-A-
0 214 035.
Bien entendu, d'autres sources de collagène
peuvent être utilisées parmi celles connues par l'homme
du métier.
Puis ia solution de collagène ainsi chauffée,
fluidifiëe et neutralisée, est filtrée stérilement sur
membrane de porosité 0,2 ~,~, à la suite de préfiltrations
sur filtres de porosité progressivement décroissante, à
une température appropriée entre 40°C et 70°C.
Si. la filtration à une concentration en
collagêne de 20 ~ (ou plus) ne peut être réalisée, on
dilue la solution collagénique préalablement à sa
filtration.
Selon une variante, on lyophilise la solution
diluée stérile puis on redissout la poudre stérile par
de l'eau stérile dans une enceinte stérile à la concen-
tration désirée.
Le produit est stable pendant au moins un an
â température ambiante.
Pour la réalisation d'un kit selon l'inven-
tion, la solution de collagène ainsi obtenue peut être
aisément répartie en seringues à température de 40°C.
Exemple 3 . Réalisation d'un mélange adhésif.
On prépare une seringue de 0,5 ml de poly-
aldéhyde macromoléculaire à 5 ~ selon l'exemple 1, et une
seringue de 2 ml de collagène à 15 ~, selon l'exemple 2.
Chacune des seringues est fixée à un dispositif de
maintien équipé d'un mélangeur conçu pour pouvoir
mélanger leur contenu respectif de manière homogène après
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les avoir réchauffées à une température de 40°C à 42°C,
voire 45°C si une plus grande fluidité est souhaitée.
Le gel homogène et visqueux obtenu en sortie
se prend en masse à cette même température, progressive
ment à partir de 15 à 30 secondes à pH physiologique et
durcit rapidement en adhérant fortement aux tissus
biologiques sur lesquels il est appliqué.
Si le mélange est appliqué sur une surface
tissulaire ou sur une plaie dônt la température est
inférieure à 37°C, la polymérisation induite par la
rëaction chimique entre les fonctions aldéhydes et les
fonctions amines du collagène, est complétée par une
solidification résultant de la gélification du collagène
en dessous de 37°C.
Le temps de polymérisation peut être augmenté
au delà de 15 secondes par dilution du polyaldéhyde
macromoléculaire en dessous de 5 $ ou en utilisant une
quantité par seringue inférieure à 0,5 ml pour 2 ml de
w collagène.
Des concentrations de polyaldéhyde macro-
moléculaire comprises entre 5 et 0,5 ~ permettent de
moduler le temps de polymérisation, respectivement de 15
secondes à 5 minutes.
I1 est possible aussi d'utiliser une solution
à 5 ~ de polysaccharide moins oxydé, préparé par exemple
avec une concentration finale de périodate de sodium
comprise entre 0,05 M et 0,1 M, en variante de l'exemple
1.
TEST D'ADHESIVITE
On mesure la force développée par l'adhésif
- tissulaire ainsi préparé, en appliquant le mélange décrit
ci-dessus entre deux Lambeaux de peau de parc de
6,25 cmz, eux-mêmes reliés séparément par collage avec
une colle acrylique du côté épidermique sur deux .plateaux
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d'un dynamomètre.
Après avoir appliqué le produit mélangé et
fluide à 40°C sur chacun des deux lambeaux sur la face
dermique, les deux plateaux sont aussitôt rapprochés pour
comprimer le tout avec une force de 4 Newtons pendant 1
minute puis on incube à 37°C pendant 30 minutes.
Lorsque les plateaux sont séparés progressi-
vement, on mesure la résistance à la rupture des deux
lambeaux.
La force mesurée est de 7,26 Newtons. Le
travail fourni pour lutter contre la résistance à
l'étirement est de 10,96 millijoules.
Dans les mêmes conditions, la colle de
fibrine "TISSUCOL" donne une force de 6,30 Newtons et de
11,25 millijoules.
Exemple 4 .
Les force ou travail de l'exemple 3 peuvent
être augmentés du double ou du triple en augmentant la
concentration du collagène ou du polyaldéhyde macro-
moléculaire, comme illustrë ci-après .
On prépare une seringue de 0,5 ml d'une
solution de polyaldéhyde macromoléculaire à 5 ~ selon
l'exemple 1, et une seringue de 2 mi de collagène à 20 ~,
selon une variante de l'exemple 2.
On procède comme â l'exemple 3.
Dans le test d'adhésivité, la force mesurée
est de 12,15 Newtons, et le travail fourni pour lutter
contre la résistance à l'étirement est de 27,72 milli
joules.
Exemple 5 : Collacte d'une lentille en collagène avec une
solution de ol aldéh de macromoléculaire sur une cornée
de latin et sur une cornée de t~rimate non humain. '
Pour réaliser le collage d'une lentille en
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25 -
collagène, on maintient les paupières ouvertes avec un
blépharostat, on désépithélialise la cornée sur une zone
plus large que le diamètre de la lentille, puis on lave
soigneusement la zone désépithélialisée pour éliminer les
débris cellulaires.
On dépose la solution de polyaldéhyde à 2 , 5
ou 5 ~ préparée selon la procédure de l'exemple 1, dans
la face concave de la lentille jusqu'à remplir complète-
ment la concavité de celle-ci avec la solution de
polyaldéhyde.
Après 30 secondes à 2 minutes de contact, on
sèche la surface cornéenne, on élimine l'excédent de
solution de polyaldéhyde par aspiration, puis on place
la face concave de la lentille sur la cornée, en prenant
soin de centrer la lentille par rapport à l'axe optique.
Le bord de la lentille est correctement
plaqué contre la cornée à l'aide d'une spatule.
-- Après 5 minutes de contact, il est possible
de mobiliser le globe oculaire par l'intermédiaire d'une
spatule posée sur la ler-Mille .
Dans ces conditions, l'utilisation de
polyaldéhyde macromoléculaire à une concentration
comprise entre 2,5 et 5 ~, n'induit pas de réaction
inflammatoire clinique sur les structures antérieures du
globe oculaire . cornée, conjonctive, iris, paupières,
ni chez le lapin albinos (New Zealand) ni chez le primate
non humain (Macaccus cynomolgus).
Cette absence de réactions toxiques ou
d'irritation locales souligne l'avantage de la composi
tion adhésive selon l'invention par rapport à l'utilisa
tion des agents réticulants traditionnels de l'art
antérieur, pour la réalisation d'adhésifs tissulaires.
Exemple 5 . Prévention de la formation d' adhérences t~ost-
ot~ératoires.
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Le modèle expérimental utilisé pour démontrer
les propriétés de l'adhésif selon l'invention dans la
prévention d'adhérences postopératoires a été publié par
Elisabeth HARRIS et l'équipe de George RODEHEAVER
(Surgery, 117, 6, 663-669, 1995). _
Le protocole décrit dans cette publication a
été mis en oeuvre sur des groupes de 10 rats.
Les essais consistent à créer une abrasion et
une déshydratation sur des surfaces de 2 cm~ de paroi
pêritonéale et de caecum, au contact l'une de l'autre.
Le groupe de rats'témoins ne reçoit aucun
produit de protection des plaies ainsi crées ; il est
comparé au groupe de rats qui reçoit de 1 ml à 2 ml de
l'adhésif tissulaire de l'invention selon l'exemple 3,
- 15 en utilisant un kit comprenant deux seringues comme
décrit dans cet exemple, l'adhésif êtant appliqué sur
chacune des deux plaies en regard l'une de l'autre.
Après 7 jours d'attente, conformément au
. protocole publié, les résultats sont nets .
Aucune adhérence n'est observée entre les
deux surfaces lésées dans le groupe de rats traités par
l'adhésif tissulaire selon l'invention.
Le groupe de rats témoins, non traité par
l'adhésif tissulaire de l'invention, montre des adhéren
ces pour chacun des 10 rats, dont les.caractéristiques
sont identiques aux résultats publiés dans Surgery 117,
6, 663-669, 1995 mentionné ci-dessus.
I1 ressort de cette même publication ttable
II, page 667), que la colle de fibrine (Fibrin sealant),
n'est pas efficace pour inhiber complètement la formation
d'adhérences post-opératoires.
Les propriétés anti-adhérences démontrées
pour l'adhésif tissulaire de cette invention sont
particulièrement surprenantes quand on les compare à '
celles des colles de fibrine qui n'ont pas ces proprié-
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tés.
Selon l'invention, on peut appliquer la
composition adhésive formant barrière anti-adhérences en
un endroit précis, y compris par injection à travers un
cathéter, sans risque de voir bouger cette barrière, ce
qui renforce la sécurité et l'efficacité pour le patient
traité.
Exemple 7 :Influence de la concentration en t~olyaldéhyde
20 macromoléculaire sur le temt~s de réactivité de la
comt~osition adhésive selon l'invention
On prépare une composition adhésive à base
d'une part, de collagène à 16,5 ~ et, d'autre part,
d' amidon oxydé sous forme liquide pH 3 , 3 , à 3 , 3 ~ ( concen-
tration moyenne déterminée par mesure de l'indice de
réfraction (3,1 ~) et par contrôle des matières sèches
(3, 5 ~) ) .
Dans cette étude, on procède à des dilutions
de l' amidon oxydé, dans l' eau, à 1 ~, 0, 75 ~ et 0 , 5
respectivement.
Par ailleurs, on part de solutions de
collagène à des pH différents, en présence de tampon
phosphate.
Les résultats obtenus sont indi
gués dans le
tableau 1 ci-dessous .
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TABLEAU 1
pH colla- concentration concentration temps de
gne en phosphate de l'amidon polymrisa-
s (M) oxyd tion du
(concentration mlange
finale)
1 ~ (0,2 ~) 45 sec.
7,44 0,05
0,75 ~ (0,15 1 min. et 5
~k)
sec.
0,5 ~ (0,1 ~) 3 min.
1 ~ (0,2 ~) 2 min.
7,08 0,02
0,75 ~ (0,15 2 min. et 30
~)
sec.
0, 5 ~k (0, 1 5 min.
~)
1 ~ (0,2 ~) 1 min. et 15
7,33 0,02 sec.
0,75 ~ (0,15 2 min.
~)
0,5 ~ (0,1 ~) 4 min.
Ces résultats montrent que le mélange adhésif
I5 durcit d'autant plus rapidement que la concentration en
amidon oxydé et le pH du mélange sont élevés.
Les concentrations en amidon oxydé de 1 ~ et
0,75 ~ conduisent à des résultats proches, à 30 secondes
près. Par contre, on note une différence sensible entre
les.concentrations 0,75 ~ et 0,5
L'ensemble des gels présentent une bonne
cohésion et ils ont un aspect élastique d'autant plus
prononcé que la concentration en amidon oxydé est faible, '
cette différence étant durable dans le temps.
Le gel avec l'amidon oxydé à 0,5 $ présente
une grande élasticité.
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La concentration standard d'amidon oxydé à 3~
conduit, quant à elle, à un gel très résistant et
d'élasticité plus faible. Le gel augmente son élasticité
avec des concentrations en amidon oxydé de l'ordre de 1
~ ou moins. Cette propriété peut être intéressante dans
de nombreuses applications.
Exemple 8 . Influence de la concentration en tamr3on et
du pH du collacrène sur le temps de réactivité de la
composition adhésive selon l'invention
On prépare une composïtion adhésive à base,
d'une part, de collagène à 17 ~ environ et, d'autre part,
d'amidon oxydé forme liquide pH 3,3, à 3,3~ comme à
l'exemple 7.
On ajoute un tampon phosphate au collagène
selon des concentrations variant de O,OlM à O,1M et l'on
prévoit un témoin collagène sans phosphate, ajusté aux
mêmes pH.
On étudie parallèlement l'influence du pH du
collagène en préparant des solutions à pH variant de 6,9
à 7,45.
Les résultats obtenus sont indiqués dans le
tableau 2 ci-dessous.
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TABLEAU 2
5
Concen- COZICen-Temps pH aprs
tration tration de mlange
poiymri-
en pH collagne phosphtesation avec
1.0 colla- M du l~amidon
gne mlange
oxyd
($)
17 7,12 0 45 sec. 6,75
17,3 7.44 0.05 18 sec. 7.15
17 7,45 0,1 15 sec. 7,30
1 5 ls,s 7,05 0 1 min. 6,60
et
20 sec.
16,8 7,25 0 1 min. 6,69
et
05 sec.
16.9 7,06 0.05 33 sec. 6,94
16,9 7,36 0.05 17 sec. 7,11
16,6 6.95 0,01 1 min. 6,72
2 0 16,7 7,08 0,02 40 sec. 6,92
17 7.33 0.02 28 sec. 7,02
On constate que ia réactivité du mélange
augmente avec le pH du collagène et son pouvoir tampon.
Ex~mple 9 . Réalisation d'un mélan e adhésif à artir de
collacrène natif
On utilise du collagêne solubilisé par
digestion à 1a pepsine et purifié, en solution aqueuse
contenant 9 g/1 dé chlorure de sodium ajusté à pH 7,
selon une concentration de 2 $.
Le collagène non modifié chimiquement ou
modifié par succinylation ou méthylation peut être
utilisé indiffëremment dans cet exemple. Dans tous les
cas, il a conservé sa structure hélicoïdale.
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31
Le produit est réparti stérilement dans une
seringue de 2 ml stockée à +4°C.
Une solution d'amidon oxydé à 1 ~ est
préparée en dissolvant la poudre acide d'amidon oxydé
lyophilisée par un tampon phosphate 0,2M pH 7,50. Une
seringue de 0,5 ml est préparée.
Les deux seringues de collagène et d'amidon
sont réunies dans un kit semblable à l'exemple 3,
réchauffé à température ambiante (voisine de 20°C).
Pour évaluer la force d'adhésion du mélange
obtenu à partir de ce kit, on réalise le test d'adhési-
vité selon l'exemple 3 avec des lambeaux de peâu de porc
de 6,25 cm~.
Les résultats obtenus sont les suivants .
- 15 La force mesurée est de 4,5 Newtons. Le
travail fourni pour résister à l'étirement est de 3,15
millijoules.