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WO 99/05927 PCT/FR98101716
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DISPOSITIF D'APPUI D'UN PIED DANS UNE CHAUSSURE DE SPORT
La présente invention a pour objet un dispositif d'appui d'un
pied dans une chaussure de sport et/ou de loisirs, et un procédé
d'obtention de ce dispositif.
L'importance de l'appui d'un pied dans une chaussure, qu'il
s'agisse d'une chaussure de ville, ou d'une chaussure de sport et/ou de
loisirs, est reconnue depuis longtemps. Pour améliorer cet appui ou
corriger certains défauts du pied, des semelles sont utilisées.
Les semelles dites orthopédiques sont destinées à modifier
l'équilibre des chaînes articulaires en recréant des arches qui se sont
effondrées. De telles semelles, dites correctives, sont très peu utilisées
pour la pratique du sport, car elles sont traumatisantes.
Certaines semelles, dites proprioceptives, intègrent des
surépaisseurs destinées à stimuler ou inhiber les récepteurs plantaires et
modifier une tension musculaire parasite ou un déséquilibre
posturostatique.
Le document FR-A.2286 638 concerne une semelle
orthopédique pour corriger la rotation interne des pieds chez les jeunes
enfants. Cette semelle comporte un premier coin s'étendant au niveau de
la partie proximale du premier métatarse et en arrière de cette partie et un
second coin s'étendant dans le prolongement du premier, vers l'arrière de
la semelle, toujours du côté du bord intérieur de celle-ci. II s'agit dans un
tel cas d'exercer une action corrective permanente.
Le document US-A.2 884 719 décrit une semelle ou un
dispositif intégré à une chaussure visant à soigner une métatarsalgie en
tentant de répartir les charges pour éviter un appui trop ponctuel. Ce
dispositif comprend une cale s'étendant dans la zone centrale et proximale
du premier métatarse ainsi que dans les parties proximales des second et
troisième métatarse.
Le document US-A.2 660 814 décrit une semelle de chaussure
visant à répartir les charges en mettant en oeuvre un nombre important de
cales, dont essentiellement une cale sous les trois premiers métatarses et
une cale en forme de fer à cheval soutenant la voûte plantaire et entourant
l'extérieur du talon.
II existe également des semelles thermoformables, dites
physiologiques, et moulées directement sur le pied, très appréciées sur le
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plan sportif, car elles augmentent la surface d'appui et donnent donc un
plus grand confort.
Lors de la marche, on observe un transfert du poids du corps.
Lors de l'impact, le pied étant supinateur, le talon touche le sol d'abord
sur son bord latéral externe. Le pied subit alors une force pronatrice.
L'appui se poursuit le long de l'arche externe du pied, puis sur la
cinquième et sur les autres têtes métatarsiennes jusqu'au gros orteil au
moment de la phase finale de propulsion. Pendant ce temps, le centre de
poussée devient central, puis se porte sur l'intérieur de l'avant-pied entre
les première et deuxième têtes métatarsiennes, c'est-à-dire la partie
antéro-médiale du pied, plus ou moins en dedans selon ies individus.
En accélérant le mouvement, c'est-à-dire lors d'un mouvement
de course, le centre de poussée se porte beaucoup plus sur l'intérieur
pendant les phases d'appui et de propulsion. Ce phénomène est amplifié
lors de gestes sportifs nécessitant un appui important sur l'intérieur, par
exemple, lors de la pratique du ski, du patin, du golf ou de la course lors
de changements de direction, accélérations ou décélérations, notamment
sur des terrains en dévers.
Ce mouvement biomécanique du pied, dit prono-supinateur,
2o s'accompagne d'une rotation de l'axe jambier formé par le tibia et le
péroné. La supination entraînant la rotation externe du squelette jambier et
la pronation entraînant la rotation interne du squelette jambier, l'équilibre
entre ces rotations et la contre-rotation engendrée par l'appui au sol est
principalement régulé par le muscle long péronier latéral.
Dans les cas d'appuis extrêmes, tels que ceux résultant des
sports indiqués ci-dessus, et d'appuis répétés, apparaissent souvent des
irritations ligamentaires et tendineuses dues à la fatigue musculaire qui
peut se manifester sous forme de crampes. En outre, le muscle long
péronier latéral, sollicité au-delà de son amplitude habituelle, perd son rôle
de contrôle prono-supinateur, diminuant la performance escomptée.
Le but de l'invention est de fournir un dispositif d'appui d'un
pied dans une chaussure de sport ou de loisirs, qui vise non pas à corriger
une forme de pied mais à freiner et contrôler une pression se portant
progressivement sur une zone précise du pied.
A cet effet, le dispositif qu'elle concerne, comprend en
combinaison un élément de suspension disposé dans la zone servant à
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l'appui de l'extrémité distale de la première tête métatarsienne du pied et
un élément de suspension transversal, disposé dans la zone médio-
tarsienne, enveloppant la partie antérieure du talon.
Avantageuseusement l'élément de suspension servant à l'appui
de la première tête métatarsienne est disposé dans la zone servant plus
précisément à l'appui du berceau phalango-bisesamoïdien dans lequel
s'articule la première tête métatarsienne encroûtée de cartilage.
Lors de la pratique d'un sport, tel que le ski, le patin ou le golf,
ou encore au cours de certains mouvements de course à pied, cet élément
de suspension a pour fonction de contrôler la pression du pied et de
contrôler l'affaissement de l'avant-pied lorsque l'appui s'y porte durant la
phase prépropulsive, afin de soulager le muscle long péronier latéral et de
conserver à ce dernier toute son efficacité.
II doit être noté que les éléments de suspension ne concernent
pas les rayons métatarsiens latéraux qui constituent la zone de freinage
cinétique du pied, mais seulement le premier rayon métatarsien qui est fe
seul propulsif et le seul à présenter une flexion plantaire active. La
présence d'un élément de suspension dans la zone médio-tarsienne
enveloppant la partie antérieure du talon permet, en association avec
l'élément de suspension situé dans la zone d'appui de l'extrémité distale
de la première tête métatarsienne, de réaliser la mise en tension de
l'aponévrose plantaire par la dorsiflexion du gros orteil, connue sous le
nom de "Windlass Mechanism". II en résulte une facilitation du système de
verrouillage passif et une augmentation des surfaces d'appui.
Les éléments de suspension possèdent une épaisseur de l'ordre
de 2 à 8 mm et sont réalisés en une matière souple viscoélastique ou à
mémoire élastique, telle que, par exemple, en Ethylène Vinyle Acétate EVA
d'une dureté shore comprise entre 20 et 50 et d'une densité supérieure à
70 kg/m3, ou en polyéthylène d'une dureté shore comprise entre 60 et
140 et d'une densité supérieure à 100 kg/m3.
De tels éléments de suspension n'étant pas traumatisants et
pouvant convenir à différentes formes de pied d'une même pointure, ils
peuvent être compatibles avec un système de production industrielle, que
les éléments de suspension soient disposés sur la face inférieure d'une
semelle intérieure de chaussure ou sur la face supérieure du fond d'une
chaussure.
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La densité et l'épaisseur des éléments de suspension sont
choisies selon la pointure, l'activité pratiquée et éventuellement le poids de
l' utilisateur.
Avantageusement, dans le cas d'une chaussure de golf, le
dispositif d'appui peut être complété par un élément de suspension
médiotarsien prolongé le long du bord intérieur du talon, afin de favoriser
l'équilibre postural et le placement des hanches, et d'orienter le transfert
de charge pendant le passage de l'éversion adaptative à l'inversion de
rigidification.
Les éléments de suspension peuvent également être ménagés
sur la face supérieure de ia semelle, ou sur le fond de la chaussure, sur la
face supérieure de celui-ci ou sur sa face inférieure prenant appui sur le
sol.
Les éléments de suspension peuvent être constitués non pas
par une matière souple, mais par des zones suspendues d'une semelle
préformée.
De préférence, l'élément de suspension possède une gorge
longitudinale pour le logement du long fléchisseur propre du premier orteil.
Le procédé d'obtention du dispositif d'appui tel que précité
comprend l'étape consistant à mouler ce dispositif sur le pied de
l'utilisateur ou sur une forme reproduisant ce pied.
De toute façon, l'invention sera bien comprise à l'aide de la
description qui suit, en référence au dessin schématique annexé
représentant, à titre d'exemple non limitatif, deux formes d'exécution
d'une semelle intérieure de chaussure
Figure 1 est une vue en perspective de dessous de cette
semelle ;
Figures 2 et 3 en sont deux vues en coupe transversale
respectivement selon les lignes II-II et III-Ill de figure 1 ;
3o Figure 4 est une vue très schématique de dessus d'une autre
semelle, des élément de suspension qu'elle comporte, et du squelette d'un
pied ;
Figures 5 et 6 sont des vues en coupe suivant les lignes V-V et
VI-VI de figure 4 ;
Figure 7 est une vue en coupe longitudinale de la semelle de
figure 4, selon la ligne VII-VII de figure 4 ;
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Figure 8 est une vue en coupe longitudinale selon la ligne Vlli-
VIII de figure 4 de la semelle et de la partie correspondante du pied.
La figure 1 représente une semelle, désignée par la référence
générale 2, réalisée, par exemple, en un matériau thermoformable pour
5 adopter la forme générale de la face inférieure d'un pied et assurer un
support satisfaisant de celle-ci.
Suivant l'invention et comme montré aux figures 1, 2 et 4,
cette semelle présente un élément de suspension 3 dans la zone destinée à
servir d'appui à l'extrémité distale de la première tête métatarsienne 6 du
l0 pied. Cet élément de suspension 3 sert plus précisément à l'appui du
berceau phalango-bisesamoïdien 7 dans lequel s'articule la première tête
métatarsienne. Cet élément de suspension est réalisé en un matériau
souple à mémoire élastique, afin de reprendre rapidement sa forme initiale
après avoir été comprimé. L'épaisseur de l'élément de suspension est de
l'ordre de 3 à 6 mm. Compte tenu de sa souplesse, cet élément de
suspension ne nuit pas au confort de la chaussure équipée d'une telle
semelle.
L'élément de suspension disposé sous la semelle peut être
réalisé en EVA ou en polyéthylène, par exemple, dont les densités ont été
indiquées précédemment.
La semelle représentée aux figures 1 à 3, qui est
particulièrement adaptée à l'équipement d'une chaussure pour la pratique
du golf, comprend également un élément de suspension transversal
médiotarsien 4 enveloppant la partie antérieure du talon sous l'axe médian
du pied, muni d'un prolongement 5 vers l'arrière du côté intérieur du talon.
Cet élément de suspension 4, 5 combiné à l'élément de suspension 3
favorise l'équilibre postural et le déplacement des hanches et oriente le
transfert de charge pendant le passage de l'éversion adaptative à
l'inversion de rigidification en assurant la mise en tension de l'aponévrose
plantaire par la dorsiflexion du gros orteil.
L'élément de suspension 3 anticipe et limite la surcharge du
pied lors de la phase d'appui prépropulsive et conserve au muscle long
péronier latéral toute son efficacité, et évite les irritations ligamentaires
et
tendineuses dues à la fatigue musculaire qui peut se manifester sous
forme de crampes.
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ll doit être noté que les éléments de suspension 3, 4 ne
concernent pas les 2e à 5e métatarses 8 et n'interviennent donc pas sur la
zone de freinage cinétique correspondante.
Les figures 4 à 8 montrent une autre semelle dans laquelle les
mêmes éléments sont désignés par les mêmes références que
précédemment. Dans ce cas, l'élément de suspension 4, 5 est situé sur la
face supérieure de la semelle, et un élément amortisseur 9, connu en soi,
est disposé sous la semelle au niveau du talon.
Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas à la seule forme
d'exécution de cette semelle, décrite ci-dessus à titre d'exemple, elle en
embrasse au contraire toutes les variantes. C'est ainsi notamment que ce
dispositif d'appui du pied pourrait être non pas associé à une semelle
intérieure de chaussure, mais au fond même de la chaussure, ou encore
que les éléments de suspension pourraient être constitués par des zones
suspendues de la semelle sans que l'on sorte pour autant du cadre de
l'invention.