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PROCEDE DE SURVEILLANCE DES DEFORMATIONS D'UN ÉLEMENT
TOURNANT PAR UN DISPOSITIF DE SURVEILLANCE A FIBRE OPTIQUE,
ET EOLIENNE MUNIE D'UN TEL DISPOSITIF
L'invention se situe dans le domaine de la surveillance du
vieillissement de pièces soumises à un mouvement de rotation. Elle s'applique
notamment à la surveillance des éléments tournants d'une éolienne. Plus
précisément, l'invention concerne un procédé de surveillance des déformations
d'une surface d'une pièce apte à subir un mouvement de rotation, au moyen
d'un dispositif de mesure comprenant une fibre optique faisant office de
capteur.
Il est connu de surveiller les structures statiques de génie civil telles
qu'un bâtiment, un tunnel ou un pont, en déterminant leurs déformations
globales, c'est-à-dire des déformations entre au moins deux points
relativement
éloignés de la structure. Cela est notamment permis par l'installation d'une
fibre optique tendue entre deux points de la structure, et par une analyse
d'une
variation d'un signal lumineux transmis par la fibre optique. Par exemple, le
document EP 0 649 000 Al décrit un système de surveillance d'un bâtiment
comprenant deux plaques support et une fibre optique fixée à chacune des
plaques support et évoluant entre elles en formant des arcs. Une mesure
d'amplitude d'un signal lumineux parcourant la fibre optique permet de
déterminer une variation de la courbure des arcs, et donc un déplacement
relatif des deux plaques support.
Dans une machine, certaines pièces, notamment mobiles, sont
susceptibles de rupture. Cependant, il est la plupart du temps impossible
d'équiper ces pièces avec des fibres optiques convenablement disposées
relativement aux dommages redoutés, qui peuvent être divers. Par exemple,
les déformations d'une pale d'une éolienne ne peuvent être surveillées en
installant des capteurs sur cette pale. Il en va de même pour une hélice, pour
un piston, et, plus généralement, pour toute pièce en mouvement. De plus,
même dans le cas où de tels capteurs peuvent être installés sur la pièce à
surveiller, le mouvement de cette pièce pose plusieurs difficultés.
Premièrement, la mesure du capteur peut être perturbée par des forces
d'inertie ou des forces centrifuges ou, le cas échéant, par une force de
gravité
variable en fonction de la position angulaire de la pièce équipée du capteur.
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Deuxièmement, l'installation de capteurs sur une pièce tournante introduit une
asymétrie susceptible d'accélérer le vieillissement de la pièce elle-même ou
d'une autre pièce du mécanisme, par exemple un roulement mécanique. Enfin,
la transmission des mesures vers un dispositif externe tel qu'une station de
contrôle, via des conducteurs électriques, est impossible. Ce problème de
transmission des mesures devient d'autant plus problématique lorsque le
nombre de capteurs nécessaires pour contrôler l'état de la pièce est
important.
Un but de l'invention est notamment de remédier à tout ou partie des
inconvénients précités en proposant un procédé de surveillance de
déformations d'un élément tournant qui impacte le plus faiblement possible le
fonctionnement et le vieillissement de cet élément tournant, et qui soit lui-
même non influencé par le mouvement de rotation. A cet effet, l'invention
repose sur la propriété selon laquelle une pièce mobile qui amorce une
défaillance telle qu'une fissure, propage dans la structure une anomalie
cyclique de contrainte, et donc de déformation. En effet, toute fissuration
est
précédée par une non-homogénéité des contraintes dans la pièce ou par une
non-homogénéité du matériau. Cette non-homogénéité va de pair avec une
non-homogénéité des déformations de la pièce. Lorsque la pièce est en
mouvement de rotation, cette non-homogénéité des déformations entraîne
nécessairement une non-homogénéité des contraintes dynamiques
engendrées et diffusées sur l'ensemble de la pièce. En particulier, la pièce
subit localement un cycle de compression - dépression au cours duquel les
contraintes se répartissent différemment au cours du temps. La déformation
cyclique de la pièce peut être détectée en un site de la structure choisi
comme
stratégique à la fois pour la relative facilité d'installation du capteur, et
pour la
capacité de ce site à subir des variations de contrainte en cas de
défaillance.
Ainsi, dans le cas d'une pale d'éolienne, un seul capteur disposé sur tout ou
partie du pourtour de l'embase de la pale va réagir à tout dommage subi par la
pale, aussi bien localement qu'en tout autre point de la pale. Plus
précisément,
l'invention a pour objet un procédé de surveillance de déformations pouvant
survenir sur une surface d'une pièce apte à subir un mouvement de rotation, le
procédé étant caractérisé en ce qu'il comprend :
= une étape d'émission d'un signal lumineux à une première extrémité
d'une fibre optique dont au moins un tronçon est tendu entre deux points de la
surface de la pièce,
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= une étape de mesure d'une caractéristique du signal lumineux reçu à
une deuxième extrémité de la fibre optique, ladite caractéristique évoluant en
fonction d'une longueur de la fibre optique entre ses extrémités, et
= une étape de comparaison de la caractéristique du signal lumineux à un
signal de référence.
Le tronçon de fibre optique épouse de préférence une partie
convexe de la surface de la pièce, afin de pouvoir rester au contact de la
pièce
sur toute sa longueur.
La pièce est par exemple un élément tournant d'une éolienne ou
d'une turbine. Il peut notamment s'agir d'une bague d'un roulement mécanique.
Selon une forme particulière de réalisation, une pluralité de fibres
optiques sont utilisées, chaque fibre optique comprenant un tronçon tendu
entre deux points de la surface de la pièce. Dans cette forme de réalisation,
pour chaque fibre optique :
= un signal lumineux est émis à une première de ses extrémités,
= une caractéristique du signal lumineux reçu à une deuxième extrémité
est mesurée, et
= la caractéristique du signal lumineux est comparée à un signal de
référence.
Les signaux optiques sont de préférence émis simultanément dans
chaque fibre optique afin de permettre une corroboration des résultats.
Dans une première forme de réalisation, deux fibres optiques sont
utilisées, le tronçon tendu d'une première fibre optique étant disposé par
rapport au tronçon tendu de la deuxième fibre optique selon une symétrie
axiale dont un axe de symétrie est un axe du mouvement de rotation de la
pièce.
Dans une deuxième forme de réalisation, la surface est une surface
de révolution dont un axe de révolution est confondu avec un axe du
mouvement de rotation de la pièce. Les tronçons tendus des fibres optiques
peuvent alors être répartis angulairement selon l'axe de révolution de manière
à couvrir une circonférence de la surface de révolution.
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Le procédé peut comporter, en outre, une étape de transmission,
par des moyens de liaison sans fil, de chaque caractéristique mesurée, ou du
résultat de chaque comparaison entre la caractéristique mesurée et le signal
de référence, ou d'une partie de ces éléments. L'étape de transmission peut
être réalisée uniquement en cas d'anomalie, notamment afin de limiter la
consommation électrique des moyens de liaison sans fil. En effet, en raison du
mouvement de rotation de la pièce, ces moyens sont généralement alimentés
par une batterie montée sur la pièce. La limitation de la consommation
électrique permet alors de prolonger la durée de vie de la batterie. Par
ailleurs,
il est également possible de prévoir un générateur électrique actionné par le
mouvement de la pièce afin de recharger la batterie.
Selon une forme particulière de réalisation, les étapes d'émission,
de mesure et de comparaison sont réalisées continument pendant une durée
déterminée de manière à permettre une surveillance des déformations de la
pièce pour au moins un tour complet de la pièce.
L'invention a également pour objet une éolienne comprenant une
pièce apte à subir un mouvement de rotation, et un dispositif de surveillance
de
déformations de la pièce. Le dispositif de surveillance comprend :
= une fibre optique dont au moins un tronçon est tendu entre deux points
d'une surface de la pièce,
= une source lumineuse apte à émettre un signal lumineux à une
première extrémité de la fibre optique,
= un détecteur apte à mesurer une caractéristique du signal lumineux
reçu à une deuxième extrémité de la fibre optique, ladite caractéristique
évoluant en fonction d'une longueur de la fibre optique entre ses extrémités,
et
= un module de traitement apte à comparer la caractéristique du signal
lumineux à un signal de référence.
L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages apparaîtront
à la lecture de la description qui va suivre, faite en regard de dessins
annexés
sur lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement un exemple d'éolienne
utilisée comme générateur électrique et dont des pièces peuvent être
surveillées par le procédé selon l'invention ;
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- les figures 2 et 3 représentent un exemple de roulement à billes
sur lequel peut être implémenté un dispositif de surveillance de déformations
apte à mettre en oeuvre le procédé selon l'invention ;
- les figures 4, 5 et 6 représentent différents exemples
d'implémentation du dispositif de surveillance sur le roulement à billes des
figures 2 et 3;
- la figure 7 représente un exemple d'étapes du procédé de
surveillance d'un élément tournant selon l'invention ;
- la figure 8 représente, par deux graphiques, des exemples de
signaux lumineux exploités par le dispositif de surveillance.
L'invention repose sur un dispositif de surveillance utilisant les
propriétés de propagation d'un signal lumineux dans une fibre optique
solidairement fixée au moins en deux points à la pièce à surveiller. Il est en
effet bien connu qu'une élongation de la fibre optique dans son sens
longitudinal implique une contraction dans le sens transversal, lequel impacte
l'effet d'atténuation de l'amplitude du signal lumineux parcourant la fibre
optique. On connaît également des fibres optiques tressées ou torsadées, dont
la variation de longueur se traduit par des variations de courbure locales qui
ont également pour effet de modifier l'amplitude du signal reçu après
transmission par la fibre optique. Ainsi, la mesure de l'amplitude du signal
lumineux permet, par comparaison à une amplitude de référence, de
déterminer assez précisément la variation de longueur subie par la pièce
surveillée entre les deux points auxquels est fixée la fibre optique. La
demande
de brevet EP 0 264 622 Al décrit un exemple d'un tel dispositif de
surveillance.
Le dispositif comprend une fibre optique, et un dispositif de mesure apte à
émettre un signal lumineux à une extrémité de la fibre optique, et à mesurer
une amplitude du signal lumineux reçu à une autre extrémité de la fibre
optique.
La figure 1 représente schématiquement un exemple d'éolienne
utilisée comme générateur électrique. L'éolienne 10 comprend une nacelle 11
supportée par un mât 12, un moyeu 13 en liaison pivot avec la nacelle 11 selon
un axe X, sensiblement horizontal, et des pales 14 supportées par le moyeu
13. La nacelle 11 est en liaison pivot avec le mât 12 selon un axe Y,
sensiblement vertical, afin de permettre l'orientation de l'axe X dans une
direction parallèle à la direction du vent. En outre, chaque pale 14 est en
liaison
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pivot avec le moyeu 13 selon un axe Z1, Z2 OU Z3, afin de permettre
l'orientation
de chaque pale en fonction de la vitesse du vent. Les axes Z1, Z2 et Z3 sont
perpendiculaires à l'axe X, et concourants en un point de l'axe X. De
préférence, ils sont répartis uniformément autour de l'axe X, c'est-à-dire
avec
un angle de 120 degrés entre eux. De manière usuelle, la nacelle 11 renferme
un alternateur, non représenté, dont un arbre est entraîné en rotation,
directement ou indirectement, par le moyeu 13. La nacelle 11 peut aussi
renfermer des moyens d'entraînement, non représentés, aptes à entraîner la
rotation des pales 14 par rapport au moyeu 13 selon leur axe respectif Z1, Z2
OU Z3.
Les figures 2 et 3 représentent un exemple de roulement à billes sur
lequel peut être implémenté un dispositif de surveillance de déformations. La
figure 2 représente le roulement à billes dans une vue en coupe transversale,
et la figure 3 représente ce roulement dans une vue en coupe transversale
partielle. Le roulement à billes 20 assure la liaison pivot entre le moyeu 13
et
l'une des pales 14. A titre d'exemple, on considère la liaison pivot selon
l'axe
Z1. Le roulement 20 comprend une bague extérieure 21, une première rangée
de billes 22, une deuxième rangée de billes 23, et une bague intérieure 24. Le
diamètre extérieur du roulement 20 est par exemple de l'ordre de deux mètres
de diamètre. Dans un exemple de réalisation, le moyeu 13 est fixé
solidairement à la bague intérieure 24, et la pale 14 est fixée solidairement
à la
bague extérieure 21. La fixation du moyeu 13 à la bague intérieure 24 est
réalisée, dans cet exemple, par un ensemble d'éléments de fixation répartis
uniformément à la périphérie de la bague intérieure 24. Chaque élément de
fixation comprend par exemple un goujon et deux écrous. La bague intérieure
24 comprend alors un ensemble d'alésages 241 réalisés parallèlement à l'axe
Z1 ; le moyeu 13 comprend de même un ensemble d'alésages aptes à venir
chacun en regard de l'un des alésages 241. Chaque goujon traverse un
alésage 241 de la bague intérieure 24 et un alésage du moyeu 13. Un écrou
est vissé à chaque extrémité des goujons de manière à rendre solidaires le
moyeu 13 à la bague intérieure 24. De manière analogue, la fixation d'une pale
14 à la bague extérieure 21 peut être réalisée par des goujons et des écrous.
La bague extérieure 21 peut alors comporter des alésages 211, par exemple
parallèles à l'axe Z1. Bien entendu, tout autre moyen de fixation approprié
pourrait être utilisé pour rendre solidaires la pale 14 à la bague extérieure
21 et
le moyeu 13 à la bague intérieure 24. Le roulement 20 est par exemple à
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contact oblique, afin de supporter un effort axial selon l'axe Z1 dû notamment
à
la force de gravité et à la force centrifuge subies par la pale 14. Le
roulement
20 représenté sur les figures 2 et 3 comporte, en outre, une couronne dentée
212 formée sur une surface périphérique 213 de la bague extérieure 21. La
couronne dentée 212 peut engrener avec un pignon, non représenté, qui est
actionné pour orienter la pale 14, par exemple en fonction de la vitesse du
vent.
Dans le but de surveiller l'apparition de déformations sur la surface
périphérique 213 de la bague extérieure 21, un dispositif de surveillance de
déformations 30 peut y être implémenté. Il est à noter que le dispositif de
surveillance 30 permet bien entendu de détecter des déformations dues à un
dommage subi par la bague extérieure 21 elle-même, mais aussi par toute
pièce en liaison avec elle. Le dispositif de surveillance 30 comporte une
fibre
optique 31, une source lumineuse 32 apte à émettre un signal lumineux à une
première extrémité de la fibre optique 31, et un détecteur 33 apte à mesurer
une caractéristique du signal lumineux reçu à une deuxième extrémité de la
fibre optique 31. La caractéristique mesurée évolue en fonction de la longueur
de la fibre optique 31 entre ses extrémités. Il s'agit par exemple de
l'amplitude
du signal lumineux, ou de la durée de trajet du signal lumineux entre les deux
extrémités de la fibre optique 31. Il est à noter que la source lumineuse 32
et le
détecteur 33 peuvent être réunis dans un même module. Par ailleurs, l'une des
extrémités physiques de la fibre optique 31 peut être couplée à un réflecteur
apte à réfléchir le signal lumineux. La deuxième extrémité physique de la
fibre
optique 31 est alors utilisée à la fois pour l'émission et la réception du
signal
lumineux. Afin de permettre de surveiller les déformations de la surface
périphérique 213, la fibre optique 31 doit comporter au moins un tronçon tendu
entre deux points de la surface périphérique 213. De manière usuelle, le
tronçon épouse la surface périphérique 213. Selon une forme préférentielle de
réalisation, la fibre optique 31 est installée de manière à ce que le tronçon
subisse une tension de précontrainte. Ainsi, le tronçon subit une variation de
longueur, en l'occurrence une contraction, même dans le cas où la déformation
de la surface périphérique 213 implique un rapprochement des deux points
auxquels est fixée la fibre optique 31. Selon une forme particulière de
réalisation, la fibre optique 31 est précontrainte sur toute sa longueur,
c'est-à-
dire entre l'extrémité reliée à la source lumineuse 32 et celle reliée au
détecteur
33.
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La figure 4 représente un premier exemple d'implémentation du
dispositif de surveillance de déformations 30 sur le roulement 20. Dans cet
exemple, la source lumineuse 32 et le détecteur 33 sont contenus dans un
unique module, et la fibre optique 31 court sur tout le périmètre de la
surface
périphérique 213. De préférence, la fibre optique 31 est précontrainte sur
toute
sa longueur.
La figure 5 représente un deuxième exemple d'implémentation d'un
dispositif de surveillance de déformations 50 sur le roulement 20. Dans cet
exemple, le dispositif 50 comprend deux sources lumineuses 32A et 32B, deux
détecteurs 33A et 33B, et deux fibres optiques 31A et 31B. La fibre optique
31A court sur une première moitié du périmètre de la surface périphérique 213,
entre la source lumineuse 32A et le détecteur 33A, et la fibre optique 31B
court
sur une deuxième moitié du périmètre de la surface périphérique 213, entre la
source lumineuse 32B et le détecteur 33B. Chaque fibre optique 31A, 31B, 31C
est de préférence précontrainte sur toute sa longueur.
La figure 6 représente un troisième exemple d'implémentation d'un
dispositif de surveillance de déformations 60 sur le roulement 20. Dans cet
exemple, le dispositif 60 comprend trois sources lumineuses 32A, 32B et 32C,
trois détecteurs 33A, 33B et 33C, et trois fibres optiques 31A, 31B et 31C. La
fibre optique 31A court entre la source lumineuse 32A et le détecteur 33A; la
fibre optique 31B court entre la source lumineuse 32B et le détecteur 33B; et
la fibre optique 31C court entre la source lumineuse 32C et le détecteur 33C.
Les sources lumineuses 32A, 32B et 32C, et les détecteurs 33A, 33B et 33C
sont agencés sur la surface périphérique 213 de manière à ce que les fibres
optiques 31A, 31B et 31C couvrent globalement tout le périmètre de la surface
périphérique 213. Avantageusement, chaque fibre optique couvre sensiblement
un tiers du périmètre de la surface périphérique 213. Chaque fibre optique
31A,
31B, 31C peut être centrée par rapport à une pale 14. Plus généralement, le
dispositif de surveillance de déformations peut comporter un nombre
quelconque d'ensembles comprenant chacun une fibre optique, une source
lumineuse et un détecteur. L'avantage de disposer de plusieurs ensembles est
de permettre une surveillance plus localisée des déformations. Par ailleurs,
les
fibres optiques peuvent se chevaucher au moins partiellement sur la périphérie
de la surface à surveiller.
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La figure 7 représente un exemple d'étapes du procédé de
surveillance de déformations selon l'invention. Le procédé est décrit ici en
référence à l'exemple d'implémentation du dispositif de surveillance de la
figure
4. Dans une première étape 71, la source lumineuse 32 émet un signal
lumineux, par exemple une impulsion, à une première extrémité de la fibre
optique 31. Dans une deuxième étape 72, le détecteur 33 reçoit le signal
lumineux à l'autre extrémité de la fibre optique 31 et mesure une
caractéristique de ce signal lumineux. Comme indiqué précédemment, la
caractéristique peut être une amplitude du signal lumineux, ou une durée de
transmission du signal lumineux entre la source lumineuse 32 et le détecteur
33. Le signal lumineux peut être monofréquence, s'étaler sur une bande de
fréquences, ou encore être composé de plusieurs signaux monofréquences.
Par ailleurs, la fibre optique 31 peut être une fibre monomode ou multimode.
Ainsi, la caractéristique mesurée par le détecteur 33 peut en réalité résulter
d'une combinaison de caractéristiques. Dans une étape 73, la caractéristique
du signal lumineux est comparée à un signal de référence. La comparaison est
effectuée par un module de traitement, intégré ou non au détecteur 33. Le
signal de référence peut être une valeur d'amplitude, par exemple une valeur
d'amplitude du signal lumineux mesurée lors d'une phase d'initialisation,
lorsque la pièce à surveiller est considérée comme ne présentant aucun défaut,
et/ou lors d'une phase de repos, lorsque la pièce ne subit pas de mouvement
de rotation. Le signal de référence peut aussi être une durée de référence,
par
exemple mesurée lors de la phase d'initialisation et/ou de repos. Par
ailleurs, le
signal lumineux émis par la source lumineuse 32 n'est pas nécessairement une
impulsion, mais peut être un signal continu, auquel cas le signal de référence
peut également être continu. La durée du signal lumineux est par exemple
déterminée de manière à ce que la pièce à surveiller fasse un tour complet de
révolution pendant cette durée. Un phénomène de fatigue se traduisant par
une asymétrie de la pièce à surveiller peut ainsi être observé du fait d'une
discontinuité du signal lumineux reçu par le détecteur 33. Le signal lumineux
peut être émis et reçu à une fréquence prédéterminée ou à la demande d'un
opérateur. La fréquence de surveillance peut notamment dépendre de la
criticité de la pièce à surveiller, et/ou de mesures précédentes effectuées
sur la
pièce à surveiller ou sur d'autres pièces liées mécaniquement à la pièce à
surveiller. Lorsque plusieurs fibres optiques sont utilisées pour surveiller
les
déformations d'une même pièce, les différents signaux lumineux peuvent être
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émis indépendamment les uns des autres, ou de façon synchronisée. La
synchronisation des signaux présente l'avantage de pouvoir corréler les
résultats de mesure. Le procédé de surveillance selon l'invention peut
également comporter une étape 74 de transmission du résultat de chaque
comparaison entre un signal lumineux et un signal de référence à un dispositif
extérieur, par exemple une station de contrôle. A titre d'alternative, les
données
transmises lors de l'étape 74 pourraient être les signaux lumineux reçus par
le
ou les détecteurs 33, la comparaison étant effectuée par le dispositif
extérieur.
Selon une forme particulière de réalisation, l'éolienne comporte un boîtier
central recueillant, de préférence par une liaison sans fil, les données
issues du
détecteur 33, ou du module de traitement effectuant la comparaison. De
préférence, ce boîtier central recueille les données issues de tous les
détecteurs et/ou de tous les modules de traitement de l'éolienne considérée.
Une station de contrôle commune à l'ensemble d'un parc éolien peut alors
collecter l'ensemble des données recueillies par les différents boîtiers
centraux,
par une liaison filaire ou sans fil.
Du fait du mouvement subi par la pièce à surveiller, le dispositif de
surveillance 30 est de préférence alimenté par une batterie, par exemple une
batterie au Lithium. D'autre part, la transmission des données est de
préférence effectuée par des moyens de liaison sans fil. Afin de limiter la
consommation électrique du dispositif de surveillance 30 et d'augmenter la
durée de vie de la batterie, la transmission des données peut être réalisée
avec
une fréquence relativement faible, par exemple une fois par jour. Cette
fréquence peut être inférieure à la fréquence de mesure, c'est-à-dire la
fréquence à laquelle un signal lumineux est émis. Selon une forme de
réalisation avantageuse, les données ne sont transmises que lorsqu'une
défaillance est constatée.
Selon une forme particulière de réalisation, le dispositif de
surveillance 30 tire profit du mouvement de la pièce surveillée pour augmenter
son autonomie. En particulier, le dispositif de surveillance 30 peut comporter
un
générateur électrique actionné par le mouvement de la pièce et permettant de
recharger la batterie.
La figure 8 représente, par deux graphiques, des exemples de
signaux lumineux exploités par le dispositif de surveillance 30. Un premier
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graphique 81 représente un exemple de signal lumineux de référence, et le
deuxième graphique 82 représente un exemple de signal lumineux reçu par le
détecteur 33 en cas de défaillance d'une pièce de l'éolienne. Sur chaque
graphique, l'amplitude A des signaux est tracée en fonction du temps, sur une
durée correspondant sensiblement à deux tours de révolution du moyeu 13 de
l'éolienne 10. Comme le montre le graphique 81, l'amplitude du signal de
référence est sensiblement constante dans le temps. En l'absence de
défaillance, le signal lumineux reçu par le détecteur 33 serait identique ou
analogue. En effet, en situation normale, c'est-à-dire sans usure ou en cas
d'usure parfaitement régulière, le signal de mesure ne révèle aucune
discontinuité lors d'une rotation complète des pales. En revanche, le
graphique
82 montre une ondulation de l'amplitude du signal lumineux, signe d'une
variation irrégulière, normalement cyclique, d'une contrainte subie par la
pièce,
et donc d'une amorce de défaillance de la pièce surveillée ou de l'une des
pièces en liaison avec elle. Il est à noter que la surveillance de la
variation des
contraintes revient à surveiller des effets du premier ordre du vieillissement
de
la pièce, par opposition à la surveillance de fissures, lesquelles sont des
effets
du troisième ordre. Le suivi des contraintes permet ainsi de gérer
rationnellement la maintenance de l'éolienne, en permettant d'anticiper les
opérations de maintenance.
Le procédé de surveillance suivant l'invention a été décrit en
référence à un roulement entre un moyeu et une pale d'éolienne. Il pourrait
bien entendu s'appliquer à d'autres roulements d'une éolienne, par exemple un
roulement entre le moyeu et un bâti de la nacelle d'une éolienne, et à
d'autres
pièces subissant un mouvement de rotation, par exemple une roue d'une
turbine ou une roue Pelton. Plus généralement, le procédé s'applique à tout
élément tournant présentant une surface dont on souhaite surveiller les
déformations. Cette surface peut être une surface périphérique. En
l'occurrence, il peut s'agir d'une surface de révolution dont un axe de
révolution
est confondu avec un axe du mouvement de rotation de l'élément tournant. De
préférence, le tronçon de fibre optique tendu entre deux points de l'élément
tournant épouse une partie convexe de sa surface.